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  • : LRDG 29 - Archives
  • : Bienvenue sur les archives des Radicaux de Gauche en Finistère.
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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 12:48

 

C’était une semaine riche en évènements politiques sur la scène internationale. Alors que mercredi, les Etats-Unis donnaient quitus à Obama pour quatre nouvelles années, c’est au tour de la Chine de « se prononcer » sur son avenir. Ainsi, Xi Jinping a été désigné comme le successeur de Hu Jintao à la direction du Parti Communiste Chinois et donc, de facto, aux commandes de cet Etat-parti. 

 

Nation mal connue des occidentaux, crainte sur la scène économique et politique, obscure sur ses pratiques, la Chine a su s’imposer ces dernières années comme une puissance redoutable, poussée par une ambition dévorante de ravir le titre de « super puissance » aux USA. Mais la Chine s’essouffle dans son ascension ! La libéralisation mesurée et l’ouverture aux marchés extérieurs mis en place par la politique de « soft power » de 2007, a permis à la Chine de rattraper un retard certain en matière de développement économique et financier. Pour autant, des indicateurs tels que la croissance en berne, laissent penser que la Chine arrive à la fin d’un cycle et qu’un tournant s’annonce. Un tournant de sa phase de développement qui appel au changement. Un changement stimulé par une carence de son moteur économique et une crise interne de plus en plus prononcée. 

 

Le modèle économique chinois se base sur deux éléments cumulatifs que sont une hyper-compétitivité et une puissance d’exportation. Pour assurer sa croissance, la Chine s’appuie sur son marché intérieur aux fins de production et sur un marché exclusivement extérieur aux fins de consommation. De ce fait, elle est dépendante des importations occidentales. C’est ainsi que le premier exportateur mondial est aussi celui qui dispose du taux de consommation interne au PIB le plus faible (à hauteur de 35% contre 60% en Europe). Ce faible taux s’explique par une redistribution quasi-inexistante des ressources plus que par un défaut d’offre. C’est le premier défi qui s’offre aux nouveaux dirigeants chinois qui devront, pour garantir leur croissance et assurer un semblant de stabilité, se tourner vers leur marché intérieur. Mais, c’est le hic ! La Chine est toute aussi tourmentée sur son territoire. 

 

Les causes de cette crise interne sont tout à la fois d’ordre économique et de désordres politiques. Une crise sociale émerge dans les zones urbaines, assise du pouvoir politique central, où le constat des écarts de redistribution des ressources est plus évident. Mais aussi, dans les territoires où la volonté autonomiste s’affirme du fait d’un éloignement du socle centralisé de la Chine et de l’absence de retombée du développement économique. Mais, la véritable source des maux chinois reste son régime tenu d’une main de fer par le Parti Communiste Chinois et qui se voit de plus en plus contesté par la masse populaire. Pour assurer sa stabilité, et comme tout régime autoritaire, le PCC s’appuie sur une politique de propagande communiste, le développement de la xénophobie, de la haine anti-Japon, sur un soutien militaire, la politique de censure et le rejet des libertés. Pour autant, la récente découverte de corruption au sein de la structure et l’émancipation des doctrines libérales, ont également conduit le PCC à une crise politique. Ceci se traduit par de nombreuses tensions internes car désormais aux côtés de Mao, de Marx et de Lénine, se trouve Dong Xiaoping, auteur de la réforme économique chinoise. Ceci signifie avant tout que le changement nécessaire à la Chine, passe par un choix dans la politique du parti. Le PCC tenant les rênes du pouvoir, son responsable devra choisir entre

l’affirmation ou l’assouplissement du régime. Ce choix est inéluctable ! 

 

Les radicaux de gauche du Finistère, humanistes et républicains, espèrent que la raison imposera aux dirigeants chinois, de procéder à une libéralisation du régime par la reconnaissance des Libertés fondamentales et individuelles et le respect des Droits de l’Homme. Les défis qui attendent Xi Jinping et le tournant qui s’impose à la Chine l’exigent ! 

 

 

Guillaume Castel

JRG29

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 18:48

"La guerre est déclarée contre la fraude fiscale"

 

 

 

Le PRG dénonce depuis longtemps les ravages causés à la nation par la fraude fiscale. La délinquance en col blanc, celles de certains patrons voyous, de cadres dirigeants ou de rentiers patentés, parfois épaulés par des bureaux de fiscalistes ayant pignons sur rue  et  par des lobbyistes, cumulée à la délinquance associée au blanchiment d'argent participent à l'évaporation des richesses de la France. Il était temps de s'en occuper. La journaliste des Echos précise dans cet article les prochaines mesures  mises en oeuvre par Bercy.

 

Erwan Marie

PRG29

 

 

Le projet de loi de finances rectificative prévoit un important dispositif de lutte contre les montages d'optimisation fiscale et de fraude, en particulier sur les plus-values. Elle renforce également les prérogatives des services fiscaux.

 

Les Echos.fr Par Elsa Conesa | 09/11 | 18:33

 

La guerre contre la fraude est déclarée. Dans le collectif budgétaire de fin d'année, présenté en conseil des ministres mercredi, Bercy a dressé la liste des montages d'optimisation et des fraudes les plus courants, qui font l'objet de mesures, à la fois sur les entreprises et les particuliers. Le texte comprend aussi un renforcement des procédures de contrôle. Tour d'horizon.

 

Donation cessions. Ce type de montage, très utilisé, permet d'échapper à la taxation sur les plus-values de cessions. Un individu qui souhaite céder un bien recelant une forte plus-value, peut en effet le donner à un tiers (ses enfants par exemple), qui le vendra ensuite dans un second temps. Le donateur échappe ainsi à l'imposition sur la plus-value puisqu'il fait un don. De son côté, le bénéficiaire du don ne réalise pas non plus de plus-value, puisqu'il a vendu le bien au prix auquel il lui a été donné. Le projet de texte pénalise ce type de montage lorsqu'il se déroule sur une durée inférieure à trois ans, en ajoutant au prix du bien vendu, les droits de donation payés par le bénéficiaire du don. Ce qui a pour effet mécanique d'accroître la plus value taxable en augmentant la valeur du bien.

 

Apport cession : ce système d'optimisation vise aussi à contourner la taxation des plus-values. Il permet à une personne physique d'apporter des titres recelant une plus-value à une société qu'il contrôle, sans être soumis à imposition. Celle-ci peut ensuite céder les titres au prix auquel ils ont été apportés, et jouir de la trésorerie ainsi récupérée, sans enregistrer de plus-value. La nouvelle mesure prévoit que l'administration puisse taxer la plus-value au moment de l'apport des titres, sous certaines conditions (par exemple si 50 % du fruit de la cession n'est pas réinvesti dans les trois ans).

 

Avoirs à l'étranger : le texte entend taxer les avoirs et contrats d'assurance-vie placés à l'étranger, dont l'origine est « occulte », c'est-à-dire non justifiée. Ils sont réputés avoir été reçus gratuitement.

 

Cession à titre onéreux d'usufruit temporaire. Ce mécanisme vise là aussi à échapper à la taxation des plus-values. Il permet par exemple au propriétaire d'un bien immobilier ou d'un portefeuille, d'en céder temporairement l'usufruit à une société qu'il contrôle, sans plus-value, et donc sans imposition. Il percevra pourtant en une fois l'équivalent des revenus que produira le bien cédé pendant toute la durée de l'usufruit. La nouvelle disposition vise à soumettre les revenus cédés temporairement, à l'impôt sur le revenu, et non à l'impôt sur les plus-values.

 

Perquisitions fiscales : le texte élargit le périmètre des informations que les services fiscaux peuvent collecter lors des visites et saisies. Ceux-ci peuvent aussi accéder aux données informatisées, y compris sur des serveurs externes. Le texte modernise aussi la procédure de « flagrance fiscale », qui recouvre un certain type de contrôle, afin de la rendre plus efficiente.

 

 

Rédigé par ELSA CONESA

Chef de service adjoint  econesa@lesechos.fr

www.lesechos.fr

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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 11:18

Les "europe-écologistes-les verts'

maillons incertains du gouvernement Ayrault ?

 

L'attitude des "écologistes-les verts" au sein de l'alliance gouvernementale devient problématique après l'entrée du PC dans l'opposition avec la droite, les écologistes-les verts pourraient retourner leurs vestes, au vu des déclarations d'un de leurs leaders Jean-Vincent Placé. En effet, il se montre très sceptique quant aux mesures en faveur de la compétitivité et ses récentes déclarations suscitent de nombreuses réactions.

Pourrait-on s'acheminer vers un clash et, alors, probablement vers une crise politique ? Au bout du compte que resterait-il comme allié loyal au gouvernement ?

 Seul le Parti Radical de Gauche s'est réellement engagé dans une coopération franche avec le PS. Cela devrait éclairer d'un jour nouveau les relations PS-PRG et en particulier lors des prochaines échéances électorales.

D'autant que, localement, il n'est pas sur que la population ne veuille pas redistribuer les cartes, même si l'électorat finistérien est plutôt à gauche.

La situation se complique pour le PS actuellement en plein renouvellement de ses structures de gouvernement interne.

La marmite est sur le feu veillons à ce qu'elle ne déborde pas...

 

Erwan MARIE

PRG29

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 18:01

Obama a défié l’Histoire

 

Durant quatre ans, il a essuyé les pires désillusions. Il a été malmené, affaibli, décrié par ses détracteurs comme incompétent à occuper le Bureau ovale. Sa défaite était programmée, presque attendue. Mais malgré la situation économique cataclysmique de sa nation, il a été réélu face à Mitt Romney. Une nouvelle fois, Obama a renversé l’Histoire.

 

Les dirigeants politiques ne résistent pas à la crise, c’est un fait indéniable, la plupart des pays occidentaux ont vu un changement de majorité dans leurs régimes respectifs. Il a fallu que l’ancien sénateur de l’Illinois  concentre tous ses efforts autour d’un seul mot d’ordre : l’espoir.

 

« Le meilleur reste à venir » disait-il, comme s’il balayait d’un revers de main le pessimisme ambiant. Alors oui, la dette américaine atteint les 15.000 milliards de dollars (107% du PIB), il est aussi vrai que le taux de chômage culmine à 8% dans un pays habitué au plein emploi. Cependant, la magie de la politique, c’est aussi parfois d’aller à l’encontre des prévisions les plus anxiogènes pour en dégager les fondamentaux progressistes propres au devenir de toute société. Voilà qui est fait.

 

David Enderlé

JRG29

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 09:53

Barack Obama, second mandat

 

La réélection de Barack Obama en Amérique  bat en brèche quelques pronostics de certains éditorialistes de droite. Mais surtout il met en évidence  que le peuple américain n'est plus très convaincu par les" idéaux..." des droites conservatrices et réactionnaires.

 

Pour autant la tâche du président US ne va pas être facile. il n'a pas tous les pouvoirs et il sera obligé de composé avec le congrès. C'est la nécessité démocratique.  Puisse-t-il réussir le désengagement des US en Afghanistan et mettre fin à des guerres voulues et entretenues par les républicans de la droite conservatrice. Guerres coûteuses  en hommes, des deux bords (alors qu'on relève de nombreux crimes contre l'humanité qui risquent d'être couverts par des décisions pseudos juridiques de circontances aux USA), coûteuses pour l'économie de plusieurs pays, y compris la France, mais guerres juteuses pour quelques uns dont les membres de l'entourage des Bush et Cheney...

 

Puisse-t-il, aussi, réussir à remettre le monde de la finance, responsable des crises économiques, financières et sociales,  sur un chemin plus vertueux. On peut toujours rêver : yes we can.

 

Erwan MARIE

PRG29

 

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 09:50
Deux Etats légalisent par référendum le cannabis.
 de Médiapart

Parmi les nombreux référendums locaux, deux Etats (le Colorado et le Washington) ont vu adoptée la légalisation complète de la marijuana. Cela signifie que la production, la distribution et la vente devraient se faire sous contrôle public, recettes fiscales à la clé. Une brèche est ouverte dans la “Guerre contre la drogue”.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 17:45

"IL FAUT UN VRAI DÉBAT SUR LE CANNABIS EN FRANCE"

 

David Rajjou, vous êtes membre du Parti radical de Gauche et également avocat au barreau du Finistère, que pensez-vous de la dépénalisation du cannabis ? :

Je constate d'abord qu'il existe une polémique récurrente  et  stérile autour de la dépénalisation ou de la légalisation du cannabis, trop souvent menée à contretemps par la droite. Pour ma part et pour  les Radicaux de Gauche du Finistère nous avons la volonté de proposer une alternative politique à la seule logique de répression qui a prévalu ces trente dernières années.

Le constat toujours, c'est bien que le tout répressif en matière de lutte contre les stupéfiants marque ses limites et dévoile chaque jour un peu plus ses conséquences désastreuses : meurtres sur fond de trafic, blanchiment d’argent, désastre sanitaire et social dans les quartiers difficiles, mobilisation démesurée des institutions policières et judiciaires pour des résultats médiocres…

 A cet égard, je trouve la position  de JM BAYLET, pendant la campagne présidentielle, courageuse. Elle apparait plus que jamais d’actualité face aux hésitations et circonvolutions d’une partie de la majorité présidentielle et de l’immobilisme répressif des droites.

 

Vous dites "Dépénalisation", d'autres emploient le terme de "Légalisation" qu'elle est la différence entre les deux termes?

Avec la dépénalisation, l'usage de la drogue et seulement l’usage de la drogue reste punissable pénalement. La production et la vente restent sanctionnables mais la consommation est soit autorisée, soit sanctionnée d'une contravention (la "contraventionnalisation").

Avec la légalisation, le cannabis devient une substance légale, à l'image du tabac, de l’alcool ou des médicaments. Le produit est donc vendu sous contrôle direct ou indirect de l’Etat par exemple en pharmacie. C’est la position de JM BAYLET pendant la campagne présidentielle.

Cette dernière option, qui peut paraitre choquante à certains, est néanmoins la plus cohérente et la plus rationnel sur le plan politique.

A titre personnel, je crois que seuls l’expérimentation progressive et l’ajustement législatif sont pertinents et qu’il ne faut pas se focaliser sur des termes. C’est le changement législatif qui est devenu impératif.

 

Pensez-vous que l'on puisse s'appuyer sur les expériences menées en Europe?

Non seulement sur les solutions européennes alternatives  (Belgique,  Danemark,  Pays-BasItalie  Allemagne, Espagne Portugal, Luxembourg) mais sur l’ensemble des politiques pénales dans les pays développés notamment au Canada, aux Etats unis et en Australie.

Il faut rappeler aussi qu’aux Etats-Unis, 13 Etats, dont la Californie, ont autorisé la prescription de marijuana. Le cannabis médical est de ce fait autorisé à la vente, dans des Cannabis Clubs réglementés et licenciés par les autorités fédérales.

A ma connaissance, aucun pays précédemment cité n’est revenu sur son dispositif légal.

En France, notre loi date de 1970 !

Et c'est en France que la consommation de cannabis est la plus élevée en Europe….

 

Quel pourrait être le mode opératoire pour conduire un "vrai débat" sur ce sujet sans qu'il soit d'emblée dénaturé ?

Il faut sûrement arrêter de faire de la démagogie sur ce sujet et surtout lever des tabous alimentés par des discours moralisants et improductifs. Face à des consommations à risques ( et la prise de cannabis doit être considéré comme tel), l’histoire criminologique démontre que la prohibition totale n’est jamais la solution et encourage au contraire toutes les dérives. Seule la prévention et l’information complète des citoyens permettent de faire progresser la santé publique, comme c’est le cas pour l’alcool ou le tabac. C’est sur ce terrain politique qu’il faut se situer.

Légaliser n’est certes pas une solution facile mais un enjeu de santé publique et de société. Seule le courage politique et une impulsion gouvernementale et ensuite législative permette d’avancer sur ces questions. Le dispositif judiciaire et policier s’adaptera en suite à ce nouveau contexte législatif.

 

Jean-Pierre Bernard

PRG 29

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 17:38
Les Etats-Unis sur la voie de la légalisation du cannabis.
sur Médiapart.fr

Trois référendums locaux (dans le Colorado, l'Oregon, le Washington) soumettent la légalisation complète de la marijuana aux électeurs. Production, distribution et vente seraient sous contrôle public, avec taxes à la clé. S'ils sont approuvés, comme c'est probable, une brèche sera ouverte dans la “Guerre contre la drogue”.

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 20:16

 

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Sylvia Pinel  : « Nous n'avons pas l'intention de casser le régime des autoentrepreneurs ».

 

 

Autoentreprise, régime social des indépendants,

TVA restauration...

 

 

La ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, membre du Parti Radicale de Gauche, fait le point sur ses principaux dossiers.

 

 

Pour la Fédération des autoentrepreneurs, la hausse des prélèvements sociaux de 2 % à 3,3 % inscrite au projet de budget est « une première tentative de déstabilisation du régime ». Que lui répondez-vous ?

Il est pleinement légitime que les autoentrepreneurs contribuent au même titre que les autres acteurs économiques au redressement de nos finances publiques. Le relèvement de leurs cotisations est une mesure de justice et d'équité qui vise à rapprocher les niveaux de prélèvements sociaux des différents régimes de protection sociale. Nous n'avons pas l'intention de casser le régime. Toutes les autres spécificités, et en premier lieu la simplification administrative, sont maintenues. Le taux de cotisation des autoentrepreneurs restera proportionnel à leur chiffre d'affaires et non à leur rémunération et ils continueront à être exonérés de cotisations en l'absence de chiffre d'affaires alors que les travailleurs indépendants ont, eux, un forfait à honorer quel que soit leur chiffre d'affaires...

A moyen terme, allez-vous modifier d'autres paramètres ?

Il ne faut pas confondre les débats sur le projet de loi de Finances pour 2013, qui sont d'ordre fiscal et social, et la mission d'inspection de l'IGF et de l'Igas qui débute prochainement. Au cours de cette mission, tous les sujets vont être mis sur la table en toute transparence, mais personne ne sera stigmatisé. Je suis la ministre des artisans, des commerçants et des autoentrepreneurs. Cette mission fera des préconisations précises à la fin de l'année et c'est à partir de là que nous prendrons nos décisions. J'insiste sur le fait que cette mission doit pouvoir travailler dans un climat apaisé et dépassionné.

Faut-il limiter le régime dans le temps ?

C'est une des pistes de travail mais ce n'est pas la seule. Se pose aussi la question des contrôles pour mieux lutter contre la sous-déclaration de chiffre d'affaires ou le salariat déguisé. Mais la mission doit aussi faire des préconisations pour mieux aider les autoentrepreneurs à se former ou à développer leur chiffre d'affaires. Ce statut doit être davantage protecteur pour les personnes concernées.

Ne craignez-vous pas de mettre à mal la création d'entreprise ?

Le gouvernement est très attaché à la liberté d'entreprendre et à la nécessité d'accompagner les créateurs d'entreprises. J'appartiens à un parti [le Parti radical de gauche, NDLR] qui a toujours posé ce principe très fortement. Encore une fois, nous n'avons pas l'intention de supprimer le régime des autoentrepreneurs mais de le réformer pour le rendre plus juste et plus protecteur.

A quand la fin des bugs sur le Régime social des indépendants (RSI) né de la fusion en 2006 des trois caisses de protection sociale des indépendants ?

S'il y a eu bugs, c'est parce que la fusion a été complètement improvisée par le précédent gouvernement. Il n'a mis en place aucun pare-feu pour éviter les problèmes. Aujourd'hui, certains ont été réglés mais il en reste encore beaucoup trop. Avec Marisol Touraine, nous allons lancer un audit afin d'évaluer précisément les points à traiter, comme le préconise la Cour des comptes.

Encore un rapport...

On nous dit souvent qu'il faut aller vite mais lorsqu'on fait les choses de façon précipitée, on voit le résultat, et c'est le cas avec le RSI. Ce dossier, c'est en quelque sorte la marque de fabrique du précédent gouvernement : des effets d'annonce et derrière l'accumulation de problèmes.

Vous menez actuellement un bilan de la TVA restauration. Quels en sont les premiers enseignements ?

Ce bilan sera rendu public fin octobre sur la base des conclusions des quatre groupes de travail thématiques. Celui sur l'emploi s'est déjà réuni et fait apparaître des divergences entres les chiffres issus des professionnels et les nôtres. Il sera nécessaire de le réunir à nouveau pour aller plus au fond du sujet et comprendre qui a vraiment joué le jeu. C'est à l'issue de ces travaux que nous prendrons nos décisions.

Envisagez-vous de relever la TVA restauration pour alléger le coût du travail ?

La question ne se pose pas ainsi. En contrepartie de la baisse du taux de TVA, qui coûte plus de 3 milliards d'euros par an aux finances publiques, les professionnels s'étaient engagés à respecter des objectifs précis. Si les objectifs n'ont pas été respectés, la question d'un relèvement du taux de TVA se posera.

 

Interview réalisée par le journal Les Echos

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 16:28

Un autre éclairage sur l'opération du patronat avec le regard de Daniel Schneidermann, fondateur d'Arrêt sur images.

 

 

29/10/2012 à 09h34

 

«Choc de compétitivité» :

des chiffres et des lettres.

 

 

Daniel Schneidermann |

Fondateur d'@rrêt sur images

 

 

 

On a beau être gouvernés par des énarques, le débat français garde l’amour des mots. Prenez la bagarre sémantique de ce lundi : le patronat souhaite un « choc de compétitivité » (si vous n’avez toujours pas compris de quoi il s’agit, il s’agit d’alléger de 40 milliards les cotisations patronales, pour les reporter sur la CSG, c’est-à-dire sur tout le monde. En d’autres termes, de prendre beaucoup d’argent aux pauvres, pour le donner aux riches. Pardonnez mon simplisme).

Pourquoi un choc ? Parce que ça frappe, un choc, par définition. Il faut que ça cogne. L’heure n’est plus aux demi-mesures, aux « trajectoires » mollassonnes. Tout ou rien. Il faut un remède de cheval. Tuer la maladie dans l’œuf. Cogner, comme en chimio. Il faut que l’écho de notre choc s’entende jusqu’en Allemagne, et jusque dans la lointaine Chine. Et en dessous de 40 milliards, le niveau sonore risque d’être trop faible.

Mantras foutraques

Vous préférez le débat sur les chiffres ? Alors parlons chiffres. Le « choc » devait être de 40 milliards. Les patrons n’en demandent plus que 30. Pourquoi 40 ? Pourquoi 30 ? Pourquoi pas 20 ou 50 ?

Vous pensez sans doute que ces gens disposent de calculettes sophistiquées, ont élaboré des simulations raffinées, qui leur ont permis d’établir qu’en dessous de 30, un choc n’est pas vraiment un choc ? Alors je vous conseille un des meilleurs articles parus ces derniers temps sur l’économie. Vous ne perdrez pas votre temps : il peut vous éviter de lire tous les autres.

Il raconte l’histoire de la fameuse règle de 3% du déficit. C’est le chiffre qu’on ne doit pas dépasser. C’est la « règle d’or ». C’est au nom de cette règle qu’on refuse de construire des écoles, des hôpitaux, qu’on ferme les maternités dans les sous-préfectures.

Pourquoi 3% ? Parce que 3, « ça a traversé les époques, ça fait penser à la Trinité ». Qui parlait ainsi ? Un humoriste ? Non. L’inventeur des 3%, un très sérieux haut fonctionnaire français, que Le Parisien avait retrouvé  (Note) il y a quelques semaines. Combien de mantras foutraques se glissent-ils ainsi dans le débat, avec toutes les apparences du sérieux ?

« Ultimatum » plutôt que catalogue

 

Tiens, à propos de mots, leur « choc », les grands patrons français l’ont donc revendiqué à la une du JDD de ce week-end, sous forme d’un « ultimatum ». Ainsi est titré leur texte à la une. Ah, il est bien fini, le temps où ils suppliaient qu’on les taxe.

On lit, et ce catalogue de revendications sempiternelles est tout sauf un « ultimatum ». On voit bien que les auteurs ont fait ce qu’il fallait, pour ne pas sembler poser le revolver sur la tempe de Hollande. C’est le JDD qui a saboté leur texte, en le présentant comme un ultimatum des super riches. Il est vrai que « catalogue » est moins vendeur que « ultimatum ».

Moralité : pour vendre davantage de papier, le journal de Lagardère a saboté le coup de com’ des super riches. Ça me rappelle une histoire de capitalistes, et de corde pour se pendre, que racontait jadis un humoriste du nom de Lénine. Grosse bise au premier qui retrouve la citation.

 

Note :    L'inventeur des 3% :   Guy Abeille est l’inventeur d’un concept martelé par tous les gouvernements de droite comme de gauche depuis trois décennies : « Le déficit public ne doit pas dépasser les 3% de la richesse nationale (PIB). »

Economiste et ancien haut fonctionnaire de la direction du Budget, il  raconte :  « On a imaginé ce chiffre de 3% en moins d’une heure, il est né sur un coin de table, sans aucune réflexion théorique. »

 

PRG29  avec Rue 89 , Arrêt sur Images et Le Parisien

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