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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 18:42

Les suisses trouvent cela un peu choquant.

 

Et ne parlons même pas de la presse britannique...

 

Chez nous , Bof ! On va casquer comme d'habitude...

 

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 11:01

La droite nous enfonce à marche forcée dans le libéralisme le plus dur, les citoyens fragilisés le seront encore plus. Pauline Graulle de Politis analyse les conséquences des décisions sarkoziste. Une situation d'un type identique à celle de la Grèce n'est peut-être pas  certaine mais la France "d'en bas", comme disent ces messieurs "de la France d'en haut", va sûrement souffrir. La dépression arrive.

 

 

 

 

lundi 7 novembre 2011

par Pauline Graulle

 

 

 

Austérité : les pauvres paieront (pour Sarkozy)

 

 

Quelles seront les conséquences du plan d’austérité sur le quotidien des Français ? Derrière les apparences, toujours moins de pouvoir d’achat, notamment pour les plus modestes. Décryptage.

Bis repetita. Une fois encore, les Français paieront pour les marchés financiers. Ainsi en a décidé le gouvernement, par la voix de François Fillon ce midi. Un deuxième plan de rigueur en trois mois (depuis celui du 24 août), en réalité moins pensé « pour la Nation » que pour le candidat à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, dont LeCanard Enchaîné rapportait récemment les propos : « Si nous perdons le triple A, je suis mort ».

A quelle sauce les Français seront-ils mangés ? Quelques mesures symboliques sont bien annoncées pour donner le change, comme une « taxe exceptionnelle » (sic) sur les hauts revenus, une imposition forfaitaire sur les dividendes, ou le gel du salaire des ministres et du président de la République. Mais ce tour de vis budgétaire consistant, dès 2012, à économiser 7 milliards d’euros pour compenser les mauvais chiffres de la croissance, va toujours dans le même sens : le dépeçage méthodique de l’Etat Providence. « Il n’y a pas d’autres solutions que de réduire les dépenses », a déclaré Fillon, annonçant une baisse du budget de l’Etat d’1,5 milliard d’euros cette année, puis d’un milliard d’euros chaque année à partir de 2013.

Au menu des réjouissances, une grosse entaille dans la Sécu, l’accélération de la réforme des retraites et des économies réalisées sur le dos des plus modestes. Alors que la France compte huit millions de pauvres, la limitation de la progression de l’Objectif national des dépenses maladie (Ondam), enveloppe déjà sous-évaluée en temps normal, entraînera plus de reste à charge pour les malades.

Côté pensions de retraite, le départ en retraite à 62 ans s’appliquera un an plus tôt que prévu (en 2017). Ce qui revient à « augmenter de quatre mois chaque année la durée de cotisation », fait remarquer Eric Aubin, en charge du dossier à la CGT, et ce, « sans aucune discussion avec les organisations syndicales ».

Troisième gros morceau, le gel de l’augmentation des prestations sociales à 1 % par an au motif qu’« on ne peut pas distribuer l’argent qu’on n’a pas », dixit François Fillon. Certes, cette limitation ne concernera ni le RSA, ni le minimum vieillesse, ni l’allocation adulte handicapés qui demeureront indexés sur la croissance et l’inflation. Restent les prestations familiales et les aides pour le logement (APL) qui seront, elles, bien impactées.

Autre mesure phare, la création d’une tranche de TVA à 7 %. Une mesure qui permet, d’abord, de ménager les restaurateurs à qui Nicolas Sarkozy avait fait cadeau d’une baisse de la TVA à 5,5 % en 2009. Cette TVA à 7 % permet en effet d’évacuer l’hypothèse d’un retour à un taux à 19,6 % demandé notamment par le PS qui la trouve trop chère (3 milliards par an). Une attention qui n’a pourtant pas calmé la colère du secteur : dans un communiqué, l’ensemble des syndicats patronaux a annoncé que la prime annuelle qui avait été accordée aux salariés en échange de la baisse de la TVA pourrait être supprimée.

Autres effets de la hausse de la TVA, censée ne pas toucher « les produits de première nécessité » : l’augmentation des prix des maisons de retraite, du transport public ou encore des livres.

 

 

Nota Bene :

 

Avec l'aimable autorisation de la rédaction de Politis.fr

Article issu du site Politis.fr  - URL : http://www.politis.fr/Austerite-les-pauvres-paieront,15911.html

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 09:37

voici un des premiers sondages sur la récente tenue du G20 à Cannes et ses effets attendues.

 

Sondage paru dans le Monde.fr  du 6/11/2011

 

 

Estimez-vous que sur les problèmes économiques mondiaux, le sommet du G20 qui s’est tenu à Cannes a été…

 

… très utile 7,6%

… plutôt utile  14,3%

… plutôt pas utile 23,4%

… ou pas utile du tout 50,7%

... Sans opinion 4%

 

Nombre de votants : 6099

 

Si on comptabilise les trois dernières positions cela fait tout de même plus des trois quarts des personnes interrogées qui semblent sans illusion sur ce type de réunion. C'est quand même inquiétant...

 

Erwan MARIE

PRG29

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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 08:15

 

Le PRG du Finistère condamne fermement  les actes d’attentat commis contre le journal Charlie Hebdo, journal satirique bien connu. L’incendie des locaux ainsi que les attaques contre son site internet  ne peuvent justifier un désaccord et sont une atteinte à la liberté d’expression garantie dans notre pays, à notre démocratie. En cas de litige, les tribunaux sont là pour arbitrer. Tout acte de vandalisme contre les libertés fondamentales sont souvent l’objet de groupes fondamentalistes  qui, par leurs actes, cherchent à assurer la promotion de l’intolérance . Face à des offensives idéologiques contre la République qui porte en elle la Tolérance, la Liberté, l’Humanisme , les radicaux de gauche se mobiliseront .

 

Christiane MIGOT

Présidente du PRG29

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 09:43

Ce week-end j'ai entendu des âneries proférées par des concitoyens que je croyais bien informés. Nulle condescendance dans mon propos, je persiste à penser que ce sont des gens biens. Toutefois, cela m'a permis de me rendre compte combien les médias et surtout la télévision, aujourd'hui, peuvent être au service de la magouille. J'imagine bien votre fin sourire, il découvre cela seulement maintenant ? Ben non ! Mais j'ai souvent pensé que mes concitoyens avaient  pas mal l'esprit critique. Fermons cette parenthèse et revenons à mon sujet qui est de dénoncer les tripatouillages de chiffres et les présentations magouillées des faits par notre président, en partant du postulat que ce n'est pas un imbécile ou  qu'il ferait exprès de se tromper. Dans le cas contraire que fait-il en politique ? Je sais vous avez vos réponses...

 

 

Sarkozy et les impôts !

Pour résumer la pensée Sarkozyste :

les français travaillent du 1er janvier au 1er juillet pour l'Etat ...

 

 C'est une déclaration simpliste qui a pour objectif d'être facilement comprise par nos concitoyens, le corollaire de la déclaration : c'est scandaleux cela ne doit pas durer il faut que cela cesse, il faukon...

Sauf que notre Président intelligent tripatouilleur et magouilleur commet quelques erreurs, que nous rappelle les travaux du Syndicat unifié des impôts.

- Tous les "prélèvements publics" (impôts, cotisations sociales) ne vont pas à l'Etat. Les prélèvements obligatoires représentent près de 42% du PIB, parmi lesquels 15% vont à l'Etat, 6% aux collectivités locales et 21% à la sécurité sociale.

- En outre, ces prélèvements ne disparaissent pas dans un trou noir : ils sont réinjectés dans l'économie sous forme de : pensions de retraites, remboursements de dépenses de santé, indemnisations chômage (cette redistribution sociale représente 30% du revenu des ménages), services publics gratuits (écoles...), dépenses d’investissement (réseaux de transport), subventions et aides...Une grande part revenant dans les caisses de l'Etat sous forme de TVA. De fait, les Français travaillent pour la collectivité, donc pour eux.

 

La France serait le pays européen qui a  « LES IMPÔTS LES PLUS ÉLEVÉS » !

Notre Président intelligent ne lit pas les données statistiques officielles. Celles-ci démontrent que : toutes les données statistiques officielles se recoupent ; Eh bien non ! Désolé pour l'assertion présidentielle tripatouillée et magouillée, la France n'est pas le pays européen qui a les « prélèvements obligatoires » les plus élevés en Europe. Le taux de « prélèvements obligatoires » rapportés au PIB s'élevait ainsi à 41,6% en France derrière ; la Suède (46,9%), le Danemark (48,1%), la Belgique (43,5%), l’Italie (43,1%), la Finlande (43,1%) et l'Autriche (42,7%).

De fait la France n'est donc pas « première ». Pour une comparaison complète et fidèle à la réalité, il faudrait en outre comparer les contreparties, qui jouent un rôle positif sur le plan économique et social : les prélèvements financent en effet les services publics, la protection sociale, les aides publiques... Or, comparer les seuls taux de prélèvements n'enseigne pas grand chose. Là où les prélèvements « publics » sont élevés, les contreparties sont importantes et là où ils sont faibles, les contreparties sont faibles, mais il faut alors subir des prélèvements privés (assurances, fonds de pension) pour bénéficier de la même couverture que dans les pays à « prélèvements obligatoires publics » élevés.

 

Les personnes les plus aisées ont le niveau d'imposition

le plus élevé d'Europe !

 

NON, LES PERSONNES LES PLUS AISÉES N'ONT PAS LE NIVEAU D'IMPOSITION LE PLUS ÉLEVÉ D'EUROPE ! ... Et il y a de la marge ...

Brisons la le triturage présidentiel. Seuls les impôts progressifs mettent en théorie davantage à contribution les plus aisés. Pour la France, il s'agit de l'impôt sur le revenu et de l'impôt de solidarité sur la fortune. Or, en France, l'impôt sur le revenu est le plus faible d'Europe. Et même si l'on prend le total de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée, le niveau de l'imposition des revenus ne représente que 7,3% du PIB en France contre 26,5% au Danemark, 13,5% en Suède, 10,4% au Royaume-Uni ou encore 9,3% en Allemagne. 

 

En outre, le taux le plus élevé du barème de l'impôt sur le revenu est également plus élevé dans de nombreux pays : il est de 41% en France contre 45% en Allemagne et 50% en Grande Bretagne par exemple... Enfin, le taux moyen d'imposition des plus riches en matière d'impôt sur le revenu est relativement faible en France (grâce aux nombreuses niches fiscales notamment) : il se situe, selon le Conseil des prélèvements obligatoires, entre 15 et 20% pour le 1% de la population la plus aisée... 

 

Dans un tel contexte, l'ISF apparaît comme un impôt au rendement faible qui n'arrive pas à compenser le caractère faiblement redistributif du système fiscal français, et ce d’autant plus que, comme l'impôt sur le revenu, il est truffé de niches fiscales (dont le coût, avant réforme, représentaient plus de 40% du rendement). En France, à l'évidence, contrairement à une idée reçue répandue, les plus aisés ne sont pas fiscalement les plus mal lotis...  Comme l'a démontrée à l'envi, l'affaire Woerth-Bettencourt, n'est-ce pas ?

 
Pour conclure . Après le sommet de Bruxelles, qui n'a finalement accouché que d'une minuscule souris, qui peut être encore remis en cause par le prochain référendum grec, les bourses ont réagi positivement avant de se replier...  On peut s'interroger sur la pertinence de choisir de confier nos biens et valeurs à ces financiers ; ils agissent avant de penser, cela fait mauvais effet. Par ailleurs, leurs réactions démentent, de facto, les informations tripatouillées et magouillées de notre président. Enfin, je remarque, également que certains députés de droite mettent désormais en doute la pertinence et/ou la nécessité d'une nouvelle candidature de Sarkozy aux prochaines présidentielles.
La rumeur enfle !
 
 
Erwan MARIE
PRG29
 
Support (www.Marianne2.fr)

 

 

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 16:18

Mercredi dernier j'exprimai mon scepticisme sur les résultats à venir du sommet de Bruxelles et anticipai, quelque peu sur le Sarkoshow programmé pour le lendemain. Je n'ai pas regardé le Sarkoshow comme je l'avais annoncé, en revanche j'ai lu avec beaucoup d'attention les déclarations du candidat UMP ainsi que les diverses réactions.

Un vrai régal !

Et j'ai trouvé l'article que je projetai de rédiger dans le Monde.fr , le voici...

 

Les contre-vérités présidentielles sont-elles volontaires?

 

 

 

 

 

Il y avait dans la conférence de presse du Président Sarkozy plus de substance que d'habitude. L'admission de la nécessite d'une vraie austérité et d'un surendettement de la France n'était pas facile d'autant plus qu'il refusait d'admettre qu'il est responsable d'une hausse de l'endettement d'environ 500 milliards d'euros soit près de 50%. S'il a admis avec sobriété la gravité de la situation il n'a pas accepté les conséquences de ce diagnostic et s'est dérobé aux questions des journalistes qui ont, en vain, essayé d'extraire des décisions concrètes et un calendrier.

Cet aspect positif ne permet cependant pas de prendre des libertés avec la vérité. J'ai relevé une douzaine de contre-vérités:

  1. La dette de la Grèce n’est pas passée de 240 à 120 milliards, mais de 340 milliards à 330 milliards d’euros. L'amélioration de 100 milliards de la dette grecque est une fiction.
  2. Il n’y a pas d’effacement de la dette grecque, mais un effort des banques correspondant à 16 milliards d’euros, soit 50 % de leurs encours
  3. Les banques n’ont jamais eu  200 milliards d’obligations grecques mais 32 et, si l'on ajoute les 49 milliards des banques grecques qui seront nationalisées, un total de 81. Les banques grecques ne participent pas a l'effort commun: ce serait provoquer leur faillite.
  4. L’Euro ne risquait pas d’exploser mercredi soir, la Grèce risquait le défaut de paiement. Il ne faut pas confondre la devise et l'endettement.
  5. Cela n’a pas coûté 100 milliards aux banques, mais 16 milliards, non pas par un abandon de créances, mais par un étalement de la dette sur une période de 30 ans
  6.  Il n’y a aucune connexion entre cette crise de l’endettement public et celle de la finance en 2008. Ici, les responsables sont politiques. On se demande pourquoi les sacrifices des banques ne sont pas étendus au secteur public qui detient, lui, environ 160 milliards de la dette grecque
  7. Les banques françaises ne sont pas les plus fortes d’Europe : leur notation a baissé récemment et leur fragilité est préoccupante
  8. La France n’est pas le seul pays au monde qui ait eu des revenus de ses avances lors de la crise: c'est le cas de la plupart des pays prêteurs, et principalement des Etats-Unis
  9. Toutes les interventions de la France n’ont pas encore été restituées : elle a investi dans la BNP Paribas à hauteur de 10% de son capital et est toujours actionnaires
  10. Le système de sécurité sociale en France ne peut garantir les payements des avantages sociaux à la population: il a besoin de contributions budgétaires chaque année
  11. La hausse du montant du FESF ne se fait pas sans une contribution des Etats Membres puisqu'ils garantissent les emprunts. Dans ce contexte, le quota de la France atteint 200 milliards qui alourdiront l'endettement de la France.
  12. Le Président chinois Hu Jin Tao n'a pas appelé Nicolas Sarkozy pour exprimer son désir de participer au FESF. C'est le Président Sarkozy qui a sollicité l'intervention de la Chine

Ce genre de contre-vérités est à l'origine de l'engouement des bourses sur le secteur bancaire. Une fois l'euphorie passée, le soufflé va retomber. Reste la substance des problèmes auxquels il est urgent de s'atteler. La prime de risque (CDS) sur les obligations grecques à 5 ans est de 35 %. Le sommet n'a pas passe le test de la crédibilité. C'est dommage.

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 17:55

Au moment ou je rédige ce billet, rien n'est encore sorti des tractations entre les 27 européens pour sortir de la crise de l'euro et de la crise tout court, puisque le sommet vient de s'ouvrir. Mais déjà un leader émerge, il s'agit d'Angela MERKEL la chancelière allemande.

 

Surtout, je m'interroge sur le gouffre qui existe entre l'Allemagne et la France en terme de fonctionnement démocratique. La chancelière Allemande a pris le temps de parler, d'échanger et de recueillir un mandat de la part du Bundestag, du parlement allemand.

 

En France, rien, NADA! Celui qui joue au sauveur de l'euro, au président de la république UMP, la joue perso, avec l'aide confidentielle de quelques conseillers officiels et officieux. Pourquoi ?  Les députés, eux mêmes, ne montent même pas au créneau ? Pourquoi ? Ils se sont placés sous l'éteignoir...

 

Que va-t-il se passer sur le plan médiatique après cette grande messe ? Oh, on s'en doute bien ! Jeudi soir, Sarkozy va nous la jouer "Zorro est arrivé". Il va essayer de camoufler le fait que sa gestion apocalyptique du pays nous place en mauvaise position pour l'avenir, le fait qu'il est obligé de faire du suivisme sur les positions allemandes et que bien évidemment  "il" aura pu sauver l'Europe, la Grèce etc, etc.

 

Ceci dit notre pays et ses citoyens les plus fragiles  vont encore beaucoup souffrir dans les prochains mois, car la crise est loin d'être terminée, celle qui engendre le chômage, celle qui réduit les moyens d'existence. Et on n'entend pas ou plus parler des grandes réformes du système libéral qui nous a mis dans la mouise...

 

Je ne le regarderai donc pas nous "blablater" des sarkonneries jeudi prochain. Je nous souhaite bon courage pour vivre, j'espère, les derniers mois avec la bande de zozos qui font semblant de gouverner et continue de s'empiffrer.

 

Jean-Pierre Bernard
PRG29 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 11:57
 

 

Publié le 24-10-11 à 19:47

    Modifié le 25-10-11 à 12:21

     par Donald Hebert

     2 réactions

 

 (Wiaz)(Wiaz)
 

 

Xavier Bertrand, ministre du Travail, a défendu le chiffrage du projet PS tel qu'il a été présenté lors de la dernière convention UMP. Balayant les critiques des économistes, il a déclaré dimanche 23 octobre sur BFM : "Le chiffre qui a été donné par l'UMP, il a été confirmé par l'Institut de l'entreprise."

Alors que l'UMP a évalué le projet socialiste à 255 milliards d'euros de dépenses publiques sur 5 ans (soit 51 milliards par an), l'Institut de l'entreprise, qui n'est pas spécialement proche du PS, a donné une toute autre version : entre 25 et 29 milliards par an.

Des chiffres difficilement comparables dans leur globalité. D'abord parce que les deux institutions n'ont pas retenu exactement les mêmes propositions. Pour l'allocation d'autonomie étudiante, par exemple, l'UMP a repris la proposition de Terra nova (un think tank proche du PS) d'offrir une allocation à tous les étudiants. Coût de la mesure : 12 milliards d'euros par an. François Hollande n'a évoqué qu'une allocation sous condition de ressources. Coût de la mesure : 1,3 milliard par an. Soit 10,7 milliards d'euros de différence.

L'Institut de l'entreprise a aussi chiffré le développement massif des économies d’énergies et des énergies renouvelables. Un coût extrabudgétaire -parce que supporté par les ménages- de 3,12 milliards d'euros que n'a pas retenu l'UMP.

De plus, l'Institut n'a pas estimé le coût de la réforme des retraites voulue par les socialistes. Pour la simple raison qu'on ne la connait pas ! L'UMP est parti du principe qu'il y aurait un retour en arrière (à 60 ans), et a calculé le manque à gagner pour les régimes d'assurance vieillesse en 2017 : 87 milliards d'euros.

Il faut aussi préciser que dans le chiffrage de l'Institut de l'entreprise, "le coût de chaque mesure est celui du dispositif en année de croisière (le coût annuel maximal atteint pendant la durée du quinquennat, généralement en fin de législature)". Ainsi, le contrat de génération proposé par François Hollande, estimé par l'Institut de l'entreprise entre 7,6 et 8,3 milliards sur le plan annuel, est évalué entre 30,5 et 33 milliards sur le quinquennat, soit moins que 5 fois le coût annuel. Extrapoler sur cinq ans les chiffres de l'Institut reviendraient à surévaluer le coût sur le quinquennat. L'UMP évalue cette proposition à 40 milliards d'euros sur cinq ans, soit entre 7 et 6,5 milliards d'euros de plus.

Enfin, dans le détail des mesures, les chiffres de l'Institut de l'entreprise ne confirment pas ceux de l'UMP. En témoigne le coût donné par l'UMP pour 300.000 emplois jeunes, 4 milliards d'euros par an, alors que l'Institut donne le chiffre de 3,5 milliards d'euros. Soit 500 millions d'euros de moins chaque année. Une mesure dont on ne sait, d'ailleurs, si elle sera reprise dans son intégralité par François Hollande. En effet, compte tenu du contexte économique et de la crise politique européenne, difficile de préjuger aujourd'hui du programme du candidat socialiste.

Gepetto - Le Nouvel Observateur

Le principe des Pinocchios de l'Obs :

 Un Pinocchio = Une simple erreur, une imprécision.

Deux Pinocchios = Une erreur manifeste, un mensonge par omission

 Trois Pinocchios = le mensonge prémédité, avec intention de nuire.

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 08:30

Lors de la primaire citoyenne l'idée de la démondialisation a été largement abordée. Alain POMES, responsable de la mise en cohérence des politiques au sein de la fédération du PRG du Finistère,  propose une réflexion sur ce thème et une mise en perspective.

 

Depuis quinze jours il semble que le concept de démondialisation soit très en vogue dans les cénacles d’une certaine gauche. Il y a peu c’était l’altermondialisme soit « l’autre mondialisation » qui tenait le haut du pavé.

Mais pour les militants issus de notre famille, radicale socialiste, qui se voulait universaliste, il faut se rappeler que dans les années 70, celles des trente glorieuses et de la croissance, c’est la mondialisation qui nous faisait rêver.

Les fameux « pays en développement » devaient se développer, il était nécessaire de les laisser accéder à la richesse, à la culture, au progrès, à la démocratie, à tout ce qui faisait les valeurs occidentales. Décoloniser, accélérer le transfert du savoir et des outils du développement, y compris les outils financiers, était une impérative nécessité, un juste investissement dans l’équilibre du monde.

Alors que les bourses « s’effondrent », c'est-à-dire que s’inverse le mouvement de profit permanent et de croissance financière régulière auquel s’étaient habitués tous les traders du monde, on nous bombarde  d’expressions définitives sensées apporter des explications là où manque le sens et la compréhension : crise, crise financière, crise du libéralisme, du capitalisme financier, absence de régulation, poids de la dette, patrons voyous, pays tricheurs… et s’il s’agissait de tout autre chose.

La tonalité du discours que l’on entend ces temps ci, c’est, d’une part, le catastrophisme et, d’autre part, la recommandation d’un retour en arrière, d’un arrêt de la croissance économique, du non développement du tiers monde, bref, c’est l’arrêt du progrès. C’est l’avènement d’un monde de frugalité.

Pour défendre cette manière de voir, on n’hésite pas à tout mélanger, à tout exagérer, afin d’inoculer aux populations traumatisées, notamment  par  les  médias, le pire des virus : la peur !

Or ce que nous vivons en ce moment est tout sauf une crise tant ces événements étaient prévisibles, tant ils étaient inscrits dans leur propre genèse, tant ils sont logiques et inéluctables.

Nous y sommes. La Chine, l’Inde, le Brésil… tout une partie de l’ancien « Tiers Monde » est en train de se développer, d’accéder à l’économie de marché, au partage des richesses du monde et à la consommation. La voilà donc, « l’horreur économique », ces gens là osent vouloir fabriquer des tracteurs et des voitures, consommer des céréales et de la viande de bœuf, partager la Riviera et les stations de ski ou plus épouvantable encore consommer « notre » pétrole, « notre » charbon. Pire, ils osent acheter chez nous et donc faire grimper les prix (immobilier, vignobles, etc…) mais n'est ce pas là l'arroseur arrosé ? Monsieur Montebourg souhaite que nous vendions les vins de Bourgogne mais que nous stoppions l’importation des verres pour les boire. Lorsque Total s'installe en Afrique, partageons nous les richesses ou spolions nous un pays riche de ce pétrole qui nous manque tant dans notre société consumériste ?

Qu’il était doux le temps de la DS et de la Deux Chevaux, lorsqu’elles cohabitaient avec le pousse-pousse, la bicyclette ou même la marche à pied. Quelle horreur donc que la mondialisation. Ces pays que nous envahissions de notre technologie, contrôlions par notre monnaie et nos « comptoirs », dont nous pillions les matières premières, l’énergie et les ressources voudraient remettre en cause ce magnifique modèle où dix pour cent des habitants de la planète (nous) consommions quatre vingt dix pour cent des richesses. Oui, le capitalisme, notre modèle de développement, comme cela a été très bien montré dans tous les théories économiques est un système de vases communicants où le fort pille le faible. Tendanciellement, l’accès à d’autres formes de consommation, d’autres logiques économiques de redistribution et de répartition dans ces pays ne peut se traduire que part une baisse proportionnelle de notre niveau de vie, de notre part de richesse. Notre « part de marché » se rétrécit.

Pour un homme de gauche, savoir s’il est nécessaire de « démondialiser » c’est se poser une question simple : que se passait-il avant, avant la mondialisation, le monde était-il plus juste, les hommes plus solidaires ?

La solidarité est la perception d’un lien de dépendance entre les hommes, elle fut d’abord de proximité, rurale, villageoise puis intervillageoise. Elle a rapport avec l’affectivité, la sensibilité, elle repose sur l’intérêt porté à l’autre, un à priori favorable à la rencontre de l’autre. La solidarité consiste à prendre part à la situation de l’autre, à partager, à soulager.

Poser la question du rapport à la mondialisation implique de changer d’échelle. Aujourd’hui, par le développement des moyens de communication, la terre est devenue un « grand village ». Si les échanges à l’échelle planétaire existent depuis Marco Polo, le lien de dépendance entre les peuples, les systèmes économiques et politiques est devenu plus fort.

A cette échelle, être de gauche, être solidaire, signifie définir un droit à vivre décemment. La solidarité mondiale pose la question du partage des richesses, de l’accès aux matières premières, aux minerais, à l’énergie, aux biens de production et de consommation, la capacité de partager le savoir, les progrès techniques, sociaux et scientifiques, d’anticiper les événements.

La solidarité doit se traduire par des mécanismes de régulation à l’échelle du monde qui garantissent de favoriser prioritairement le développement local pour les populations locales et permettent la répartition par des mécanismes librement consentis.

 

Sur ces trente dernières années la croissance moyenne de l’économie mondiale, de l’économie réelle, l’accroissement véritable de nos richesses a suivi une courbe moyenne de 2,5 % par an. Pendant cette même période, notre système financier, notre illusion de l’Etat providence, notre utopie, nous ont laissé croire que nos produits d’épargne eux pouvaient rapporter 4 puis 8 puis 10 puis 15 % par an et assurer notre avenir. D’où vient la différence, toujours de ce fameux modèle des vases communicants, de notre incapacité à voir à long terme, notre méconnaissance des mécanismes de l’Histoire, notre repli sur un confort pratique.

Pour nous assurer une forte rentabilité de l’épargne, les opérateurs financiers, les fonds de pension ont massivement investi dans l’économie réelle. En achetant des entreprises, en prenant des participations au capital, en favorisant les fusions et les regroupements puis en imposant un modèle purement financier là où le capitalisme industriel, malgré tous ses avatars, avait réussi.

Si l’entreprise produit 2,5 % de croissance, pour arriver à des taux de retour sur investissement à deux chiffres afin de rentabiliser l’épargne, l’action, c’est relativement simple. Il suffit de réduire les charges, de freiner les investissements, de délocaliser, de tout redistribuer à l’actionnaire ou pis encore à ses gardes chiourmes, aux exécuteurs des basses œuvres qui seront rémunérés en stock options, en « assignats » à valoir sur le produit de leur forfait. Là où la fameuse règle des trois tiers : un tiers à l’actionnaire, un tiers à l’investissement, un tiers au salarié, guidait le « bon industriel » agissant en « bon père de famille », aucune entreprise ne peut survivre longtemps à la pression du prélèvement purement capitalistique.  Des salariés licenciés, des économies d’échelle, des coûts rationnalisés, des investissements maîtrisés favorisent à court terme le profit immédiat de l’actionnaire mais entrainent la mort de l’outil industriel. Aucune importance puisque lorsque l’entreprise, tel un citron, a rendu son jus, les fonds spéculatifs la quittent pour aller investir dans une autre, ici ou ailleurs, du moins tant qu’il en reste. Alors qui accuser : la mondialisation, l’affreux patron qui n’est plus qu’un rouage, le manager qui applique la stratégie décidée par l’actionnaire, le spéculateur ou le banquier qui veut placer ses produits et enrichir ses clients ? Ses clients, nous même, chacun d’entre nous qui avons cédé au mirage de l’épargne, de l’assurance-vie, de l’assurance retraite. Nous sommes tous coupables, tous responsables mais surtout de notre ignorance.

Les peuples occidentaux vivent depuis longtemps à crédit, c'est-à-dire qu’ils consomment plus qu’ils ne produisent, plus qu’ils ne gagnent.

Nous consommons plus d’eau, plus d’énergie, plus de matières premières, plus de nourriture, plus de produits transformés que la planète entière ne serait capable d’en produire si chaque être humain vivait selon le modèle occidental. Il faudrait dix fois la Terre pour donner à chaque habitant de la planète le niveau de vie d’un américain du Nord, quatre pour celui d’un européen.

Comment payons-nous cela : à crédit, par le déficit et l’endettement.

Chaque américain qui gagne un dollar en consomme 1,5, chaque européen qui gagne un euro, 1,2, alors qu’un chinois qui gagne un yuan n’en consomme que 0,5 (la fameuse croissance chinoise est surtout portée par la consommation externe et non interne) et que beaucoup d’africains ne savent même pas ce que cela peut vouloir dire gagner un dollar.

Le crédit facile, le crédit à outrance, tout comme le déficit des comptes publics sont un puits sans fonds, une spirale d’échec qui, s’ils contribuent à maintenir artificiellement la consommation, détruisent les cycles de reconstitution des capacités économiques des hommes et des peuples.

Le mythe de l’épargne protectrice, du crédit facile et de la croissance permanente ont miné les fondamentaux de nos sociétés et nous empêchent d’imaginer  une autre vision de la gestion des échanges entre les êtres humains. Car c’est là la définition fondamentale de l’économie : gérer les rapports d’échange entre les hommes.

Qu’a de durable notre modèle de développement, basé sur des modes de prélèvement issus des théories économiques du dix-neuvième siècle et qui s’essoufflent cent cinquante ans plus tard. Nous sommes déjà impuissants devant nos erreurs et notre aveuglement recherchant l'enrichissement le plus facile, le plus rapide, profitant des trouvailles du passé plutôt que d'investir dans les trouvailles du futur.

Ce modèle dit aux pays «en voie de développement », surtout ne faites pas comme nous, ne nous copiez pas, n’essayez pas de consommer à notre rythme, à notre niveau, vous n’y arriverez pas et par-dessus tout vous appauvrirez la planète en épuisant ses ressources. Laissez-nous notre pétrole puisque notre modèle sociétal en dépend et construisez des moulins. Faute de quoi nous vous ferons la guerre : économique, idéologique, morale voire militaire. Nous vous fermerons nos frontières et taxerons vos produits. Nous démondialiserons, essentiellement à notre profit.

Du troc au capitalisme, de l’autosuffisance à la consommation virtuelle, de nombreux modèles ont été expérimentés. Pour les comprendre, relisons Marx et Keynes sans les déformer, sans les interpréter. Valeur d’échange, valeur d’usage, valeur ajoutée, mécanismes de régulation, rôle des Etats et de la puissance publique, des concepts à redécouvrir.

D’une modernité surprenante ces approches économiques permettent la rénovation que nous devons accompagner.

Alors oui, revenons aux fondamentaux du développement économique maîtrisé: la liberté d’entreprendre dans les mécanismes de régulation de la société. Revenons au dialogue Nord/Sud véritable, à un co-développement et un partage des ressources du monde, pas à un G20 de façade dont la moitié du monde est exclu. Dirigeons-nous vers une véritable politique mondiale d’égalité des chances.

Là ou certains n’ont rêvé que de liberté et d’autres que d’égalité, ajoutons la fraternité universelle. Vive la mondialisation

 

Alain POMES

PRG29

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 10:31

Paru dans le JDD.fr de ce jour.

 

Regards croisés sur la démondialisation

 

Pour leJDD.fr, trois économistes de gauche regardent à la loupe le concept de démondialisation, qu’Arnaud Montebourg est parvenu à introduire au coeur de la primaire socialiste. C'est un véritable succès : de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen en passant par Nicolas Dupont-Aignan, nombreux sont les politiques qui ont multiplié les hommages appuyés à Arnaud Montebourg, partisan acharné de la "démondialisation". Le troisième homme de la primaire socialiste veut "reréguler avec force le système financier" et mettre en place des "protections commerciales aux frontières de l'Europe". Mais le concept est

diversement perçu par les économistes.

 

 

Pour y voir plus clair, le JDD.fr confronte les points de vue de Jacques Sapir*, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales; Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac; et Bernard Perret**, membre du laboratoire d’idées classé à gauche Terra Nova.

 

Qui veut vraiment démondialiser?

 

Jacques Sapir, l’un des défenseurs ardents du concept de démondialisation, n’hésite pas à appuyer bon nombre des propositions d’Arnaud Montebourg. "Je me reconnais complètement dans ce qu’il dit", affirme-t-il à propos de la lettre que le député de Saône-et-Loire a fait parvenir à Martine Aubry et François Hollande. Pourtant, le concept n’est pas aussi séduisant pour tout le monde. "Le terme de démondialisation peut être ambigu", plaide Aurélie Trouvé, qui reconnaît qu’il y a débat sur le sujet au sein d’Attac. "Nous sommes pour une mondialisation de certains processus, par exemple les négociations climatiques", argue-t-elle. Bernard Perret, lui, préfère écarter les options retenues par Arnaud Montebourg, évoquant "des mesures concertées pour mieux maîtriser la mondialisation".

 

Par où commencer? 

 

Arnaud Montebourg exige un "protectionnisme européen", indispensable selon lui, alors que les autres nations se sont déjà dotées de telles barrières. Toutefois, pointe Bernard Perret, "l’Europe, avec la politique agricole commune, a quand même une certaine forme de protectionnisme". "L’idée que l’Europe est une passoire par rapport aux autres pays est fausse", assure-t-il. La co-présidente d’Attac ne voit pas non plus dans le protectionnisme un préalable essentiel. "La première réponse à ce qui est en train de se passer, ce n’est pas le protectionnisme européen. C’est une harmonisation fiscale et sociale vers le haut au sein de l’Union", estime Aurélie Trouvé. Jacques Sapir va à contre-courant, affirmant même ne pas exclure "la possibilité que la France mette en place unilatéralement ce type de mesures". Une fermeté justifiée par l’impératif d’efficacité : pour l’économiste, "les seules négociations qui ont réussi sont des négociations où l’on a construit un rapport de force".

 

Le protectionnisme, dévastateur ou salvateur ?

 

Le terme est presque un tabou en économie. Pourtant, Jacques Sapir n’hésite pas à en faire le pilier de sa théorie de la démondialisation. Oui, il faut du protectionnisme, dit-il, arguant que cela inciterait les entreprises internationales à produire en France. Le principe est simple : le coût supplémentaire représenté par les barrières douanières annulerait l’avantage des faibles coûts de main d’oeuvre ayant cours à l’étranger. Dans cette hypothèse, admet-il toutefois, "les iPhone vont peut-être coûter un peu plus cher, mais il ne s’agit pas d’une consommation de base". Aurélie Trouvé, elle, rechigne à utiliser le terme repoussoir. Quant à Bernard Perret, il estime que l’adoption de mesures protectionnistes serait "une catastrophe". "Cela aurait des effets très négatifs sur la croissance, sur l’emploi. On s’isolerait", justifie-t-il. "La démondialisation ne veut pas dire l’interruption totale du commerce international. Aucun des auteurs qui l’évoquent n’estime qu’il faut revenir à l’autarcie", plaide au contraire Jacques Sapir. Mais pour Bernard Perret, "la réalité, c’est l’interdépendance. Les problèmes se répercutent d’un bout à l’autre de la planète".

 

Se protéger, mais contre qui?

 

S’il rejette le protectionnisme, Bernard Perret n’en partage pas moins le constat qu’il existe bien des nations plus agressives que d’autres dans la guerre commerciale actuelle. "Le vrai sujet, c’est de pousser les Chinois à coopérer sur le plan monétaire, avec des arguments tout à fait rationnels : la crise financière en Occident finira par rejaillir sur leur propre économie. Ils savent qu’ils risquent de se retrouver avec des avoirs en dollars qui ne vaudront plus rien", plaide-t-il. Aurélie Trouvé le rejoint lorsqu’elle appelle de ses voeux "une coordination mondiale sur les questions monétaires, pour empêcher les dévaluations compétitives". Pourtant, quand Arnaud Montebourg parle surtout de l’Europe face au reste du monde, la dirigeante d’Attac rappelle que "les premiers ressorts des délocalisations, c’est au coeur de l’Union européenne qu’il se trouvent et notamment en Allemagne, qui, avec ses lois Hartz IV (qui comprennent notamment la réduction des indemnités chômage et la création d’emplois à un euro de l’heure, ndlr), a joué le dumping social".

 

Quels risques pour la croissance?

Comme de nombreux économistes, Bernard Perret défend le bilan du libre échange et de la mondialisation "en terme de niveau de vie et de diffusion des innovations technologiques". "On voit bien que si on était resté au plan calcul et à CII-Honeywell-Bull (le "champion national", créé en 1966, en matière d'informatique, ndlr), on aurait pas de Mac sur nos bureaux", souligne le socio-économiste. Freiner le libre échange, ce serait donc freiner la croissance. "Rien ne prouve que le libre échange ait entraîné de la croissance", réplique Jacques Sapir. Selon lui, la croissance a été artificiellement gonflée depuis les années 1980, par des phénomènes tels que la chute du bloc soviétique ou les réorganisations au sein des entreprises qui ont conduit à l’externalisation de nombreuses activités. "Tous ces phénomènes créent de manière statistique de la valeur, sans en créer de manière réelle. A structure économique comparable, les gains de croissance ont été plus faibles que dans la période de 1950 à 1980. Or, c’était une période qui était marquée par un protectionnisme extrêmement important", explique-t-il.

 

Les deux hommes se retrouvent pourtant sur la nécessité de penser la croissance économique en des termes différents de ceux utilisés depuis les années 1960. "On va vers une croissance tendanciellement inférieure à 1% pour les pays tels que la France", estime Bernard Perret. "Le progrès social va devenir plus difficile. Il va falloir réfléchir autrement à la question du lien social, de la qualité de la vie." Jacques Sapir souhaite lui "une croissance où les biens publics, comme l’éducation ou la santé, prendront une place plus importante". L’économiste plaide pour l’intégration au calcul du PIB des "destructions de valeur", ces conséquences négatives de la croissance économique. Par exemple, explique Jacques Sapir, "la croissance de la productivité a été obtenue en France par des pressions sur les travailleurs plutôt que par une mécanisation du travail. Cela entraîne des pertes pour le système de santé à cause des maladies liées au stress". Pour les deux économistes, c’est donc l’idée même de progrès qui doit être redéfinie.

 

 

*Auteur de La Démondialisation, Seuil, 2011, 258 p, 19,50 euros

**Auteur de Pour une raison écologique, Flammarion, 2011, 275 p, 18 euros

 

 

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A chaque socialiste sa démondialisation

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