C’était une semaine riche en évènements politiques sur la scène internationale. Alors que mercredi, les Etats-Unis donnaient quitus à Obama pour quatre nouvelles années, c’est au tour de la Chine de « se prononcer » sur son avenir. Ainsi, Xi Jinping a été désigné comme le successeur de Hu Jintao à la direction du Parti Communiste Chinois et donc, de facto, aux commandes de cet Etat-parti.
Nation mal connue des occidentaux, crainte sur la scène économique et politique, obscure sur ses pratiques, la Chine a su s’imposer ces dernières années comme une puissance redoutable, poussée par une ambition dévorante de ravir le titre de « super puissance » aux USA. Mais la Chine s’essouffle dans son ascension ! La libéralisation mesurée et l’ouverture aux marchés extérieurs mis en place par la politique de « soft power » de 2007, a permis à la Chine de rattraper un retard certain en matière de développement économique et financier. Pour autant, des indicateurs tels que la croissance en berne, laissent penser que la Chine arrive à la fin d’un cycle et qu’un tournant s’annonce. Un tournant de sa phase de développement qui appel au changement. Un changement stimulé par une carence de son moteur économique et une crise interne de plus en plus prononcée.
Le modèle économique chinois se base sur deux éléments cumulatifs que sont une hyper-compétitivité et une puissance d’exportation. Pour assurer sa croissance, la Chine s’appuie sur son marché intérieur aux fins de production et sur un marché exclusivement extérieur aux fins de consommation. De ce fait, elle est dépendante des importations occidentales. C’est ainsi que le premier exportateur mondial est aussi celui qui dispose du taux de consommation interne au PIB le plus faible (à hauteur de 35% contre 60% en Europe). Ce faible taux s’explique par une redistribution quasi-inexistante des ressources plus que par un défaut d’offre. C’est le premier défi qui s’offre aux nouveaux dirigeants chinois qui devront, pour garantir leur croissance et assurer un semblant de stabilité, se tourner vers leur marché intérieur. Mais, c’est le hic ! La Chine est toute aussi tourmentée sur son territoire.
Les causes de cette crise interne sont tout à la fois d’ordre économique et de désordres politiques. Une crise sociale émerge dans les zones urbaines, assise du pouvoir politique central, où le constat des écarts de redistribution des ressources est plus évident. Mais aussi, dans les territoires où la volonté autonomiste s’affirme du fait d’un éloignement du socle centralisé de la Chine et de l’absence de retombée du développement économique. Mais, la véritable source des maux chinois reste son régime tenu d’une main de fer par le Parti Communiste Chinois et qui se voit de plus en plus contesté par la masse populaire. Pour assurer sa stabilité, et comme tout régime autoritaire, le PCC s’appuie sur une politique de propagande communiste, le développement de la xénophobie, de la haine anti-Japon, sur un soutien militaire, la politique de censure et le rejet des libertés. Pour autant, la récente découverte de corruption au sein de la structure et l’émancipation des doctrines libérales, ont également conduit le PCC à une crise politique. Ceci se traduit par de nombreuses tensions internes car désormais aux côtés de Mao, de Marx et de Lénine, se trouve Dong Xiaoping, auteur de la réforme économique chinoise. Ceci signifie avant tout que le changement nécessaire à la Chine, passe par un choix dans la politique du parti. Le PCC tenant les rênes du pouvoir, son responsable devra choisir entre
l’affirmation ou l’assouplissement du régime. Ce choix est inéluctable !
Les radicaux de gauche du Finistère, humanistes et républicains, espèrent que la raison imposera aux dirigeants chinois, de procéder à une libéralisation du régime par la reconnaissance des Libertés fondamentales et individuelles et le respect des Droits de l’Homme. Les défis qui attendent Xi Jinping et le tournant qui s’impose à la Chine l’exigent !
Guillaume Castel
JRG29
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