CGT - Justice - PRG Le Havre - Jean Defresne

La CGT par l'entremise de la Justice a voulu éteindre la voix des radicaux de gauche. Est-ce une façon de tuer le père ? Les radicaux issus du plus ancien des partis de notre pays qui a permis la création des syndicats soutiennent leurs amis du Havre qui, étranglés financièrement par une décision de justice - que nous ne commenterons pas - , sont obligés de fermer leur local. Un rassemblement s'est tenu devant le local pour témoigner.

Discours de Jean DEFRESNE,

Ancien Maire Délégué de Rouelle.

Mesdames, Messieurs,

chers amis,

Votre présence, ici, est signe de solidarité . Aussi je suis heureux de vous accueillir, ici au 171 Cours de la République, ce lieu qui est encore pour quelques jours, quelques heures, le local des Radicaux de Gauche du Havre !

Votre présence ici manifeste à la fois votre mécontentement de voir se fermer un lieu de débat et d’expression démocratique d’un parti Républicain et votre volonté de nous voir poursuivre notre action politique au service de la population havraise.

Le résultat des élections européennes renforce la nécessité de faire vivre la démocratie. L’exigence d’un vrai débat démocratique est tout particulièrement d’actualité.

Oui fermer le local d’un parti politique républicain c’est rogner un morceau de la démocratie. Pareil à la disparition d’un journal d’information ou d’opinion, pareil à la disparition d’une association culturelle sportive ou sociale : cette situation est injuste et profondément anti démocratique, Mais nous devons tirer les conséquences  des décisions énoncées et des difficultés financières qui en découlent.

Car vous le savez, pour avoir défendu notre local contre des colleurs  d’affiche nous avons été condamnés à de lourdes amendes et de lourds dommages et intérêts !

Je ne veux pas revenir sur le jugement, je respecte la justice de notre 

République, je rappelle simplement deux chiffres : nos amis étaient 

deux, les colleurs d’affiches étaient 50. A chacun de se faire une opinion !

Et je veux profiter de ce moment d’expression pour poser une question simple : si la liberté de manifester doit être égale pour tous, si le droit syndical doit être préservé et amélioré, depuis quand le but d’une organisation syndicale serait de limiter l’expression d’un parti démocratique et républicain et finalement, contribuer à l’étrangler financièrement et l’amener à disparaître ?

Je ne veux pas croire, car cela ne serait pas exact, qu’un syndicat se fixe ce but !

Alors je veux dire ici, au nom de tous les militants Radicaux de gauche, du Havre et de la Pointe de Caux, je veux dire à nos amis, Yves BERTRAND et Marcel PERCEPIED, vous qui avez qui ont défendu notre local, vous  êtes notre fierté !

Vous êtes notre fierté pour avoir défendu le local, vous êtes notre fierté, car nous connaissons votre engagement militant efficace, fait de probité, un engagement qui vous anime depuis de nombreuses années et que vous poursuivrez car vous tenez aux valeurs de cet engagement militant.

Oui AMIS, vous avez tenu droit et haut notre drapeau,

Oui AMIS vous avez défendu notre liberté d’expression.

Oui AMIS, vous êtes notre dignité,

Oui, grâce à vous, notre drapeau flotte encore et il flottera encore longtemps pour représenter les idées que nous défendons car il porte des noms prestigieux, les rappeler c’est rendre un hommage fraternel à l’action de celles et de ceux qui ont fait l’histoire et je le redis encore, la fierté des Radicaux de Gauche et de la Gauche tout entière :

LAMARTINE, LEDRU ROLLIN et Léon GAMBETTA, Louis BLANC et Ferdinand  BUISSON, Georges CLEMENCEAU qui prit une part active dans la défense du capitaine Dreyfus et dans la victoire de 1918. Emile COMBE qui oeuvra en faveur de la loi de séparation des églises et de l’Etat

Je n’oublie pas, 1906 et la création du Ministère du Travail, 1910 premier système de retraites ouvrières et paysannes, 1914 et la création de l’impôt progressif, Edouard HERIOT et le cartel des gauches, de 1924 à 1926, premier rassemblement des forces de la gauche.

Plus près de nous, Colette BRUNCHVICG, première femme Ministre dans le Gouvernement du Front Populaire dirigé par Léon BLUM en 1936, alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote !

Bien sûr, Jean ZAY, Ministre de l’Education Nationale et de la Culture qui créa le Festival de Cannes, de ce même gouvernement, arbitrairement emprisonné par le régime de Pétain, assassiné par la milice quelques jours avant la fin de la guerre et qui trouva encore la force de crier « Vive la France » au moment de mourir !

Jean MOULIN, courageux Préfet de l’Eure et Loir, héros et martyr de la résistance à l’occupant nazi et qui déclarait, modeste et humble face à ses missions si risquées : « je ne savais pas que c’était aussi simple de servir son pays »,

Oui le drapeau des Radicaux, c’est aussi celui de Gaston MONNERVILLE venu des territoires d’Outre Mer pour Présider le Sénat de la République Française, Maurice FAURE l’un des signataires du Traité de Rome qui donna naissance à l’Europe !

C’est Pierre MENDES-France qui a marqué toute une génération par la façon courageuse avec laquelle il mena le combat politique.

Et bien sûr, Christiane TAUBIRA, actuelle Ministre de la Justice, si injustement attaquée par les opposants à toutes les formes de progrès, qui fut en 2001, la candidate du PRG à l’élection présidentielle !

Naturellement, j’associe à ces grands personnages du radicalisme, le président Jean Michel BAYLET et les trois Ministres du Gouvernement de la France !

Et puis vous tous les adhérents et les militants du PRG qui faites, là où vous vivez et agissez dans les entreprises, dans les commerces, dans les administrations, dans les quartiers, dans les associations culturelles, sociales ou sportives, la richesse des convictions humanistes, solidaires et européenne.

Pour conclure et à ceux qui pourraient se demander comment nous poursuivrons notre action politique je veux dire qu’avoir un local permanent, pouvoir y mettre nos affiches chaque jour, accueillir les citoyens, les associations, les clubs, les syndicats, c’est très important mais ce n’est pas indispensable !

D’autres partis politiques n’ont pas de locaux et pourtant, ils s’expriment de mille façons : tracts, communiqués et conférences de presse, réunions publiques, campagnes électorales, bref beaucoup de moments passionnant où nous donnerons rendez vous aux Havraises et aux Havrais dans les jours, les mois et les années qui viennent !

Et pour nous réunir me direz-vous ? On le voit ce soir, une cabine téléphonique serait vraiment trop étroite d’autant qu’elles ont quasiment disparu du paysage ! Alors, il reste les cafés et les salles municipales, nous utiliserons les uns et les autres …

Car, comme le déclarait le leader syndical de la Cfdt de l’usine LIP de Besançon, en 1973, alors que l’entreprise est occupée par les CRS : « l’usine, elle n’est pas où sont les machines, non, l’usine, elle est là où sont les travailleurs ! »

Eh bien, pour nous c’est identique : les Radicalisme n’est pas là où est  le local du PRG, il est là où sont les militants Radicaux !

Merci encore à vous tous de votre présence nombreuse, je vois des élus et des militants du PS, des Verts, des écologistes, des syndicalistes, des laïques, à tous je dis : à bientôt !

Nous allons maintenant, symboliquement, retirer notre affiche et laisser apparaître nos nouvelles coordonnées."

Solidarité du PRG Finistérien avec nos amis Havrais.

Ils étaient trois milles et ils étaient deux pour défendre la démocratie.

PRG29

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