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13 juillet 2017 4 13 /07 /juillet /2017 13:43

Au lendemain des législatives et dans le cadre des débats qui se sont ouverts à l’intérieur de notre parti, nous souhaitons contribuer, au sein du Parti Radical de Gauche, à la régénération de la gauche et à la réussite de notre pays pour les cinq années qui viennent.

 

Nous souscrivons pleinement au constat selon lequel les législatives marquent une étape inédite de notre démocratie. Les Français qui se sont rendus aux urnes ont clairement manifesté leur volonté de donner les moyens de gouverner au nouveau Président. Nous tous, dans les assemblées comme dans toutes les collectivités et tous les territoires, nous sommes des élus et des militants constructifs, attachés à bâtir l’avenir de la France et de l'Europe. Mais le projet « en marche » qui se précise marque une orientation dont des pans entiers ont de quoi nous laisser, au mieux, perplexes. La proportion d’abstentionnistes, d’électeurs qui ont voté blanc ou nul exprime également une certaine défiance et de la lassitude. Ce contexte troublé renforce plus que jamais, la nécessité d’un temps de réflexion et de partage au sein de notre formation de manière sereine, résolue et avec la bienveillance entre tous qui fait notre force et nous caractérise.

 

L’état de délabrement de la gauche de gouvernement nous offre une opportunité majeure et rebat les cartes d’un rapport de forces qui a souvent pesé à notre désavantage. Notre habitude de faire beaucoup avec peu de moyens est une chance. L’histoire a montré que notre parti est solide, qu’il sait encaisser des défaites électorales sans renier son identité, en restant debout, ancré dans ses valeurs. Dans cette période si mouvante, nos singularités peuvent nous permettre de constituer le noyau dur d’une recomposition d’un bloc de gauche humaniste, écologiste, attaché aux libertés individuelles, raisonnable mais déterminé. Il y a aujourd’hui un espace politique entre la France Insoumise et En Marche. Cette place est celle d’une gauche progressiste, républicaine, solidaire et européiste, c’est celle des radicaux de gauche depuis 1972.

 

Dans ce contexte troublé, les résultats des derniers scrutins témoignent d'un profond rejet des formations politiques traditionnelles. Plus paradoxal, si les électeurs ont régulièrement exprimé une attente forte de rassemblement, de rassemblement de candidatures, leurs suffrages ne sont clairement pas allés en ce sens. C’est toute la question des accords entre partis qu’il faut donc réexaminer. L’ensemble conduit à la primauté d’une réflexion sur le fond et les valeurs radicales de gauche, un débat sur notre ligne politique.

 

Comment pourrions-nous parler demain d’une voix audible si nous sommes prisonniers d’alliances artificielles avec ceux-là même qui s’opposaient à nous hier à l’Assemblée ou en campagne, et s’opposent encore à nous aujourd’hui au sein de certaines collectivités ? Le rassemblement des radicaux pose question à cet égard. Nous entendons bien le poids qu’il peut donner à un groupe parlementaire, par exemple, et certaines valeurs communes qui demeurent. Mais nous mesurons aussi, sur le terrain ou dans les déclarations des ténors, nos divergences et les combats qui nous ont éloignés les uns des autres. La singularité de nos positions est une chance aujourd’hui et il nous faut préserver notre ADN de « gauche », notre indépendance, tout en étant accueillant à qui souhaiterait nous rejoindre sur des bases « radicalement » claires.

 

Plus encore, tout le monde s'accorde à dire que les positionnements des députés récemment élus et issus du radicalisme, les campagnes qu’ils ont menées, les couleurs qu’ils ont arborées (et avec eux tous les candidats radicaux) montrent bien la nécessité d’une clarification.

 

En tant que radicaux de gauche, nous souscrivons spontanément et particulièrement à la volonté de dépasser certains dogmes comme le prétend le programme d’Emmanuel Macron et de La République En Marche. Mais ce programme suscite une vague d’inquiétudes que nous prenons au sérieux et dont nous considérons que bon nombre sont fondées. Notre attachement aux principes de solidarité, de liberté, d’émancipation, nous pousse légitimement à nous interroger sur les projets portant sur le code du travail que nous voulons simplifier mais pas nécessairement affaiblir, sur l’état d’urgence que nous ne souhaitons pas pérenniser, sur le financement des partis politiques et la pluralité d’expressions démocratiques qu’il permet, sur la liberté de la presse, sur l’égalité de tous devant l’école de la République, sur le respect des collectivités locales et la nécessité de leur permettre de jouer pleinement leur rôle au service des citoyens.

 

Il a été difficile pour notre parti de choisir une posture univoque au cours de la dernière séquence électorale et de s’y tenir. Nous l’avons fait quand d’autres formations ont éclaté à cette occasion et leur score à l’élection présidentielle puis aux législatives l’a sévèrement traduit.

 

Dans quelle configuration notre parole pourra être à la fois la plus libre et la plus audible ? La plus fidèle à ce qui fait notre essence ? Majorité ou opposition, le contexte a rendu paradoxalement peu lisible ce choix alors qu’il cristallise ce qui est perçu comme une posture. La composition droitière du gouvernement - et des cabinets, le choix d’instaurer un « spoil system » au sein de l’administration, les premières orientations politiques ne sont pas des signaux de gauche. Face à cette transgression des clivages politiques traditionnels par la majorité présidentielle, nous appelons à une abstention constructive lors du vote de la confiance au Gouvernement, une position d’attente clairement exprimée, une option qui ne préjuge pas mais traduit exigence et vigilance, avec des points de rendez-vous concrets à chaque texte proposé.

 

Notre prochain congrès devrait nous permettre de nous doter d’une base programmatique solide, précédée d’une consultation des militants large et approfondie. Ce travail de fond doit être un préalable indispensable à la discussion avec d’autres forces politiques et, souhaitons-le, une participation essentielle de notre famille à la refondation de la gauche. C’est bien dans cette perspective que nous nous plaçons avec cette participation écrite au débat d’idées au sein de notre parti

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