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  • : LRDG 29 - Archives
  • : Bienvenue sur les archives des Radicaux de Gauche en Finistère.
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7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 08:10

Interview du Président des Radicaux de gauche au Nouvel Obs (lire en entier sur le nouvel-obs)

 

Jean-Michel BAYLET vous menacez aujourd'hui de rompre avec le gouvernement. Pourquoi ?

 

- Notre désaccord est grave et profond. Il porte principalement sur la réforme territoriale. Nous considérons qu'elle se fait dans la précipitation et en dehors de toute concertation utile et réelle avec celles et ceux qui sont concernés, c'est-à-dire les élus locaux, les fonctionnaires territoriaux et les populations qui ont quand même leur mot à dire. Sur le fond, nous comprenons la nécessité de la réforme, mais nous disons qu'il faut la faire sur des critères objectifs et sérieux. Au lieu de cela, on fusionne par exemple les deux immenses régions que sont le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, mais on ne rattache pas la petite région des Pays-de-la-Loire à la Bretagne pour des raisons d'amitié personnelle avec le président de la République.

 

Que demandez-vous concrètement ?

 

- Nous exigeons le maintien du conseil général dans les départements ruraux. C'est une condition sine qua non. Seules les métropoles peuvent agir avec la même efficacité que les conseils généraux. Quand un département ne compte pas une telle métropole, le conseil général reste une collectivité de proximité indispensable pour les services et l'aménagement du territoire. Nous réclamons aussi une plus juste représentation de ces départements ruraux. Pour l'heure, avec le système qui a été retenu, les petits départements ne seront représentés que par un ou deux conseillers régionaux.

 

Si vous n'êtes pas entendu ?

 

 

- Je ne veux pas me conduire comme les Verts qui ne cessaient de menacer de sortir de la majorité gouvernementale. Mais sur la réforme territoriale, nous sommes très déterminés. Si nous ne sommes pas entendus, si nous arrivons à un point de rupture, alors là, oui, nous prendrons nos responsabilités et nous partirons du gouvernement. Nous en avons voté le principe lors de notre dernier comité directeur. Un vote confirmé par le bureau national, en présence de nos trois ministres. [...]

 

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Le journal Libération fait une analyse du positionnement du PRG, qui contredit, en quelque sorte, les déclarations du Président Jean-Mchel Baylet.

 

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Pourquoi les radicaux resteront sagement au gouvernement

Libération.f 7 AOÛT 2014 À 07:18

  •  

DÉCRYPTAGE

Leur patron Jean-Michel Baylet menace de faire démissionner les ministres radicaux de gauche à cause de la réforme territoriale. Un coup de bluff.

 

Iront-ils au bout? Dans une interview donnée au Nouvel Observateur, le patron des radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet, menace de faire claquer la porte du gouvernement à sa ministre et ses deux secrétaires d’Etat si la réforme territoriale reste en l’état. Mais en lançant, en plein cœur de l’été, un avertissement déjà exprimé début juillet - soit avant le vote du texte en première lecture à l’Assemblée nationale - on a du mal à croire le sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne capable de faire prendre à sa famille politique le même chemin que les écologistes. Voici cinq raisons pour lesquelles, selon Libération, les radicaux de gauche resteront au gouvernement.

 

1 - Parce qu’ils n’ont jamais été aussi bien servis dans un gouvernement. Une ministre de plein exercice chargée d’une des priorités du quinquennat - le Logement - et deux secrétaires d’Etat - Développement/Francophonie et Sports - les Radicaux de gauche se proclament «deuxième force de la majorité» depuis le départ des écologistes. Qui plus est : ces derniers n’avaient eu droit qu’à deux membres dans le gouvernement Ayrault. Et si Jean-Michel Baylet n’en fait pas partie lui-même, c’est qu’à la veille du remaniement, le patron du PRG s’est retrouvé mis en examen pour une affaire de frais de bouche au conseil général du Tarn-et-Garonne vieille de dix ans… avant de bénéficier d’un non-lieu un mois plus tard. Pour un parti issu d’une famille plus que centenaire (le Parti radical fondé en 1901) mais dont l’influence se limite désormais à quelques régions du Sud-Ouest et départements d’outre-mer, il y a de quoi réfléchir avant de se priver de trois représentants dans un gouvernement de gauche. Et contrairement aux écologistes, les radicaux ne sont pas poussés par une base militante qui demande à quitter le navire hollandais.

 

2 - Parce que le PRG ne peut se la jouer autonome. A l’inverse des écologistes ou des communistes, s’ils sortent du gouvernement, les radicaux sont incapables d’agiter à la face des socialistes la menace d’une candidature à la présidentielle… Manière, de l’extérieur, de peser sur les décisions du gouvernement. Le PRG est peut-être l’un des plus vieux partis de France, mais il n’a pas, dans l’histoire de la Ve République, brillé par l’ampleur de ses scores aux élections présidentielles.

Depuis la scission du Parti radical en 1972, les radicaux de gauche n’ont présenté que deux candidats à la présidence de la République. En 1981, Michel Crépeau récolta 2,21% des voix et en 2002 Christiane Taubira obtint 2,32%, accusée par la suite d’être responsable de l’élimination de Lionel Jospin dès le 1er tour. Le reste du temps, les radicaux ont toujours choisi de soutenir le candidat socialiste avant le 1er tour. En 2011, Jean-Michel Baylet a ainsi participé à la primaire organisée par le parti socialiste, incarnant à lui seul le rassemblement avec les autres formations de gauche. S’il aura réussi à porter sa revendication d’une légalisation de la consommation de cannabis, il ne recueillera qu’un minuscule 0,64% des voix… des sympathisants de gauche.

 

3 - Parce que le gouvernement est ouvert sur les départements ruraux. Dans cette interview, Jean-Michel Baylet «exige le maintien du conseil général dans les départements ruraux». Il en fait même «une condition sine qua non» de la participation des radicaux au gouvernement. Surtout, Baylet craint que les départements ruraux soient complètement dilués dans les nouvelles grandes régions qui découleront de la réforme territoriale. «Les petits départements ne seront représentés que par un ou deux conseillers régionaux», redoute le sénateur. Mais Manuel Valls a déjà exprimé sur cette question une position de nature à rassurer Baylet et tous les élus socialistes des territoires ruraux. «Le gouvernement sera extrêmement attentif et très ouvert aux propositions que le Parlement sera amené à faire» sur «l’avenir des territoires ruraux», a promis le Premier ministre le 3 juillet.

 

4 - Parce que Hollande et Valls ont besoin d’eux. Si le Premier ministre se montre aussi ouvert, c’est aussi qu’avec le chef de l’Etat, il espère calmer les ardeurs de Baylet et ses troupes. Car c’est le seul levier sur lequel peut jouer le patron du PRG : menacer l’exécutif de le priver de majorité à la rentrée sur le budget. Car si Hollande et Valls ont depuis longtemps fait une croix sur une majorité de gauche au Sénat - où les radicaux de gauche ont près d’une vingtaine de représentants - celle de l’Assemblée ne tient qu’à un fil depuis le départ des écologistes et la «fronde» de trente à quarante socialistes sur les textes budgétaires. Les radicaux qui sortent et l’alerte rouge se déclenche pour un gouvernement Valls menacé de mise en minorité. Rien que pour éviter cette situation critique, Hollande saura trouver les mots - et les mesures - pour faire rentrer Baylet dans le rang de la majorité.

 

5 - Parce que se diviser avant les sénatoriales, ce serait l’assurance de faire gagner la droite. Outre la réforme territoriale, Jean-Michel Baylet l’a aussi mauvaise sur les sénatoriales. L’élu du Tarn-et-Garonne déplore «un désaccord avec le PS qui ne respecte pas l’accord électoral signé avec le PRG pour les sénatoriales» de septembre. Le patron du PRG fait bien de grogner, la dernière fois, ça avait marché. Pour les européennes, il s’était plaint auprès de Hollande du fait que son parti n’avait eu droit - dans un premier temps - à aucune tête de liste pour les européennes. Sans prévenir ses responsables locaux, le premier secrétaire d’alors, Harlem Désir, avait obtempéré et livré celle de la grande région Sud-Ouest à Virginie Rozière, à l’époque directrice de cabinet de Sylvia Pinel, et élue à Strasbourg aujourd’hui.

Après le raz-de-marée à droite aux municipales, le risque de basculement du Sénat est réel. Alors pour éviter de laisser sur le carreau davantage d’élus socialistes - susceptibles de lui en vouloir par la suite - le chef de l’Etat saura aussi trouver des compensations au courroux radical. Et Baylet saura évidemment les accepter.

Lilian ALEMAGNA et Rémy DODET

 

Probable réponse à la rentrée et plus surement après
la convention républicaine du parti en octobre.
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5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 08:34

Petit cours de novlangue

 

Connaissez-vous la novlangue? Il s’agit d’une langue inventée par Georges Orwell dans le roman 1984 qui bizarrement, n’a jamais été adapté au cinéma en tant que super-production alors que le roman l’aurait largement mérité, tout juste un téléfilm très mauvais et mal joué….mais c’est une opinion toute personnelle…


Un sujet sur le forum abordait déjà ce sujet mais de manière si succincte qu’un rappel plus complet est utile.


Par extension, on peut dire que ce langage est très utilisé par les politiciens en général qui peuvent ainsi nous raconter n’importe quoi tout en nous faisant croire que ce qu’ils disent est très intéressant (ou pas…), et qui permet également de nous dire quelque chose tout en signifiant réellement le contraire, cela sans être explicite (ça va? Pas trop dur à suivre?). Le sujet du jour donc, la novlangue dont voici la définition exacte:

Dans le roman de George Orwell, « 1984 », Syme, un collègue de Winston, en charge du dictionnaire Novlangue, explique le but du Novlangue : « Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. »


Ce petit dictionnaire publié par POLEMIA comprend plus de 250 mots parmi les plus employés aujourd’hui par l’élite dirigeante et notamment les médias.

Il comprend cinq types de mots :

  • les mots trompeurs, qui ont changé de sens et qui signifient souvent le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant ;
  • les mots subliminaux, qui sont utilisés pour produire certains effets de répulsion ou d’approbation chez le récepteur ;
  • les mots marqueurs, qui expriment l’idéologie dominante ;
  • les mots tabous, que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer ;
  • les mots sidérants, qui visent à disqualifier les adversaires du Système.

Quand cela est apparu nécessaire, une traduction en français courant a été proposée : elle est signalée par la mention : trad. (pour traduction) suivie de la traduction proposée.

Maintenant je vous propose un petit dictionnaire de novlangue et vous allez découvrir que cette technique est beaucoup utilisée par nos politiciens.

• A •

AFRICAIN. Homme pauvre, en général de couleur plus ou moins noire, qui vit principalement en Afrique et qui deviendra européen grâce à l’éducation et à la démocratie de marché ; selon l’idéologie dominante, un Africain immigrant en Europe devient naturellement un Européen auquel il est par nature égal, sinon supérieur.

ALLIE. Mot trompeur : terme ayant changé de sens. Il ne signifie pas une alliance entre partenaires égaux mais une relation de dépendance (trad. :satellite, tributaire. « La France est l’alliée des Etats-Unis » –, trad. « le gouvernement est subordonné aux Etats-Unis »).

AMBITION. Mot subliminal employé dans les médias pour décrire et valoriser les déclarations d’intention du président de la République, du gouvernement ou d’un ministre (trad. : promesse, discours).

AMOUR. Mot très employé dans les chansons (« love ») et censé tout résoudre (trad. : niaiserie). Voir aussi « dialogue ».

ANGLAIS. Langue des dominants. Note : il est de bon ton de ponctuer son discours d’anglicismes voire d’expressions purement anglaises (trad. : jargon).

ANTISEMITE. Mot trompeur ayant changé de sens ; aujourd’hui peut désigner toute personne critiquant une personne de religion ou d’origine juive, l’Etat d’Israël (selon les tribunaux) ou bien toute personne désignant l’identité juive d’une autre.

ARCHAÏSME. Mot péjoratif utilisé par l’élite dirigeante pour désigner l’identité nationale, s’écrivant en général au pluriel (trad : traditions)

ART MODERNE, ART CONTEMPORAIN. Mot trompeur. Théorie artistique inventée pour l’essentiel à la fin du XIXe et au début du XXe siècle et qui n’a donc rien de vraiment moderne ni contemporain (trad. : académisme, art officiel).

ATTAQUER (S’) A. Expression subliminale destinée à suggérer une martiale résolution (en général on « s’attaque à » des réformes) (trad. : envisager).

AUTRE. Voir « Respect ».

• B •

BANLIEUE, BANLIEUE SENSIBLE. Mot trompeur : zones où la population d’origine immigrée africaine est majoritaire (trad. : zone de résidence d’immigrants) ; voir aussi « Populaire ».

BATAILLE. Mot subliminal destiné à valoriser l’action pourtant souvent sans risques du personnel politique (ex. : « S. Royal se lance dans la bataille des élections ») ; on dit aussi « A l’assaut » ou « Se battre pour » (trad. : métier).

BEUR (BEURETTE AU FEMININ). Mot traduisant la réalité de la non-intégration des immigrés d’origine maghrébine qui se désignent d’abord par leur ethnie et non par leur nationalité (trad. : d’origine nord-africaine, Nord-Africain).

BOUC EMISSAIRE. Concept sidérant par lequel l’élite dirigeante s’efforce de masquer l’identité des personnes qui commettent le plus souvent des crimes et des délits, à la condition bien sûr que celles ci ne soient pas d’origine européenne et de religion catholique : lorsqu’un délit est commis par ces personnes, l’élite dirigeante s’empresse d’affirmer qu’il ne faut pas traiter telle ou telle catégorie de la population en « bouc émissaire » ; voir aussi « Stigmatiser ».

BOUGER (cf. FAIRE BOUGER). Terme par lequel l’élite dirigeante valorise le « bougisme », c’est-à-dire tout ce qui peut ébranler la société traditionnelle et ses normes (trad. : perturber) ; voir aussi « Changement » et « Rupture » et « Bousculer »..

BOUSCULER. L’élite dirigeante aime à dire qu’elle bouscule les tabous ; il s’agit bien évidemment de ceux des autres car pour les siens (présentés alors comme des « Valeurs ») elle se veut intraitable (trad. : détruire).

BLACK. Mot utilisé à la place de « Noir » par référence aux Noirs américains – qui s’intitulent, eux, des Afro-Américains (trad. : Noir) ; on ne connaît pas le féminin de cette expression.

BRAS DE FER: (cf « sécurité : Sarkozy engage un bras de fer avec la gauche » titre du Figaro du 25/2/08) : terme subliminal destiné à faire croire à la détermination et à l’effort de ceux qui sont censés s’y livrer (trad : débat)

BRANCHÉ. Mot ayant changé de sens ; signifiant initialement « pendu aux branches », il signifie aujourd’hui conforme à l’idéologie cosmopolite et marchande et grand utilisateur des nouvelles technologies ; voir aussi « Câblé » (trad. : conformiste).

• C •

CALME. Mot trompeur ; se dit d’un Réveillon où l’on n’incendie « que » 878 véhicules (trad. : violent).

CARITATIF. Mot trompeur ; adjectif donné à la charité, qui ne se préoccupe pas au sens propre du prochain s’il est européen mais des « autres » à la condition qu’ils résident loin de notre continent (trad. : indifférent).

CHANGEMENT. Mot trompeur car initialement connoté à gauche (cf. « changement de société ») et aujourd’hui repris par l’élite dirigeante pour signifier son intention de mettre fin à l’identité française ; voir « Rupture » et « Bouger ».

CHANTIER (SI POSSIBLE « GRAND »). Terme destiné à valoriser l’action du gouvernement en place mais exprimant souvent la réalité ; il traduit un effet d’annonce et en général des actions inabouties (= laissées en chantier) (ex. : « Le premier ministre ouvre le chantier de la réforme des retraites ») (trad. : inachèvement).

CHARGE. Expression subliminale, utilisée dans son sens militaire, pour suggérer que le personnel politique fait preuve de détermination (ex. :« à la charge », « sonne la charge contre »).

CHAT (PRONONCER TCHAT’). S’utilise lorsqu’un responsable entend « dialoguer » avec la France d’en bas via Internet (trad. : conversation, dialogue en ligne).

CHOIX (« C’EST MON CHOIX »). Manifestation d’hédonisme encouragée par le Système car ce « choix » ne s’exerce jamais en faveur d’actions à caractère collectif ; voir aussi « Liberté » (trad. : caprice).

CITOYEN. Mot trompeur : ce substantif, devenu adjectif, caractérise ce qui se conforme à l’idéologie dominante (ex. : trier ses déchets est un « comportement citoyen ») (trad : moutonnier, docile, sujet).

CLIENT. Se disait autrefois d’une personne redevable à un personnage puissant ; aujourd’hui, personne censée être en position de force au sein du marché (« le client est roi ») ; ce terme est de plus en plus employé dans la sphère publique et traduit la progression de l’idéologie marchande dans la fonction publique.

COCHON (SOUPE AU). Menace contre l’ordre public et discriminatoire quand elle est destinée aux pauvres, pour certains préfets (trad. : porc). Note : pour éviter toute difficulté avec certains passagers les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à offrir des repas « garantis sans porc ».

COLONIALISME. Mot sidérant qualifiant un système « injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République » (N. Sarkozy le 3/12/07) et cause de tous les échecs et malheurs des ex-pays coloniaux, principalement en Afrique ; crime lorsque le colon est européen uniquement (trad. : colonisation, civilisation). Note : affirmer que l’Europe serait en voie de colonisation est passible de poursuites judiciaires.

COMMUNAUTARISME. Néologisme destiné à traduire le fait que les populations d’origine immigrée conservent leurs particularités et leurs préférences culturelles ou ethniques, à contre-courant de l’idéologie « antiraciste » qui prétend ne voir que des individus égaux et interchangeables. Le communautarisme est donc périodiquement décrié par l’élite dirigeante tout en étant par la force des choses (c’est-à-dire par la dynamique démographique de l’immigration) reconnu. Voir « Racisme » et « Intégration » (trad. : identité).

COMMUNICATION. Activité principale des hommes politiques qui se mettent d’autant plus en scène qu’il ont moins de prise sur la réalité (trad : spectacle) ; voir aussi « pédagogie »

COMPREHENSION. Mot trompeur : la compréhension est requise des usagers lorsqu’un service, en général public, dysfonctionne, ce qui permet de le dispenser de présenter des excuses (trad. : résignation).

CONCERTATION. Mot un peu moins à la mode que dans les années 1970 ; remplacé par « Dialogue », qui se veut plus participatif (trad. :pourparlers).

CONDAMNER. En général associé à « fermement » ; se dit quand le pouvoir est impuissant à empêcher certains agissements : il les condamne a posteriori d’autant plus fermement qu’il reste sur le mode virtuel (trad. : incantation).

CONSTRUCTION EUROPEENNE. Mot trompeur ; c’est la mise en œuvre de l’idéologie libre-échangiste et cosmopolite par les institutions européennes au sein de l’espace indéterminé appelé Union européenne contre la volonté de peuples autochtones (trad. : enterrement de l’Europe).

COURAGE. Mot trompeur ; on dit qu’un homme politique dit de droite en fait preuve lorsqu’il se rallie bruyamment encore plus à l’idéologie dominante (en général sur les questions de société) alors qu’il ne retire que des avantages de cette posture (trad. : conversion).

CRIME. Mot tabou ; sa nature et sa gravité varient, en application de la législation dite « antiraciste », en fonction de l’identité de l’auteur et de la victime ; ainsi un « crime raciste » est nécessairement commis par un Français de souche ; un immigré ou un Français d’origine immigrée ne provoque que des « drames » ou ne commet que des « violences » (trad. : crime). Voir « Déséquilibré ».

CULTURE. Mot trompeur ; activités subventionnées par les collectivités publiques et incomprises par la majorité des Français quand elles relèvent de l’art cosmopolite déraciné (trad. : ahurissement).

• D •

DEFAVORISÉ. Mot trompeur, issu de l’immigration (cf. « quartier défavorisé ») bénéficiant en général d’aides et de prestations publiques préférencielles dans le cadre de la « politique de la ville » (trad. : étranger, subventionné).

DÉFENSE. Terme recouvrant les activités qui visent officiellement en Europe à ne pas faire la guerre.

DEGENERER. Mot subliminal employé de préférence lorsque des violences sont commises par des personnes issues de l’immigration ou de religion musulmane, pour suggérer que finalement telle n’était pas leur intention initiale et donc presque les excuser (ex « le conflit pour le contrôle d’une mosquée de Nîmes dégénère en fusillade », « Le Monde » du 21 février 2008.)

DETERMINATION. Mot subliminal destiné à suggérer le volontarisme présumé du gouvernement ou du président de la République (voir « Volonté ») ; en général consiste en déclarations non suivies d’effets concrets (trad. : intentions, paroles).

DERAPAGE. Mot sidérant : caractérise des propos qui vont à l’encontre de l’idéologie dominante. Voir aussi « polémique »

DEREGULATION. Mot désormais connoté positivement au sein de l’Union européenne et destiné à traduire le fait que le domaine du marché ne cesse de s’étendre aux dépens de la souveraineté politique (trad. : chaos) ; voir aussi « Ordre ».

DESEQUILIBRE. Qualificatif lénifiant employé lorsqu’un crime est commis par une personne d’origine immigrée : pour l’élite dirigeante et « antiraciste » par construction un criminel d’origine immigrée ne peut-être dans son état normal ; Voir aussi « crime » et « troubles »

DEVELOPPEMENT DURABLE. Mesures coercitives préconisées par les gouvernements occidentaux au nom de la préservation de la planète (trad. : prohibition).

DIALOGUE. Mot trompeur signifiant en général l’acceptation des arguments d’autrui (ex : « dialogue interreligieux ») et non la confrontation des points de vue (trad. : affaiblissement). Voir aussi « Concertation ».

DISCRIMINATION POSITIVE. Mot trompeur ; discrimination à l’encontre des Français d’origine européenne (trad. : privilège, domination). NDLR : Les « discriminations » sont toutes réputées inacceptables sauf la discrimination par l’argent, qui est hautement morale pour le Système.

DIVERSITE (FAVORISER LA). Mot trompeur ; c’est favoriser le recrutement ou la présence de personnes issues de l’immigration ou de celles qui ont des parents immigrés (trad. : système des castes).

DOUCE. Se conjugue en général au pluriel (ex. : « circulations douces », « énergies douces »). Mot destiné à valoraliser des processus qui sont réputés peu consommateurs d’énergies fossiles mais qui sont de moindre rendement et qui exigent en général une plus grande dépense d’énergie humaine (trad. : rétrograde) ; voir aussi « Propre » (qui se dit plutôt au singulier).

DROITS DE L’HOMME. Expression trompeuse ; doctrine au nom de laquelle il est porté atteinte aujourd’hui à la souveraineté des peuples et aux droits des citoyens (trad. : idéologie), à l’encontre de la tradition républicaine.

DROITS SOCIAUX. Droits créances revendiqués par certains groupes à l’encontre des autres (trad. : privilèges).

DROITE, GAUCHE. Termes trompeurs ayant perdu toute pertinence à la fin du XXe siècle depuis que la gauche socialiste et communiste s’est ralliée à l’économie de marché et que la droite a adopté l’idéologie égalitaire et cosmopolite des socialistes. Ne désigne plus que des itinéraires personnels et des ancrages locaux différents (trad. : partis au pouvoir).

DURABLE. Qualificatif destiné à vanter la qualité d’un produit ou d’une action censée préserver la liberté de choix des générations futures auxquelles on ne donne pas naissance (trad. : soutenable). Voir « développement durable ».

• E •

ECHAUFFOUREES. Se dit des violences commises, en général en groupe, par des personnes issues de l’immigration à l’encontre des forces de police (ex. échauffourées entre jeunes et policiers à Trappes). Note : on dit aussi « affrontements ». (trad. : agressions).

EFFORT (ex. : le gouvernement promet de « ne pas relâcher l’effort sur les réformes »). Mot trompeur ; présentation valorisante de l’action du pouvoir alors que souvent les efforts sont en réalité réclamés des citoyens ou des usagers (trad. : sacrifices)

EGALITE. Mot trompeur ; ayant changé de sens à la fin du XXe siècle, il ne désigne plus l’égalité juridique des personnes ni l’égalité des revenus mais celle des statuts sociaux et des ethnies réduite à une question de parité statistique (qui menace moins l’élite au pouvoir que la remise en cause du pouvoir économique) (trad. : égalisation).

EMBLEMATIQUE. Mot très employé par l’élite dirigeante pour donner du relief à une action ou une déclaration qui n’en a pas forcément (trad. : notable).

EMEUTES. Mot en général écrit au pluriel et associé à la nuit (ex. : « nuit d’émeutes à Villiers-le-Bel) ; la nuit ne permet pas de distinguer la couleur des émeutiers, ce qui fait qu’en général les médias montrent surtout des émeutiers blancs (trad. : insurrection).

ENNEMI. Mot tabou pour l’élite dirigeante qui prétend avoir mis fin aux guerres car elle a détruit les frontières ; seuls le « terrorisme » et d’une façon générale tous les « ismes » sont désignés à la vindicte du système

ENTREPRISE. Mot aujourd’hui valorisé (ex. : « les créateurs de richesses ») et principale préoccupation affichée des pouvoirs publics (trad. : patronat).

EQUITABLE. (cf. « commerce équitable »). Mot sidérant destiné à inciter les consommateurs européens à acheter des produits censés favoriser les petits commerçants et producteurs d’Amérique du sud et d’Afrique ; à noter que pour l’élite dirigeante il est inéquitable de préconiser « d’acheter français » (trad . plus cher)

ESPACE (cf « Espace culturel » ou « Espace de vie « ). Zone en général effectivement peu fréquentée par les Français d’en bas dès lors que les artistes prétendent y faire de l’art ou de la culture (trad. : zone).

ESTABLISHMENT. Mot tabou, sauf par la droite nationale, pour désigner la nouvelle classe au pouvoir dans les sociétés occidentales depuis la chute de l’Union soviétique (trad. : caste dirigeante).

ETAT DE DROIT. Mot trompeur ; soumission de la volonté nationale à la sanction des juges, si possibles européens (trad. : théocratie).

ETHIQUE. Mot trompeur ; c’est par ce terme que l’élite dirigeante désigne son idéologie et ses intérêts (trad. : inquisition). Voir aussi « Valeurs ».

ETHNIQUE, PUBLICITE ETHNIQUE. Publicité et commerce s’adressant prioritairement aux personnes issues de l’immigration ou aux personnes de couleur (trad. : discriminatoire).

ETRANGER. Mot sidérant ; par définition personne supérieure en droits et en talents par rapport aux autochtones en particulier dès lors que ceux-ci sont français ; voir aussi « Autre » et « Exception »

EXCEPTION (cf « Exception française », « Exception culturelle »). Singularité de la nation française par rapport au monde anglo-saxon, qui semble en général illégitime aux yeux de l’élite au pouvoir (trad. : identité nationale).

EXCLUSIF. Terme destiné à marquer qu’une information revêt une importance particulière pour la classe médiatique (ex. : « entretien exclusif ») ; mais en général elle n’a rien d’exclusif car elle est destinée à être reprise par tous les médias (trad. : signalé).

EXCLUSION. Mot sidérant destiné à disqualifier les préférences des Français d’origine européenne et de religion chrétienne. La référence aux « phobies » remplit la même fonction sidérante (trad. : préférence).

EXTREME DROITE. Mot sidérant ; qualificatif péjoratif donné à la droite de conviction et à ceux qui contestent le système dominant (trad. : droite).

EXTREME GAUCHE. Groupes politiques déclarant s’opposer au capitalisme ; mais vers 40 ans les personnes d’extrême gauche s’y rallient habituellement (trad. : imposteurs).

• F •

FASCISME. Mot sidérant ; forme politique d’autant plus vigoureusement combattue par l’élite dirigeante qu’elle a disparu de la scène politique européenne en 1945 ; « fasciste » désigne aujourd’hui toute personne qui n’adhère pas à l’idéologie dominante ou toute autorité qui ne découle pas du système marchand (trad. : dissident et autorité).

FEMMES. Personnes qui doivent exercer les mêmes métiers que les hommes (ex. : les téléfilms mettant en scène « la femme gendarme », la « femme juge » ou la « « femme flic ») et éviter les maternités si elles sont d’origine européenne (trad. : garçonne). Note : il est de bon ton devant une assemblée quelle qu’elle soit de relever le faible nombre relatif de femmes présentes.

FLAMBÉE. Expression subliminale en général associée à « violences » (ex. : « flambée de violences au Kenya ») ; elle traduit le fait que les violences urbaines s’accompagnent souvent d’incendies et qu’elles sont brusques et imprévisibles alors qu’elles sont souvent habituelles.

FONDS DE COMMERCE. Mot sidérant ; expression péjorative pour désigner les prises de position des partis qualifiés de « populistes » ou « xénophobes » (trad. : programme).

FRANCE. Mot trompeur ; dans les médias, désigne en fait le gouvernement (ex. : « La France réclame un moratoire sur les OGM ») (trad. : le gouvernement).

FRILOSITÉ. Terme sidérant et péjoratif appliqué aux comportements qui ne sont pas conformes aux attentes de l’élire dirigeante et de préférence aux seuls Français de souche ; voir « Peurs » (trad. : résistance).

FRONTIERES. Mot tabou. Principal obstacle à la prospérité et à l’entente entre les peuples selon l’idéologie dominante ; il faut donc préconiser « un monde sans frontières ». Note : les bonnes frontières doivent être « ouvertes » sauf bien sûr aux Etats-unis et en israël. (trad. : protection).

• G •

GALERE. Se dit de toute difficulté, même la plus petite (trad. : contrariété).

GAUCHE. Voir « Droite. ».

GAUCHISTE. Personne faisant profession de lutter contre le capitalisme mais dont l’action concrète consiste principalement à saper ce qui résiste encore à sa domination (trad. : leurre ; compagnon de route du capitalisme) ; voir aussi « Extrême gauche ».

GEANT. Mot sidérant ; il se dit d’une entreprise russe uniquement (ex. : « le géant gazier Gasprom ») et jamais d’une entreprise américaine : sans doute pour suggérer une menace latente.

GENIAL. Adjectif passe-partout mais qui ne désigne pas en général des choses ou des personnes qui sortent de l’ordinaire (trad. : bien).

GLOBALISATION. Mot d’origine américaine pour dire domination du système anglo-saxon (trad. : capitalisme).

GOUVERNANCE. Mot qui désigne un mode de direction imposé par les marchés aux entreprises, aux organisations et aux Etats (trad. : direction) ; voir « Transparence ».

GRANDE-BRETAGNE. Paradis libéral et référence obligée en termes de réforme de l’Etat pour les anglophiles français du XXIe siècle.

GRAVE. Interjection ponctuant le langage des banlieues ; en général ne signale rien de véritablement grave.

GRATUIT. Mot trompeur destiné à appâter le consommateur potentiel ; en général il faut acheter plus pour obtenir quelque chose de « gratuit » ; voir « soldes ». Note : « journal gratuit » : la gratuité de ce journal a pour contrepartie sa soumission à l’idéologie dominante et à la publicité.

GRENELLE. Terme remontant à 1936 et désignant d’abord la médiatisation d’accords nationaux entre « partenaires sociaux » au ministère du Travail. Désigne aujourd’hui par extension l’action des pouvoirs publics médiatisée (ex. : « Grenelle de l’environnement » ) (trad. : mise en scène, grand-messe).

GUILLEMETS. Ils s’emploient dans la presse écrite non pour exprimer une citation fidèle mais pour essayer de disqualifier les propos ou les positions cités (ex.: -la Serbie « refuse » l’indépendance du Kossovo-, -le Liechtenstein dénonce une « attaque » de l’Allemagne -: « Le Monde » du 21 février 2008 ; -les russes « choisissent » dimanche le successeur de M.Vladimir Poutine –« le « Bulletin quotidien » du 29 février 2008) ; à la radio ou à la télévision le présentateur dira « je cite », dans le même sens.

 

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 10:44

Les vacances sont propices à la détente, alors détendons-nous et cultivons nous avec deux videos utiles et quelques autres informations.

 

Le thème choisi  : la manipulation. 

 

Nous sommes malheureusement souvent confrontés à des manipulateurs. Comment fonctionnent-ils ? Comment les repérer ?

 

Vidéos :

 

- Démonter les "Le Pen et consorts"  exemple ici avec un sketch de yann Lambiel,  dénonçant un manpulateur politique suisse connu pour être dans la même mouvance que le F Haine ->   link

 (ou ici  = https://www.youtube.com/watch?v=ThrZOt3zJ_M )

- La langue de bois un sketch de Frank Lepage, édifiant. ->  link

(ou ici = https://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8 )

 

 

Fiche "Aide mémoire"  :
 
 
cours-langue-bois-ena.jpg
 
 
Dossier lecture utile :

 

 

Les techniques de manipulation

 

Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore ces techniques, le sujet est divisé en deux parties bien distinctes ceci pour des raisons pratiques et pour respecter la source qui se trouve ICI. Il ne suffit pas de grand chose pour se rendre compte que ces techniques sont beaucoup utilisées à l’heure actuelle dans notre quotidien, que cela soit par la publicité, les informations, mais également les politiques qui en plus font preuve d’un très grand talent dans la novlangue, pour le cours dans le domaine, visitez la page sur la novlangue du blog.

 

Manipulation de l’opinion publique et de la société
Les stratégies et les techniques couramment employées

1 – La stratégie de la diversion
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. » (extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

2 – Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3 – La stratégie du dégradé
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4 – La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

5 – S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisant, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro (« les jours euro »). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans. » (cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

6 – Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7 – Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. » (cf. « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »)

8 – Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9 – Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

10 – Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

 

Seconde partie qui elle aussi va vous rappeler certains exemples bien précis…Voici donc suivant wikipedia et l’auteur de cet article les méthodes utilisées et les messages possibles de la propagande:
La peur : un public qui a peur est en situation de réceptivité passive, et admet plus facilement l’idée qu’on veut lui inculquer. Par exemple, Joseph Goebbels a exploité la phrase de Théodore Kaufman, « l’Allemagne doit périr ! », pour affirmer que les Alliés ont pour but l’extermination du peuple allemand.

Appel à l’autorité : l’appel à l’autorité consiste à citer des personnages importants pour soutenir une idée, un argument, ou une ligne de conduite.

Témoignage : les témoignages sont des mentions, dans ou hors du contexte, particulièrement cités pour soutenir ou rejeter une politique, une action, un programme, ou une personnalité donnée. La réputation (ou le rôle : expert, figure publique respectée, etc.) de l’individu est aussi exploitée. Les témoignages marquent du sceau de la respectabilité le message de propagande.

Effet moutonnier : cet appel tente de persuader l’auditoire d’adopter une idée en insinuant qu’un mouvement de masse irrésistible est déjà engagé ailleurs pour cette idée. Comme tout le monde préfère être dans le camp des vainqueurs que dans la minorité qui sera écrasée, cette technique permet de préparer l’auditoire à suivre le propagandiste.

Redéfinition, révisionnisme : consiste à redéfinir des mots ou à falsifier l’histoire de façon partisane.

Obtenir la désapprobation : cette technique consiste à suggérer qu’une idée ou une action est adoptée par un groupe adverse, pour que l’auditoire désapprouve cette idée ou cette action sans vraiment l’étudier. Ainsi, si un groupe qui soutient une politique est mené à croire que les personnes indésirables, subversives, ou méprisables la soutiennent également, les membres du groupe sont plus enclins à changer d’avis.

Généralités éblouissantes et mots vertueux : les généralités peuvent provoquer une émotion intense dans l’auditoire. Par exemple, faire appel à l’amour de la patrie, au désir de paix, à la liberté, à la gloire, à la justice, à l’honneur, à la pureté, etc., permet de tuer l’esprit critique de l’auditoire. Même si ces mots et ces expressions sont des concepts dont les définitions varient selon les individus, leur connotation est toujours favorable. De sorte que, par association, les concepts et les programmes du propagandiste seront perçus comme tout aussi grandioses, bons, souhaitables et vertueux.

Imprécision intentionnelle : il s’agit de rapporter des faits en les déformant ou de citer des statistiques sans en indiquer les sources. L’intention est de donner au discours un contenu d’apparence scientifique, sans permettre d’analyser sa validité ou son applicabilité. Ces imprécisions peuvent se glisser dans le système juridique, sous forme d’un droit mou, poussant à la communication en vue d’obtenir des informations, tout en influençant l’opinion publique.

Transfert : cette technique sert à projeter les qualités positives ou négatives d’une personne, d’une entité, d’un objet ou d’une valeur (un individu, un groupe, une organisation, une nation, un patriotisme, etc.) sur un tiers, afin de rendre cette seconde entité plus (ou moins) acceptable. Cette technique est utilisée, par exemple, pour transférer le blâme d’un camp à l’autre, lors d’un conflit. Elle évoque une réponse émotive qui stimule la cible pour qu’elle s’identifie avec l’autorité reconnue.

Simplification exagérée : ce sont des généralités employées pour fournir des réponses simples à des problèmes sociaux, politiques, économiques, ou militaires complexes.

Quidam : pour gagner la confiance de son auditoire, le propagandiste emploie le niveau de langage et les manières (vêtements, gestes) d’une personne ordinaire. Par projection, l’auditoire est aussitôt plus enclin à accepter les positions du propagandiste, puisque celui-ci lui ressemble.

Stéréotyper ou étiqueter : cette technique utilise les préjugés et les stéréotypes de l’auditoire pour le pousser à rejeter l’objet de la campagne de propagande.

Bouc émissaire : en jetant l’anathème sur un individu ou un groupe d’individus, accusés à tort d’être responsables d’un problème réel (ou supposé), le propagandiste peut éviter de parler des vrais responsables, et n’a pas à approfondir le problème lui-même.

Slogans : un slogan est une brève expression, facile à mémoriser et donc à reconnaître, qui permet de laisser une trace dans tous les esprits.

Glissement sémantique : technique consistant à remplacer une expression par une autre afin de la décharger de tout contenu émotionnel et de la vider de son sens (euphémisme). Le glissement sémantique peut à l’inverse renforcer la force expressive pour mieux émouvoir l’auditoire. Exemples : « frappe aérienne » à la place de « bombardement », « dommages collatéraux » à la place de « victimes civiles », « libéralisme » à la place de « capitalisme », « loi de la jungle » à la place de « libéralisme », « solidarité » à la place d’« impôt », « pédagogie préventive » à la place de « répression policière », « intervention humanitaire préventive » à la place d’« intervention militaire ».

Pour ceux qui souhaiteraient en savoir un peu plus, il suffit de visiter la source d’une partie de cet article qui se trouve ici: syti.net

 

La suite  demain.

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 14:42

Plage de Bretagne 2014

IMG_7055-copie-1.jpg

Le blog prend quelques repos,

il sera mis à jour de manière aléatoire et suivant l'inspiration.

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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 09:58

link

 

Drapeau-francais.jpg

 

1914 - 1918

- 18,6 millions de morts militaires et civils -

 

Le PRG honore aussi la mémoire de Jean Jaurès qui paya de sa vie ses convictions humanistes et pacifistes qu’il défendait, sans relâche, avec fougue et avec un talent d’orateur hors du commun, à la tribune du parlement, comme au sein de son parti ou dans les écrits qu’il commettait dans la Dépêche du Midi ou dans l’Humanité.

Jean-Michel Baylet

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 07:54
VIRGINIE ROZIÈRE DÉPUTÉE EUROPÉENNE PRG :

 

"MONSIEUR JUNCKER, NOUS VOUS SURVEILLONS !"

 

MARDI 29 JUILLET 2014

Couverture

2014 marque un tournant pour l’Europe. Les partis politiques ont parlementarisé l’UE en faisant élire à la tête de la Commission le vainqueur des élections. Jean-Claude Juncker a été élu président de la Commission européenne par le Parlement. Il était le chef de file des partis de droite européens. Arrivé en tête des élections, sa nomination est une avancée démocratique indéniable. C’est le passage de l’intergouvernemental au communautaire. C’est un pas vers le fédéralisme que nous radicaux défendons. Mais Juncker, c’est aussi le libéral, l’ancien premier ministre d’un paradis fiscal. Et c’était notre concurrent lors des élections européennes, contre lequel nous opposions notre champion : Martin Schulz. Pour cela, j’ai décidé de m’abstenir. Comme le candidat désigné n’a pas de majorité sans les Socialistes & Démocrates, il fallait mettre en place un rapport de force pour infléchir son programme de travail. C’est primordial pour réorienter l’Europe, pour lutter contre la désaffection dont elle fait l’objet et contre le travail de sape des europhobes. Il était de la responsabilité de Juncker de rassembler une majorité au Parlement européen autour de sa candidature. Nous l’avons entendu dire qu’il était candidat parce qu’il n’aime pas l’Europe telle qu’elle est, dire sa priorité en faveur de la croissance et de l’emploi. Nous l’avons entendu, en écho au programme que nous avons défendu pendant la campagne, accepter d’utiliser la flexibilité du Pacte de stabilité, réfléchir à la dimension sociale des politiques économiques.

Nous avons également écouté ses réserves sur la nécessité d’une relance et d’investissements ambitieux, et ses réticences à renforcer la garantie jeunesse alors que le chômage des jeunes est plus que jamais une préoccupation majeure.

Les propositions de Monsieur Juncker sont insuffisantes pour répondre au désarroi et à la défiance de ceux qui souffrent des politiques d’austérité. Nous ne pouvons changer le résultat des élections. Les Français, et les Européens, ont voté massivement pour les partis de droite et d’extrême droite. Et nous, députés Socialistes & Démocrates, n’avons comme alternative que de composer avec l’échiquier politique tel qu’il nous est donné. Dans un contexte où chacune de nos voix doit être pesée pour réorienter l’Europe, j’affirme que nous avons fait le choix de placer le président de la Commission sous surveillance renforcée.

Nous devrons travailler conjointement avec nos adversaires... Mais pas à n’importe quel prix, pas au prix de la réorientation de l’Europe. Le choix de l’abstention était le choix du respect de la démocratie, et de la proclamation de mes convictions, résolument pro- européennes, résolument de gauche !

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 15:53

Guillaume LACROIX, récent Secrétaire général du Parti Radical de Gauche, a été interviewé par le journal Le Monde le mardi 22 juillet dernier.

 

 

 

Pour les radicaux de gauche, « le PS ne respecte pas notre accord »

 

 

 

Le Parti socialiste affirmait début juillet avoir trouvé un accord pour les sénatoriales avec le Parti radical de gauche (PRG) pour faire des listes communes, à l’exception de la Charente-Maritime. Une version démentie par les radicaux, qui considèrent que Solférino ne respecte pas sa part du marché.

Explications avec Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG.

 

IMG_4318.jpg

Guillaume Lacroix (PRG29)

 

Avez-vous, comme l'affirme Solférino, conclu un accord avec le PS sur les sénatoriales ?

 

Guillaume Lacroix : Nous avons signé en 2013 un accord qui portait sur l'ensemble des échéances électorales de 2014, les municipales, les européennes et les sénatoriales. Pour cette dernière partie, il a été signé par le premier secrétaire du PS de l'époque Harlem Désir, le président du PRG Jean-Michel Baylet, le président du groupe RDSE (les radicaux au Sénat) et le président du groupe socialiste qui à l'époque était François Rebsamen, et enfin par Jean-Pierre Bel, le président du Sénat. Les choses se sont faites différemment des autres fois, où nous avions constitué notre groupe au Sénat de manière indépendante. Cet accord existe donc, mais le problème c'est que le PS ne le respecte pas.

 

 

Que prévoyait cet accord ?

 

 

L'accord prévoit la garantie habituelle pour les postes des sortants, ainsi que cinq nouvelles places pour le PRG. Parmi celles-ci, deux sont actées, en Ardèche et en Saône-et-Loire. En revanche pour les trois autres, il y a des soucis. En Eure-et-Loir, une candidate socialiste est prête à entrer en dissidence, en Charente-Maritime, c'est la totalité de la liste socialiste qui menace de partir de son côté. Enfin, la troisième place sur la liste du Rhône pose également problème.

 

 

Vous considérez donc qu'il y a rupture de l'accord ?

 

 

Nous ne comprenons pas pourquoi avoir proposé cet accord si c'est pour ne pas l'appliquer. Il y a un problème de considération, de fonctionnement de la majorité et de respect de la parole donnée. On le voit avec les difficultés de la réforme territoriale. Nous sommes allés dire clairement que nous voulions participer à la réforme de la France. Mais il faut pouvoir en parler entre partenaires avant que les annonces soient faites. Nous sommes l'un des deux piliers de la majorité, nous avons été les champions de la loyauté, sur des textes comme la réforme pénale ou le projet de loi de finances rectificative.

 

 

 

Que comptez-vous faire si les termes de l'accord ne sont pas respectés ?

 

Il faut rappeler que le groupe RDSE s'est composé tout seul. S'il faut reprendre les anciennes habitudes, on le fera. Nous serons candidats là où nous avons l'habitude de l'être, en Rhône-Alpes, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, et globalement dans les départements qui sont ouverts aujourd'hui au renouvellement.

 

Plus généralement, le comité directeur de notre parti qui s'est tenu le 11 juin a voté le fait que si nous n'arrivons pas à trouver, sur la réforme territoriale, sur le fonctionnement de la majorité, et sur le respect de la parole donné, un fonctionnement de majorité, nous nous poserons la question de notre présence au gouvernement.

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 14:34
L'horizon s'assombrit pour le traité de libre-échange avec les Etats-Unis
29 juillet 2014 | Par Ludovic Lamant - Mediapart.fr

 

Berlin s'oppose à un volet de l'accord de libre-échange avec le Canada, sur le point d'être adopté. Cela pourrait, par ricochet, torpiller le chantier titanesque du « TTIP », négocié par Bruxelles avec les États-Unis. Un tournant.

 

De notre envoyé spécial à Bruxelles. C'est un coup à plusieurs bandes qui n'a pas échappé aux initiés, et réjoui nombre d'activistes suivant de près les négociations commerciales menées par l'Union européenne. En laissant entendre que Berlin ne signerait pas en l'état le traité de libre-échange entre l'Union et le Canada, l'Allemagne vient de plomber l'avenir de son grand frère davantage médiatisé, le « partenariat transatlantique » (TTIP) avec les États-Unis.   

L'explication est simple : CETA (le surnom de l'accord canadien, toujours en chantier) sert de modèle aux négociations menées avec les États-Unis pour aboutir au TTIP. Plusieurs sources proches des discussions assurent que des pans entiers de l'accord passé avec Ottawa ont fourni le point de départ aux débats avec Washington. Si CETA s'écroule, le TTIP est menacé. 

Si l'on en croit un article publié samedi par le Süddeutsche Zeitung, qui cite plusieurs diplomates allemands et européens, Berlin s'oppose désormais à l'accord avec le Canada « tel qu'il a été négocié ». Dans la ligne de mire des Allemands : la clause d'arbitrage État/investisseur, intégrée au traité, et dont Berlin ne veut pas.

Ce mécanisme sulfureux – baptisé ISDS dans le jargon bruxellois – doit, pour ses défenseurs, donner de meilleures garanties juridiques aux entreprises, pour qu'elles investissent davantage à l'étranger. Mais ses adversaires y voient une procédure d'exception, qui autorise des groupes privés à attaquer des États en justice, à l'encontre de l'intérêt général (lire notre enquête). L'ISDS est présent, à l'identique, dans le texte en chantier avec les États-Unis.

José Manuel Barroso (commission) et Stephen Harper (premier ministre canadien), le 18 octobre 2013 à Bruxelles.José Manuel Barroso (commission) et Stephen Harper (premier ministre canadien), le 18 octobre 2013 à Bruxelles. © Commission européenne.

À première vue, l'opposition de Berlin à l'ISDS peut surprendre. L'Allemagne est l'un des États membres les plus convaincus des vertus du libre-échange au sein de l'UE et pousse, depuis des années, pour des méga-accords avec le Canada ou les États-Unis, considérés comme une alternative aux blocages à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). D'ailleurs, Berlin a déjà signé plusieurs accords bilatéraux d'investissement qui intègrent ce mécanisme d'ISDS.

Mais cette fois, le pays d'Angela Merkel tique, en mettant en avant le principe de souveraineté : les juridictions nationales, estime l'Allemagne, sont tout à fait compétentes pour arbitrer d'éventuels différends. Pas besoin, comme l'exige le mécanisme de l'ISDS, de s'en remettre à une cour internationale basée à Washington, et dont le fonctionnement est particulièrement contesté. 

Berlin a sans doute aussi compris les éventuels effets pervers d'un ISDS européen. En cas de sanctions financières, c'est le budget européen qui sera mis à contribution. En clair, les contribuables allemands devraient alors rembourser une partie des amendes infligées à Bruxelles en raison de l'évolution de la législation dans n'importe lequel des 28 États membres… Pas simple de le faire accepter à son opinion publique. 

Du côté du commissaire européen au commerce, Karel De Gucht, impatient de voir l'accord avec le Canada entrer en vigueur, on s'en tient à une vérité : « Comme pour toutes négociations commerciales, les discussions entre l'UE et le Canada reposent sur un mandat, qui a été confié à la commission par les États membres. C'est à l'unanimité de ces États membres qu'il a été inscrit, dans le mandat de départ, la nécessité d'inclure des protections pour les investissements et le mécanisme d'arbitrage entre État et investisseur », avance le porte-parole du commissaire joint par Mediapart.

 

Les négociations avec le Canada ont officiellement pris fin en octobre 2013, après quatre années d'un travail laborieux. L'an dernier, José Manuel Barroso, le patron de la commission européenne, et Stephen Harper, premier ministre canadien, avaient mis en scène leur réussite. Le Portugais avait expliqué, en particulier, que ce texte servirait de « référence » pour les autres accords à venir.  

Mais depuis ce « deal » politique, qui n'était en fait qu'un « pré-accord », l'affaire patine. Des points techniques continuent d'opposer les négociateurs, sans aucun compte-rendu public. La traduction des conclusions dans les différentes langues de l'UE s'éternise. Les États membres de l'Union attendent toujours de recevoir une copie de l'accord technique, avant de pouvoir se prononcer. Ce devrait être chose faite durant l'été, mais l'exécutif européen se garde d'avancer tout calendrier précis. Un sommet prévu à Ottawa, le 25 septembre, pourrait mettre tout le monde d'accord. C'est dans ce contexte que Berlin menace désormais de bloquer le texte. Quoi qu'il en soit, il restera ensuite encore une étape : les eurodéputés débattront à leur tour de l'avenir de CETA, et de son volet ISDS.

L'affaire est d'autant plus sensible, à Bruxelles, que la commission européenne vient d'achever une consultation publique sur ISDS, dont on connaîtra les conclusions à la rentrée (lire notre article). L'exécutif européen y avait consenti pour tenter d'apaiser les inquiétudes sur la portée du futur accord avec Washington. Mais on voit mal comment cette consultation n'aura pas, aussi, des effets sur le contenu de l'accord avec le Canada.  

L'UE pourrait-elle, en bout de course, signer des accords de libre-échange vidés de l'ISDS ? C'est toute la question à présent. Les dirigeants européens n'y seraient sans doute pas opposés. Une majorité des sociaux-démocrates au parlement européen défend aujourd'hui cette position, à l'instar du président de la commission spécialisée sur ces questions, l'Allemand Bernd Lange. Même Jean-Claude Juncker, le futur président de la commission, un chrétien démocrate, a laissé entendre qu'il ne serait pas opposé au scénario d'un TTIP « light »

Mais les signaux envoyés par les Canadiens et les Américains sont très différents : à leurs yeux, ces mécanismes sont essentiels, pour les intérêts du secteur privé. Et rien ne dit que Washington consentira à un accord si l'ISDS est mis de côté. « Un TTIP sans ISDS est-il possible, du point de vue américain ? »s'est interrogée, en juillet, Marietje Schaake, une élue néerlandaise libérale, lors d'un échange au parlement de Strasbourg.

Avec ou sans ISDS, l'accord en chantier reste de toute façon plus qu'hypothétique, tant les désaccords sont légion. Parmi les sujets qui fâchent, et dont on voit mal comment ils seront réglés à court terme, l'intégration aux discussions des services financiers, tel que le souhaite Bruxelles, ou encore l'ouverture des marchés publics américains aux entreprises européennes, là encore une priorité des négociations selon la commission. Comme l'a lancé Yannick Jadot, eurodéputé EELV, lors d'un débat avec le commissaire De Gucht la semaine dernière à Bruxelles, « que reste-t-il à négocier, à part, peut-être, la taille des rétroviseurs des voitures » ?

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 11:41

Quand l’égalité fait du bien


26 juillet 2014 | Louis Cornellier - louisco@sympatico.ca | Livres



Dans "Miser sur l’égalité", les auteurs rappellent que l’égalité passe notamment par des hausses d’impôt pour les plus riches, par le syndicalisme et par des politiques sociales solidaires.
 

Économie
Miser sur l’égalité Sous la direction d’Alain Noël et Miriam Fahmy. Chez Fides
Montréal, 2014, 280 pages

 

Chaque année, en juin, l’Institut Fraser tente d’enfumer l’opinion publique avec sa « journée de l’affranchissement fiscal » (tombée le 14 juin en 2014). L’idée est simpliste : l’Institut fait la somme des taxes et impôts que doit payer annuellement une famille moyenne et calcule le nombre de jours de travail que cela représente. Il considère cet effort comme le tribut que les contribuables doivent payer au gouvernement avant de pouvoir travailler pour eux. Le message est clair : ce que nous donnons à l’État est perdu pour nous.

Le message, cependant, est stupide : nos taxes et impôts servent évidemment à financer des services publics (santé, éducation, services sociaux, sécurité du revenu, police, justice, etc.), que nous devrions assumer directement et individuellement s’ils n’étaient financés collectivement. C’est notamment pour redire cette évidence, niée par l’Institut Fraser, que l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) a décidé d’opposer, cette année, son concept de « journée de la solidarité fiscale » à la bête « journée de l’affranchissement fiscal ». Manière de rappeler que payer des taxes et impôts, c’est aussi travailler pour nous.

« L’impôt constitue l’outil principal dont nous disposons pour exprimer nos choix collectifs en matière de citoyenneté sociale et de bien-être », explique la politologue Jane Jenson, de l’Université de Montréal, dans Miser sur l’égalité, un essai collectif qui plaide pour une société juste. Les mécanismes du marché, laissés à eux-mêmes, tendent à faire augmenter les inégalités économiques. Or ces dernières ont des effets délétères sur le tissu social et nuisent à tous, surtout aux plus pauvres, mais aussi aux plus riches.

 

Le culte de la croissance
 

Cette thèse a été solidement développée par les épidémiologistes britanniques Richard Wilkinson et Kate Pickett dans L’égalité, c’est mieux (Écosociété, 2013), un essai que j’ai qualifié, l’an dernier, de bible pour la gauche occidentale sociale-démocrate. Ce livre, en effet, établit une corrélation statistique entre la réduction des inégalités économiques et la réduction des problèmes sociaux. En comparant les sociétés riches les plus égalitaires (pays scandinaves et Japon) aux plus inégalitaires (États-Unis, Royaume-Uni, Portugal), les auteurs montrent que les premières permettent une meilleure qualité de vie à presque tous les égards. Les plus défavorisés sont les premiers à en bénéficier, mais les plus riches y trouvent aussi leur compte.

Un poncif économique veut qu’il faille créer la richesse avant de la redistribuer. Il sert principalement à nourrir un culte de la croissance économique à tout prix (dont les bénéfices sont principalement accaparés par les plus riches) et à justifier un report aux calendes grecques des politiques de redistribution. Or, selon Wilkinson et Pickett, dans les sociétés riches, la croissance économique « a achevé l’essentiel de son travail », en ce sens que « les niveaux de bien-être et de bonheur ont cessé d’augmenter de concert avec la croissance économique ». Pour améliorer la situation globale de ces sociétés, la réduction des inégalités doit être mise en avant.


Nuances et précisions

Sous la direction d’Alain Noël et Miriam Fahmy, les auteurs de Miser sur l’égalité, presque tous professeurs d’université, s’inspirent du livre de Wilkinson et Pickett pour réfléchir à l’égalité en contexte québécois, qu’ils explorent à partir d’angles différents. Tous partagent la thèse principale des épidémiologistes — l’égalité, c’est mieux —, mais plusieurs d’entre eux lui apportent des nuances et des précisions.

Philosophe, Christian Nadeau s’intéresse à la morale de l’égalité. Cette dernière, explique-t-il, permet une vraie liberté. Sans égalité, les relations entre les citoyens sont réduites à des rapports de pouvoir, alors que la liberté « implique une réelle indépendance et une interdépendance » de tout un chacun.

Économiste français, Éloi Laurent montre que les inégalités économiques détruisent l’environnement. Dans les pays riches, la classe moyenne est incitée à surconsommer pour imiter la classe riche. Dans les pays pauvres, les besoins liés à la survie font oublier le souci environnemental. Partout, « plus la création de richesses d’un pays est accaparée par un petit nombre, plus le reste de la population aura besoin de compenser cet accaparement par un surcroît de développement économique », souvent nuisible à l’environnement.

Le politologue Henry Milner insiste sur l’importance, pour réaliser l’objectif d’égalité, de la redistribution non matérielle, grâce à des services d’éducation aux adultes et au soutien des médias étatiques. Pour lui, l’égalité des compétences civiques est essentielle. « Puisque des individus informés perçoivent plus clairement les effets des choix politiques, il y a des raisons de s’attendre à ce que les sociétés informées soient plus égalitaires », écrit Milner.

Viser plus d’égalité, rappellent bien des auteurs de ce livre, passe aussi par des hausses d’impôt pour les plus riches (la tendance, depuis 30 ans, est à la baisse), par le syndicalisme et par des politiques sociales solidaires.

Cet éclairant ouvrage, qui fait toutefois l’impasse sur le scandale de l’évasion fiscale, dit rigoureusement que l’Institut Fraser .a tort.

In Le Devoir de Montréal

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 08:08

Le vrai pouvoir des riches
 

Par Bruno Abescat, publié le 23/07/2014 à 16:42
 

LES FORTUNES PROLIFÈRENT PARTOUT DANS LE MONDE. CAPITALISTES OU GRANDS PATRONS, SPORTIFS D'EXCEPTION OU AUTEURS À SUCCÈS, BANQUIERS OU AVOCATS INTERNATIONAUX, CES NANTIS CONSTITUENT UNE ARISTOCRATIE COSMOPOLITE ET DISPARATE, TOUJOURS PLUS PUISSANTE ET INFLUENTE. DÉJÀ, CERTAINS D'ENTRE EUX N'HÉSITENT PLUS À DÉFIER LES GOUVERNEMENTS, D'AUTRES CONTRÔLENT LES MÉDIAS, BEAUCOUP SE SUBSTITUENT AUX ETATS DÉFAILLANTS. ET CE MOUVEMENT N'EST PAS PRÈS DE RALENTIR.

 

La scène remonte à 2007, mais elle en dit long sur l'un des patrons français les plus puissants. Ce samedi 10 février, Bernard Arnault, PDG de LVMH, l'une des plus grandes fortunes mondiales, reçoit la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Privilège des vrais nantis, la cérémonie se tient à son domicile parisien. Thierry Breton, ministre de l'Economie, fait le déplacement pour décorer le n° 1 du luxe. Il n'est pas le seul : Nicolas Sarkozy, Claude Pompidou et le Premier ministre britannique, Tony Blair, notamment, viennent le féliciter. En toute intimité.

Cela se passe comme ça avec Bernard Arnault. Comment refuser quoi que ce soit à cette figure du capitalisme tricolore, à cet entrepreneur, pourvoyeur d'emplois, à ce patron de presse aux multiples réseaux, au mécène encore qui vient d'annoncer la prochaine ouverture, le 27 octobre, de la Fondation Vuitton? Un écrin posé dans le Jardin d'Acclimatation, à Paris, signé Frank Gehry, qui abritera notamment une partie de sa collection d'art contemporain.

Dans sa catégorie, "B.A." est au top. En haut de l'affiche de cette aristocratie cosmopolite et disparate, difficile à cerner, mais qui assoit son pouvoir chaque jour un peu plus. Qu'ils soient capitalistes, grands patrons, banquiers, artistes, champions sportifs, tradeurs de haut vol, avocats internationaux, architectes renommés ou auteurs à succès - tous gens fortunés -, ils semblent "avoir gagné sur tous les tableaux", comme concluait, au début de l'année, dans un livre percutant, Pourquoi les riches ont gagné (Albin Michel), l'essayiste Jean-Louis Servan-Schreiber.

 


L'aciériste indien Lakshmi Mittal n'a pas plié devant le gouvernement français.

 
Aujourd'hui, certains sont capables de défier les Etats, d'autres - parfois les mêmes - contrôlent les médias, beaucoup suppléent aux gouvernements défaillants. Dans un monde sans frontières, tous tiennent le devant de la scène. Ces dernières semaines, plusieurs ont défrayé la chronique. Leur démarche peut paraître parfois anecdotique. Elle est souvent déterminante. Jamais anodine.

Le milliardaire Petro Porochenko, le "roi du chocolat", conquiert la présidence de l'Ukraine après avoir mis ses ressources - colossales - au service de la contestation pro -européenne. Leonardo DiCaprio, héros de Titanic et ardent défenseur de l'environnement, débourse 7 millions de dollars pour la préservation des océans. Patrick Drahi, le nouveau "tycoon" des télécoms, apporte 14 millions d'euros à Libération - une goutte d'eau à l'aune de sa fortune, un investissement salutaire pour le quotidien. De son côté, J. K.Rowling, l'auteur britannique de la saga Harry Potter, s'engage, à cent jours du référendum sur l'indépendance, pour le maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, et joint le geste à la parole en signant, en guise de soutien, un chèque de 1,2 million d'euros...

 

Milliardaires et millionnaires prolifèrent

 
Incontournables, les riches ? Toujours plus nombreux, en tout cas. Cette année, la famille des milliardaires s'est encore élargie : ils sont 1 645 dans le monde selon le magazine Forbes. Un record absolu depuis la création de ce classement, en 1987. Ensemble, ces ultra-riches "pèsent" 6400 milliards de dollars. L'équivalent de la somme des PIB de la France et de l'Allemagne! A l'étage du dessous, les millionnaires aussi prolifèrent : le cabinet de conseil Capgemini en dénombre près de 12,5 millions (en dollars).

Et ce mouvement n'est pas près de ralentir. La croissance de leur richesse devrait s'accélérer, sous l'effet notamment du développement de l'économie numérique, à l'origine de promotions éclairs. Cette année, Jan Koum et Brian Acton - les fondateurs de WhatsApp - sont entrés dans le club des milliardaires et dans la légende de la Silicon Valley. Mark Zuckerberg, patron de Facebook, a eu la (riche) idée de racheter pour 19 milliards de dollars leur société, créée en... 2009 !

 


Petro Porochenko est devenu président de l'Ukraine après avoir financé les contestataires proeuropéens.

Zuckerberg - dont la fortune personnelle a doublé l'an dernier - est l'un de ces capitalistes dont le patronyme est (presque) aussi connu que leur firme, à l'image de Larry Page (Google) ou de Jeff Bezos (Amazon). Dans le sillage de leurs aînés, Bill Gates (Microsoft) ou feu Steve Jobs (Apple), ils ont fait de la planète leur terrain de jeu. Ils y déplacent leurs pions au gré de leurs envies et de leurs intérêts. Ces géants du Net contournent ainsi allègrement les réglementations fiscales.

A présent, leur domination sur la Toile est telle qu'ils suscitent même l'inquiétude. Mathias Döpfner, PDG du groupe de presse allemand Axel Springer, concédait, le 16 avril dernier, dans une lettre ouverte au n° 2 de Google, "avoir peur" du moteur de recherche et de son écosystème, de plus en plus tentaculaire : "J'espère que vous êtes conscient de la responsabilité particulière de votre entreprise." Aux Etats-Unis, Jeff Bezos, lui, a gagné le surnom de "Voldemort" - alias "le Seigneur des Ténèbres" -, l'un des personnages de Harry Potter.

 


Bill Gates reçu en guest star par Manuel Valls


Les riches n'en imposent pas que dans le high-tech. Partout, les leaders des plus grandes entreprises bravent les Etats. Philip Morris réclame 25 millions de dollars à l'Uruguay parce que ce pays l'a contraint à augmenter les messages de prévention sur ses paquets de cigarettes. Malgré les pressions pour maintenir en activité les hauts-fourneaux de Florange, le magnat de l'acier, Lakshmi Mittal, n'a pas plié devant le gouvernement français. Et pas question de contrarier ces globe-trotteurs ! Ils n'hésitent pas alors, comme leur argent, à filer sous d'autres cieux. En mai 2005, François Pinault a renoncé à son projet de fondation dans l'île Seguin pour jeter son dévolu sur le palais Grassi, à Venise... Les lourdeurs administratives le rendaient chèvre.

"Les Etats ferraillent avec les riches, mais ils n'ont pas les moyens de leur faire la guerre", remarque Jean-Louis Servan-Schreiber. Face aux multinationales et à leurs responsables, ils paraissent souvent désarmés. Comment s'en étonner quand la trésorerie d'Apple (159 milliards de dollars) est trois fois supérieure à celle de l'Etat fédéral américain ; quand le seul chiffre d'affaires de Royal Dutch Shell représente plus de 60 % de la richesse des Pays-Bas ; quand le distributeur américain Walmart emploie quelque 2,2 millions de salariés. Forts d'un tel levier d'influence, ses propriétaires, la famille Walton, sont toujours très... écoutés. D'autant qu'ils sont aussi très riches. Quatre des héritiers de ce mastodonte figurent parmi les 15 premières fortunes mondiales.


Ils murmurent à l'oreille des ministres


Les têtes d'affiche du patronat sont aussi des acteurs sociaux à part entière. Leur influence ne cesse même de croître, simultanément à leurs rémunérations. Voilà trente ans, la publication du salaire d'Ambroise Roux - l'équivalent actuel de 1,5 million d'euros par an - avait fait scandale. Aujourd'hui, le PDG de l'ex-Compagnie générale d'électricité figurerait dans les tréfonds du classement des patrons du CAC40! Loin derrière Carlos Ghosn (Renault-Nissan), Jean-Paul Agon (L'Oréal), Henri de Castries (Axa) ou Maurice Lévy (Publicis). Tous ont leurs entrées en haut lieu.
 


J. K. Rowling, l'auteur de Harry Potter, a signé un chèque de 1,2 million d'euros pour le maintien de l'Ecosse dans le Royaume-Uni.
 

Les gouvernants les consultent régulièrement. Et, à défaut de toujours les choyer, ils prennent soin de ménager ces messieurs. Pendant l'affaire Alstom, il n'y a qu'à voir comment l'exécutif français a composé avec les dirigeants de General Electric et de Siemens. En pleine bataille pour le rachat de SFR, le 27 février, Martin Bouygues, lui, est venu directement plaider sa cause auprès de François Hollande. Le 5 mai, lors du dîner donné à l'Elysée en l'honneur du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, un aréopage de patrons, dont Christophe de Margerie (Total) et Chris Viehbacher (Sanofi), côtoyait les politiques. A la fin de juin encore, en marge des Solidays, Bill Gates était reçu en guest star par Manuel Valls.

Quelques-uns de ces "rich and famous" ne se contentent pas de murmurer à l'oreille des ministres. Ils s'engagent, à l'image des Dassault, père et fils, ou, plus récemment, des entrepreneurs Charles Beigbeder et Denis Payre. D'autres financent un think tank pour diffuser leurs idées ou soutiennent les causes qui leur tiennent à coeur, comme l'Américain George Soros. En trente ans, le célèbre financier d'origine hongroise a donné - notamment - 2,4 milliards de dollars en faveur des droits de l'homme.



Les riches et leurs "bonnes oeuvres"


Au-delà, les riches ont leurs "bonnes oeuvres". Ils sont de plus en plus nombreux à adopter "un comportement socialement responsable", souligne Capgemini. A l'heure où la plupart des Etats, endettés, sont fragilisés - "l'arbitre est en haillons", dit joliment Servan-Schreiber -, ils peuvent avancer d'importants moyens et se substituer aux pouvoirs publics pour remplir certaines missions. Dans l'humanitaire, le social, la culture, mais aussi l'éducation ou l'environnement.

Le fondateur de Free, Xavier Niel, a ouvert, l'an dernier, l'école "42", destinée à délivrer, gratuitement, une formation en informatique. Aux Etats-Unis, trois "milliardaires verts" - Henry Paulson (ex-patron de Goldman Sachs), Tom Steyer (ancien gérant d'un fonds spéculatif) et Michael Bloomberg - mènent la lutte contre le réchauffement climatique. En Italie, Diego Della Valle, PDG de Tod's, engage sa maison et 25 millions d'euros pour restaurer le Colisée...

Il faut se réjouir de ces initiatives privées. Il faut aussi connaître leurs limites. Demain, quel mécène acceptera de financer la réfection d'un monument ou de parrainer telle exposition s'il ne bénéficie pas d'une certaine visibilité? Les choix des riches ne sont jamais désintéressés. Ils peuvent, aussi, être d'un goût douteux. Connaissez-vous Jason Buzi? Ce millionnaire américain, qui a fait sa pelote dans l'immobilier, s'amuse à dissimuler des enveloppes de billets dans les espaces publics, puis poste des indices, via son compte Twitter, dans l'espoir qu'un petit chanceux puisse les retrouver. On songe alors à Michel Audiard : "Plus t'as de pognon, moins t'as de principes. L'oseille, c'est la gangrène de l'âme." Parfois.

In l 'Express.fr

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