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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 08:54
Ce que révèle "Le Canard enchaîné"
sur "l'affaire immobilière"
du ministre Richard Ferrand

 

"Richard Ferrand piégé par une affaire immobilière et familiale." C'est en ces termes que Le Canard enchaîné annonce les révélations à paraître dans son numéro du mercredi 24 mai concernant le ministre de la Cohésion des territoires et candidat de La République en marche aux législatives. 

 

Alors que le gouvernement s'apprête à mettre sur la table sa loi sur la moralisation de la vie politique, cette affaire ouvre, selon l'hebdomadaire satirique, "la saga des locations familiales". Mais de quoi s'agit-il exactement ? Franceinfo vous fait un résumé. 

Que dévoile "Le Canard enchaîné" ? 

L'affaire commence en 2011. Richard Ferrand est à l'époque directeur général des Mutuelles de Bretagne, un organisme à but non lucratif. Selon Le Canard enchaîné, en janvier 2011, le bureau du conseil d'administration des Mutuelles se réunit pour choisir un nouveau local destiné à un centre de soins à Brest. C'est une société civile immobilière (SCI) nommée Saca qui est choisie "à l'unanimité", pour un loyer annuel de 42 000 euros. Celle-ci n'existe pas encore légalement, "n'est même pas encore propriétaire des surfaces qu'elle propose à la location", et sa future gérante n'est autre que… Sandrine Doucen, l'épouse de Richard Ferrand.

"Fort de [cet] accord financier, Sandrine Doucen peut passer la vitesse supérieure", ajoute le journal. Elle enregistre sa SCI au capital de 100 euros avec un ami de Richard Ferrand (une SCI doit compter au moins deux associés) qui investit "un euro pour acheter une action, pendant que Sandrine Doucen s'offre les 99 autres". Quelques mois plus tard, elle achète les locaux brestois et obtient un prêt "d'un peu plus de 402 000 euros", soit 100% du prix d'achat ainsi que les frais de notaire : un "traitement réservé aux acquéreurs qui disposent d'un locataire dont les revenus sont garantis", précise Le Canard. "La décision des Mutuelles va permettre à la compagne du directeur général de rembourser, à terme, la totalité de son emprunt bancaire."

 

En outre, "les lieux seront entièrement rénovés – et sans contrepartie – aux frais des Mutuelles, pour un montant de 184 000 euros", poursuit l'hebdomadaire.

Que répond le ministre ? 

L'opération n'a rien d'illégal, elle ne met pas en question de l'argent public et n'a débouché sur aucune plainte. Aussi Richard Ferrand, sollicité par Le Canard enchaîné, ne dément pas les faits et assure qu'il ne s'agit pas d'un arrangement : "c'était la solution la moins chère, plaide-t-il. Le prix était conforme au marché, et rien n’a été caché : tout le monde savait que cette SCI était la propriété de ma compagne."

 

Le président des Mutuelles de Bretagne savait-il que la SCI retenue allait appartenir à l'épouse du directeur général d'alors, demande Le Canard ? Interrogé, le président assure n'avoir "aucun souvenir" de cette information. L'hebdomadaire rappelle également que Richard Ferrand n'apparaît pas dans les statuts de la SCI. Et pour cause : un ami de la famille a accepté d'investir un euro afin de permettre sa création, avant de s'en retirer au profit de la fille de Richard Ferrand et Sandrine Doucen, explique Le Canard Enchaîné. En six ans, "la valeur des parts a été multipliée par 3 000", précise le journal.

 

Quant à l'actuel président du conseil d'administration, cité par l'hebdomadaire, il rappelle que le contrat a été signé par son prédécesseur et que les locaux correspondent "en tous points" aux besoins de la mutuelle. 

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24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 08:33

Il n'est pas dans nos traditions radicales de relayer les discours frontistes  ou des droites, il apparaît, cependant, que certaines analyses doivent être connues pour comprendre pourquoi leurs discours rencontrent l'assentiment de certains de nos concitoyens. 

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Dans ses derniers discours comme celui qu’il prononça au soir du 23 avril, Emmanuel Macron répète à loisir les mots « République » et « patrie ». Mais son parcours professionnel comme son engagement politique témoignent qu’il n’a cessé d’agir contre l’intérêt général des françaises et des français. Et de leur dissimuler ses objectifs réels. Faits et arguments.

 

Emmanuel Macron que ses soutiens omniprésents dans les médias présentent comme « un homme libre et indépendant » est en réalité un pur produit standardisé du système : le clone de François Hollande. Rappelons à ces montreurs de marionnette que leur « homme libre et indépendant » refuse toujours de publier la liste des contributeurs financiers à sa campagne électorale. Est-ce à dire qu’il aurait bénéficié de millions d’euros de plusieurs représentants du système pour monter son spectacle et entrer en scène médiatique en jouant le candidat anti-système ? Car Macron ne devint pas dès le mois de mai 2012 conseiller économique de François Hollande puis ministre de l’Economie par un travail personnel important et innovant en matière économique. Il entra à l’Elysée sur les recommandations appuyées des vieux briscards des réseaux du clan élitiste et arrogant des anciens des grandes écoles et de la grande finance capitaliste. De Jacques Attali à Alain Minc en passant par les inévitables salonards parisiens comme Bernard-Henri Lévy et quelques milliardaires à l’image de Pierre Bergé, les entremetteurs ne manquent pas, tous liés aux cercles atlantistes. De 2011 aux élections présidentielles de 2017, ceux-ci n’ont cessé de border son parcours avec le concours, plus ou moins déclaré, des représentants au pouvoir de la caste des grands propriétaires privés de l’économie. Peu importe qu’ils soient membres de Les Républicains ou « socialistes», le principal étant d’assurer la continuité du système. Son parcours a donc un bilan que les médias officiels n’évoquent pas et qu’il est donc nécessaire de rappeler.

 

Un bilan économique désastreux

Rappelons que du 15 mai 2012 au 15 juillet 2014 Macron fut Secrétaire général de l’Elysée, chef du pôle Economie et finance, puis, du 26 août 2014 au 30 août 2016 ministre de l’Economie et de l’industrie. A ce titre il est donc celui qui a joué le rôle le plus important avec le président de la République et les deux Premiers ministres Ayrault et Valls dans la politique économique et financière de la France de 2012 à 2016. Quels sont les résultats de la politique Macron-Hollande ? Le chômage a explosé : à son arrivée en mai 2012, la France comptait moins de 5 millions de chômeurs toutes catégories confondues. A son départ en août 2016, 11 millions de personnes sont sans emploi ! Car, parmi celles-ci, aux 6,5 millions de sans emplois officiels s’en ajoutent plus de 5 millions exclues des statistiques. La dette publique : elle se situait à un peu lus de 1800 milliards d’euros à son arrivée et dépasse les 2200 milliards d’euros à son départ en août 2016, soit quasiment 100% du Produit Intérieur Brut. Quant aux impôts dont le montant total se situait à un peu lus de 900 milliards d’euros par an ils sont de 1000 milliards d’euros par an en août 2016. Les entreprises ? Selon une étude publiée par le Cabinet Deloitte et Altares, spécialiste des données sur les entreprises, plus de 63 000 d’entre elles (63 081) ont défailli en 2015, soit 0,8% de plus qu’en 2014 (62 586). Et au premier trimestre 2015, plus de 18.000 sociétés feront faillite entre janvier et mars alors que, depuis 2009, chaque premier trimestre se conclut aux environs de 16.500 défaillances. Le nombre d’emplois menacés par ces défaillances dépasse les 66.000, chiffre record depuis 2009. Si en 2016, la tendance est à une légère baisse sur la majorité des secteurs d’activité (58057 défaillances contre 63081), par contre dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche le nombre de défaillances augmente de 4,5 %, passant de 1365 redressements ou mises en liquidation fin 2015 à 1427 fin 2016 ! L’évolution de ces principaux indicateurs montre clairement la responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’aggravation de la crise économique et sociale. A peine entré à Matignon comme ministre de l’Economie et de l’industrie, le jouvenceau de la Rothschild poursuivit la même politique que ses prédécesseurs.

 

Le programme Macron est déjà en application

Comme eux, il liquida une nouvelle partie du patrimoine français, jeta au chômage des milliers de salariés et décida de nouvelles privatisations importantes : aéroport de Toulouse-Blagnac, de Nice-Côte d’Azur, de Lyon… Se trouvant un destin médiatiquement obligé pour la France afin d’assurer la continuité de la politique atlantiste de François Hollande au service des grandes puissances financières, il peaufina la casse industrielle : libéralisation des lignes d’autobus ; accroissement du travail du dimanche et de nuit ; limitation du rôle des prud’hommes ; affaiblissement du code du travail ; déréglementation de la profession des notaires ; privatisation de l’industrie de l’armement et des aéroports ; filialisation de centres hospitaliers universitaires ; assouplissement des normes environnementales… « Si le projet apparaît comme un fourre-tout, il n’en possède pas moins une grande cohérence idéologique, que l’on peut résumer d’une formule : « Toujours moins ». Moins d’Etat, moins de protection sociale, moins de droits syndicaux, moins de règles pour les entreprises, moins de contrôle public » soulignait déjà, en avril 2015, la journaliste Martine Bulard.1 Déjà mis en chantier à cette époque sous l’ancien Premier ministre Valls sous l’appellation grandiloquente de projet « Pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques »2, imposé par la force à coup d’article 49-3, ce début de programme Macron a déjà des allures de grand bond En marche… arrière puisqu’il s’est déjà traduit par une aggravation de la situation économique et sociale. Emmanuel Macron se garde bien, tout comme les médias officiels, de revenir sur cette loi dont il est l’initiateur comme sur ses conséquences catastrophiques pour les entreprises et les français. En réalité, au-travers de sa loi c’est déjà le programme Macron qui est En marche. De même, la « loi travail » Valls-El Khomri-Macron n’est qu’un échantillon de son programme dissimulé sous le vocable trompeur de « libérer le travail ». Chacun peut imaginer facilement ce qui arrivera si celui-ci avait les mains libres pour le poursuivre à marche forcée – et funèbre – une fois installé à l’Elysée.

 

Ces GOPE que Macron dissimule…

( Il existe au sein des institutions bruxelloises des feuilles de routes - les Grandes Orientations Politiques Européennes - pondues par Bruxelles et qui donnent le "la" de la politique de ses membres)

Force est de constater qu’Emmanuel Macron est de tous les projets conçus pour soumettre la France à des puissances étrangères : soutien au traité de libre échange transatlantique (TTIP ou TAFTA) qui placerait les entreprises française sous le droit étasunien, soutien à l’Union dite « européenne » de Bruxelles qui compte aujourd’hui 123 millions de citoyens pauvres ou en exclusion sociale, soutien à l’OTAN et à la guerre en cours contre la Syrie, etc. Mais qui en parle dans les médias officiels ? Aussi, cet homme là qui n’a de cesse d’agir contre l’intérêt général des français ainsi que son bilan en atteste n’a pas qualité à se présenter comme un défenseur du pays dont cet ignare considère même qu’ « il n’y a pas de culture française » !…3 Toute son action politique, ses décisions en matière économique et financière témoignent de son imposture. Les citoyens qui, au-delà des annonces médiatiques, s’intéressent aux programmes politiques des candidats et à la réalité de leur activité politique savent que les Grandes Orientations de Politique Economique (GOPE) décidées par la Commission européenne des hauts fonctionnaires de Bruxelles seront appliquées à la lettre par Emmanuel Macron qui les a déjà faites siennes pour en reprendre les principes et objectifs. Celles-ci se résument en dix points :

- 1°- « Réduction des dépenses publiques ». Le gouvernement a annoncé son plan de 50 milliards d’économie. C’est la fameuse contrepartie du « pacte de responsabilité » pour ne pas faire exploser le déficit. Or, tous les économistes savent que pratiquer des coupes sombres dans les dépenses publiques lorsqu’un pays est déjà en période de stagnation économique est une politique qui ne peut que conduire à la récession ;

- 2°- Redéfinir « la portée de l’action des pouvoirs publics ». Cela signifie accentuer les privatisations et la destruction de notre système de santé et de nos services publics auxquels les Français sont majoritairement attachés. La fermeture de plusieurs dizaines de services d’urgence médicale est déjà programmée;

- 3°- Réaliser « d’importantes économies à court terme (qui) ne peuvent être réalisées sans une réduction significative de l’augmentation des dépenses de sécurité sociale ». Cela se fera par une baisse massive des remboursements de santé puisque la branche maladie représente quasiment 50 % des dépenses de la Sécurité sociale et la privatisation rampante de la Sécurité sociale via le recours croissant aux mutuelles privées. Pour la branche vieillesse, après la hausse de l’âge de départ à la retraite le gel du montant des pensions est à l’ordre du jour. Pour le chômage, le texte parle de « dégressivité des allocations » : cela augure d’une baisse plus importante et plus rapide des allocations dans le temps.

- 4°- « Simplifier les différents échelons administratifs » : il ne s’agit pas de lutter contre la bureaucratie mais d’éloigner les citoyens des centres de décision. L’objectif est d’en finir avec la République française comme Etat souverain et indépendant pour en faire une province de Washington. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, le déclara lui-même aux agriculteurs en colère : « On ne peut rien faire. La politique agricole se décide à Bruxelles »

- 5°- Dans le chapitre coût du travail, « il convient que le salaire minimum continue d’évoluer d’une manière propice à la compétitivité et à la création d’emploi ». Traduction : arrêter les revalorisations du SMIC et commencer à mettre en œuvre sa suppression.

- 6°- «Une attention particulière devrait être accordée aux dispositions réglementaires du Code du travail ou aux règles comptables liées aux seuils spécifiques en matière d’effectifs, qui entravent la croissance des entreprises françaises ». Le candidat Macron appelle cela « libérer le travail ». Il s’agit en fait de renforcer la « liberté d’exploitation » par le grand patronat que la « loi travail » a commencé à mettre en œuvre. Les français étant fiers de leur pays, des valeurs de leur République et de leurs conquêtes sociales, les grands propriétaires privés de l’économie ont souhaité bénéficier d’une main d’œuvre sous-éduquée, bon marché, non syndiquée et corvéable à merci.[i] Avec les guerres contre la Libye, puis contre la Syrie, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont ouvert les filières dites « Méditerranée » et « des Balkan »s. Résultat : non seulement la France est aujourd’hui en pleine illégalité internationale mais, selon la Commission européenne, « trois millions de personnes supplémentaires devraient arriver dans l’Union européenne » par ces deux corridors pour la seule période 2015-2017. La Commission n’a pas fixé de quotas par pays pour les groupes criminels venus par les mêmes filières…

- 7°- « Accroître la souplesse des conditions de travail en cas de difficultés économiques provisoires ». Il s’agit, comme à commencer à l’instituer la « loi travail » Valls-Macron- El Mokhri, de poursuivre la remise en cause de l’existence même des contrats de travail à durée indéterminée (CDI) et d’accroître leur précarisation.

- 8°- « Une majorité reste confrontée à d’importantes barrières à l’entrée ou à l’exercice (par exemple les taxis, le secteur des soins de santé, les notaires et, plus généralement, les professions juridiques) ». L’objectif est de pousser plus loin la déréglementation de ces professions déjà en difficultés suite à différents traités de l’Union « européenne ».

- 9°- « Les tarifs réglementés restent d’application pour les ménages et, en ce qui concerne l’électricité, ils sont fixés en dessous des niveaux de coûts et l’accès pour les autres fournisseurs est limité.» La hausse des tarifs et la privatisation d’EDF sont également programmées.

- 10°- « Dans le secteur ferroviaire, des barrières à l’entrée continuent d’entraver le bon fonctionnement du marché ». La privatisation de la SNCF et sa mise en concurrence forcée sont également envisagés. La privatisation partielle de la SNCF a déjà eu des effets très « significatifs » en matière de compétitivité : depuis le lancement du TGV en 1982, aucune ligne à grande vitesse ne relie toujours pas Paris à une capitale régionale comme Bordeaux, les actionnaires des sociétés privées trouvant cette réalisation trop coûteuse…4

Pour faire passer tous ces mauvais coups tout un dispositif de communication a été élaboré avec des objectifs différents pour le premier et le second tour des élections présidentielles.

 

Le contrat social français et la paix en danger

L’importante campagne de communication et de désinformation orchestrée par l’équipe d’Emmanuel Macron dissimule les conséquences du programme politique de candidat de la grande finance : la dislocation du contrat social français et la continuité de la politique belliciste de Bruxelles contre la Fédération de Russie et la paix. Lors du premier tour des élections présidentielles, l’objectif recherché par l’équipe et les soutiens d’Emmanuel Macron fut de mettre François Fillon hors course sans mener de campagne particulière contre Marine Le Pen. Le but recherché était alors de réorienter le vote des électeurs LR et du centre vers le candidat mis en scène par François Hollande et les milieux atlantistes. D’autre part, ces derniers laissèrent Benoit Hamon mener sa campagne sous les couleurs du parti « socialiste » avec le seul objectif de faire échec à Jean-Luc Mélenchon. François Fillon, seul candidat qui aurait pu mettre en échec Macron, mis hors de course, la communication change d’orientation pour le second tour. Après « la rupture » de Nicolas Sarkozy et « le changement maintenant » de François Hollande, il ne reste plus aux dirigeants « socialistes » qu’à laisser continuer de diaboliser le Front national par ses habituels détracteurs tout en présentant Emmanuel Macron comme « l’homme du renouveau ». Nouveaux visages et recette éprouvée pour la même vieille politique.

« Il nous vend un personnage de théâtre… »

Au théâtre médiatique Macron joue aux français la pièce du « candidat anti-système». Cette compétition à qui distribuera le plus de promesses non tenues a fonctionné à fond. Dans cette démocratie rabaissée à un simple concours de maquillage, les messes médiatiques à grand spectacle ont donné à certains le sentiment de participer au « pouvoir du peuple ». Las ! Ils ne sont que les brailleurs d’un show de divertissement politique jetable, les chauffeurs de salle et petits porteurs de drapeaux applaudissant aux déclarations d’épate, les paumés gavés d’un produit toxique rendu consommable et envedetté à coups d’annonces médiatiques répétées. Ainsi que l’a souligné, non sans humour, l’économiste Jacques Sapir, « tout ceci met au grand jour ce qu’est la candidature d’Emmanuel Macron. Une pièce montée, avec ce goût un peu douceâtre et écoeurant des pâtisseries de supermarché qui ont le sucre et les lipides en excès. C’est une candidature qui précède le programme, alors que la logique imposerait l’inverse. Car, se présenter à l’élection présidentielle, ce n’est pas rien, même si ce n’est que pour briguer le poste de gouverneur d’une France soumise à l’Allemagne. On attend d’un candidat un programme et une vision, qui ne se limite pas à des effets de manche dans des salles de réunions et devant des auditoires conquis d’avance. On attend du fond ; et le fond ici, contrairement à la fable du laboureur et de ses enfants, c’est bien ce qui manque le plus. »5

 

Sous une présentation trompeuse sur le thème de « la révolution » et du « renouveau », le programme de Macron ne propose rien d’autre que la continuité de la politique du président et des gouvernements de François Hollande à laquelle il a lui-même collaboré au plus haut niveau de l’Etat.

Propose-t-il de dégager la Banque de France du carcan de la Banque centrale européenne et des intégristes des marchés financiers ? Non. Propose-t-il de nationaliser le secteur bancaire et financier afin de permettre aux français de contrôler les mouvements de capitaux pour assurer la stabilité financière et monétaire du pays ? Non. Propose-t-il de nationaliser les sociétés du CAC40 afin de mettre l’économie au service de l’intérêt général, stopper l’évitement fiscal de ces entreprises, développer la gestion démocratique et créer de nouveaux rapports entre ces grands groupes et le tissu des PME et TPE ? Non. Propose-t-il d’interdire les licenciements dans les entreprises qui réalisent des profits ? Non. Propose-t-il de mettre en place un cadre législatif favorisant des avancées dans la gestion démocratique des entreprises, ces lieux où hommes et femmes passent l’essentiel de leur vie ? Non. Propose-t-il de nouvelles dispositions comme le recours aux référenda pour développer le débat et le choix démocratique du pays sur les grandes questions nationales ? Non. Propose-t-il de sortir du bloc militaire OTAN afin de redonner à la France son indépendance militaire, la maîtrise de sa défense et de s’engager pour la paix de la planète contre tout impérialisme ? Non. Propose-t-il de sortir de l’Union « européenne » de Washington pour participer à la construction de la grande Europe, bien réelle celle-là, qui s’étend de Vladivostok à Lisbonne ? Non.2 Rien de tout cela. Et pour cause : produit croisé de l’ENA, de l’Inspection des finances, de la banque Rothschild, socialo palot – pléonasme – petit-bourgeois, il est l’esbroufeur type enfanté par la génération Mitterrand. Se présenter comme « anti-système » quand on a eu le cerveau formaté à l’ENA – école où l’on apprend à gérer et reproduire le système à coups de règlements –, quand on a travaillé à la Banque Rothschild – institution qui figure au nombre des principaux acteurs de la financiarisation de l’économie –, quand on a été conseiller économique de François Hollande et ministre de l’Economie et de l’industrie du gouvernement Valls – avec les résultats désastreux que l’on connaît –, relève de l’imposture. Comme l’a si bien dit l’économiste Jacques Sapir, « il nous vend un personnage de théâtre, l’arriviste qui crache dans la soupe qui l’a longtemps nourrie. »6 Et l’on cherche en vain dans le parcours d’Emmanuel Macron le moindre élément qui permette de juger de son éloignement avec le dit système bien avant qu’il ne quitte la banque Rothschild en 2012 pour être injecté dans les allées du pouvoir politique. Aussi, Macron doit-il rassurer et bercer d’illusions sa « clientèle électorale ». Il eut du reste, bien maladroitement, à l’occasion du 71ème congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles qui se tenait à Brest en mars 2017, de dire tout haut ce qu’il pensait tout bas de la France du travail : « Un éleveur n’aime pas faire souffrir ses animaux, c’est comme penser qu’un entrepreneur aime licencier. » Du bétail, des boeufs quoi !… Ce n’est pas pour rien que les journaleux parigots se pâment devant ses discours creux à l’odeur des caves vides. Il est à l’image des rienologues de Balzac dans sa Monographie de la presse parisienne : « La page à l’air d’être pleine, elle a l’air de contenir des idées ; mais, quand l’homme instruit y met le nez, il sent l’odeur des caves vides. C’est profond, et il n’y a rien : l’intelligence s’y éteint comme une chandelle dans un caveau sans air. Le rienologue est le dieu de la bourgeoisie actuelle ; il est à sa hauteur, il est propre, il est net, il est sans accidents. Ce robinet d’eau chaude glougloute et glouglouterait in saecula saeculorum sans s’arrêter. »

 

L’essentiel : sauver le contrat social français

Comme je l’ai déjà dit, dans les faits, le programme d’Emmanuel Macron est déjà en application. Ceux qui s’apprêtent à voter et à faire voter pour cet imposteur contribueront à l’assassinat prémédité, planifié, cyniquement calculé de ce qu’il reste du contrat social français qui repose sur l’emploi salarié. Sans doute faut-il rappeler aux français la nécessité de s’opposer farouchement à sa destruction en cours ainsi que le fait Hervé Sérieyx, qui fut dirigeant d’entreprise, haut fonctionnaire et professeur d’université, dans son ouvrage pertinent Alerte sur notre contrat social : « Rappelons qu’en France, l’essentiel du contrat social repose sur l’emploi salarié : c’est lui qui finance pour la plus large part la sécurité sociale, et donc le système de santé, les retraites et le système de solidarité générationnelle, le train de vie de l’Etat via l’impôt et donc l’ensemble des systèmes de redistribution. Cet emploi salarié, au coeur de notre contrat social, dépend lui-même du destin de nos entreprises. »7 Les français qui ont voté et s’apprêtent à voter pour le candidat de la coalition « socialiste-Les Républicains » ou à s’abstenir n’ont visiblement pas encore pris conscience de la gravité des conséquences de la conception anglo-saxonne de l’entreprise (le « tout-actionnaire ») que défend En Marche. Une conception qui remet en cause l’emploi salarié sur lequel repose l’essentiel du financement de nos systèmes de solidarité ; une conception dont le programme de Macron, déjà en cours d’application, peut mettre à terre tous les fondements de notre protection sociale et dissoudre les liens qui nous permettent de faire société. Plus les entreprises seront privatisées au profit d’intérêts particuliers, plus l’intérêt général continuera de régresser, plus l’emploi salarié s’affaiblira, plus les solidarités s’effilocheront, plus le chômage et la misère gagneront de nouvelles couches de la société, plus l’avenir sera incertain et sombre. Pour cette raison essentielle, même sans être en accord avec le programme du Front national qui n’a, de mon avis, rien d’extrémiste, le vote pour sa candidate appert en la circonstance comme le seul moyen de faire barrage à la destruction continue de notre société par la grande finance en redonnant la parole au peuple de France. A l’opposé, une victoire d’En Marche entraînerait la France dans l’instabilité politique par les querelles internes et la recherche de majorité de circonstances des vieux partis – de LR aux groupuscules gauchistes en passant par les restes du couple Ps-Pcf -, dans l’aggravation de la situation économique et financière du pays par la poursuite de la politique de déréglementation et de privatisation avec pour conséquence une précarisation sociale sans précédent. On peut y voir des « avantages » à un moment où Macron, ancien collaborateur du criminel François Hollande8 en regard du droit international, s’est déclaré favorable à la guerre contre la Syrie et a pris des positions hostiles à l’encontre de la première puissance du continent européen, la Fédération de Russie. Mais que peut faire d’autre un candidat de la grande finance apatride alors que les milieux atlantistes de Washington et de Bruxelles cherchent à provoquer un nouveau conflit majeur pour effacer leur endettement et sauver leur système en crise ?9 Mais cela est une autre histoire dont les résultats du premier tour des élections présidentielles ont montré qu’elle échappe visiblement à l’entendement d’une majorité de français.

Jean-Loup Izambert

Journaliste d’investigation indépendant et écrivain

 source :Mondialisation.ca

Notes

1.Loi Macron, le choix du toujours moins, par Martine Bulard, Le Monde Diplomatique, avril 2015.

2.Sénat Projet de loi considéré comme adopté par l’Assemblée nationale en application de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution après engagement de la procédure accélérée « Pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », 19 février 2015.

3.Discours d’Emmanuel Macron, Lyon, 5 février 2017.

4.Lire sur ces sujet Les GOPE (Grandes Orientations de la Politique Economique) ou la feuille de route économique de Matignon, par Charles-Henri Gallois, responsable national de l’UPR e n charge des questions économiques, 13 mars 2017, www.upr.fr, privatisations en France.

5.L’inquiétant M.Macron, par Jacques Sapir,12 février 2017.

6.Ibid

7.Alerte sur notre contrat social, per Hervé Sérieyx, Ed. Eyrolles, p.16.

8.Lire 56, tome 1 L’Etat français complice de groupes criminels et 56, tome 2 Mensonges et crimes d’Etat, par Jean-Loup Izambert, IS Edition.

9.Lire Trump face à l’Europe, par Jean-Loup Izambert, IS Edition (En vente sur www.amazon.fr)

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23 mai 2017 2 23 /05 /mai /2017 13:12

 

« Le système de santé français au 15e rang mondial »,

ce que nous craignions arrive !

 

 

Le PRG 29 s’interrogeait en septembre dernier lors du congrès de Septembre 2016 à Montpellier.

 

 

La qualité des soins s’améliore à l’échelle de la planète, mais les pays les plus pauvres progressent moins vite que les autres.

 

Le projet, colossal, a nécessité la collaboration de plus de 2000 chercheurs à travers le monde. Pour la première fois, pas moins de 168 pays ont été jugés sur l’accessibilité et la qualité des soins entre 1990 et 2015.

 

Le bilan est plutôt positif: la tendance générale est à l’amélioration des systèmes de santé, conclut l’étude parue hier dans la revue britannique The Lancet. La tendance n’est malheureusement pas homogène et l’écart entre le haut et le bas du classement tend à se creuser, précisent les auteurs, qui ont travaillé sous l’égide de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, financé par la Fondation Bill et Melinda Gates.

 

En 2015, les meilleures places sont occupées par des pays européens (Andorre, Islande, Suisse, Suède), quand la queue du peloton est essentiellement composée de pays africains (République centrafricaine, Afghanistan, Somalie, Guinée-Bissau). Les plus belles progressions sont attribuées à la Chine, à la Turquie, à la Corée du Sud ou au Pérou.

 

«La méthode est pertinente car elle consiste à juger la qualité d’un système de santé sur le résultat qui intéresse le plus les usagers, la mortalité»

François Alla

 

La France se situe pour sa part à la 15e place, entre l’Autriche et la Belgique. Une position «à laquelle on pouvait s’attendre compte tenu de son niveau de richesse», analyse François Alla, professeur de santé publique à l’université de Lorraine et coauteur de l’étude.

 

Les chercheurs ont pris en compte la mortalité observée dans 32 pathologies choisies parce que le décès peut en théorie être évité grâce à une prise en charge médicale rapide (tuberculose, diphtérie, coqueluche, appendicite…). «La méthode est pertinente car elle consiste à juger la qualité d’un système de santé sur le résultat qui intéresse le plus les usagers, la mortalité», commente François Alla.

 

Les États-Unis à la 35e place

La performance nationale individuelle est par ailleurs évaluée à l’aune du développement sociodémographique (richesse nationale, taux de fertilité, niveau d’éducation de la population…). Les chercheurs l’ont utilisé pour calculer les performances que chaque pays est censé atteindre. Ainsi, en 1990, la France était en léger retrait (-5 points sur une échelle de 100) par rapport à ce que l’on était en droit d’attendre, mais le retard a été comblé en 2015, année où ses performances dépassaient les prévisions.

 

La France fait ­figure de mauvais élève quand on se penche sur les risques liés aux soins. 

 

Une dynamique qui ne va pas de soi dans tous les pays développés. Ainsi, les États-Unis ne sont que 35e dans le classement. «Une honte, surtout quand on considère que le pays dépense plus de 9000 dollars par an par habitant, soit plus qu’aucun autre pays», commente le Pr Christopher Murray, principal auteur de l’étude. En cause: une forte inégalité d’accès aux soins. En 2015, le pays accuse 10 points de retard sur les performances auxquelles il pourrait prétendre. Les résultats mettent aussi en lumière des leviers d’amélioration pour chaque pays. Ainsi la France peut se vanter d’un «bon système de santé, d’un accès égalitaire aux soins et d’un bon accès aux thérapeutiques innovantes», selon le Pr Alla, mais fait figure de mauvais élève quand on se penche sur les risques liés aux soins (maladies nosocomiales, effets secondaires des médicaments…). «Des milliers de morts pourraient être évitées chaque année en s’attelant à améliorer l’organisation des soins, la formation des soignants, l’observance des patients, les prescriptions médicales, constate le spécialiste. Il y a là un vrai enjeu qui devrait devenir une priorité du ministère de la Santé.»

 

 

Source le Figaro.fr

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11 mai 2017 4 11 /05 /mai /2017 15:46
Article paru dans Ouest-France du 10 mai 2017

Article paru dans Ouest-France du 10 mai 2017

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11 mai 2017 4 11 /05 /mai /2017 15:22
Article paru dans CFDT Magazine de mai 2017

Article paru dans CFDT Magazine de mai 2017

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 16:49
Le 25 mai 2016 je rédigeais ce texte en réaction à une information parue dans la presse (BFM TV).
 
 
"Valls menace de quitter Matignon
devant des ministres" BFM.TV
 
 
L’enlisement est là. Stratégiquement Valls a déjà beaucoup perdu. Le 
gouvernement de gauche/droite qu’il dirige et auquel nous participons est 
sérieusement « cramé". Madame El Khomri n’a plus la main, l’a-t-elle 
jamais eu ? Le Sénat qui va s’emparer de la loi pour la détricoter, c’est 
ce qu’annonce la droite majoritaire,  va générer de la surenchère et 
attiser les tensions. Le texte qui retournera à l’assemblée devra être à 
nouveau réécrit. ET il n’y aura guère d’apaisement dans le peuple. Déjà, 
dans les groupes  parlementaires socialistes la minorité demandant le 
retrait du texte devient progressivement majorité.De plus, Pierre Joxe 
ancien ministre de l’intérieur, ex ministre de la Défense a déclaré sur 
Europe 1 :""La loi travail, personne n'en veut, ni la gauche, ni la 
droite, ni les syndicats, ni le Medef, pourquoi le gouvernement s’obstine 
? ». Lui aussi serait un irresponsable?
 
Les actions d’intoxications relayées par une grande partie de la presse 
prennent de moins en moins. A cet égard cela vaut le coup d’aller prendre 
des cafés ou des Perriers dans les bistrots. Les hors sols, les énarques 
et technocrates de tous poils en apprendraient de belles sur ce que 
pensent d‘eux les citoyens. Sur les réseaux sociaux c’est pas mal non 
plus. Et singulièrement le "syndicalisme bashing" ne passe plus, lui non 
plus, malgré les inconvénients des mouvements sociaux. Si en plus les 
femmes rentrent, en masse, dans le mouvement ; eh bien,  le gouvernement 
sera conduit à revoir ses positions de manière drastique.
 
A l’occasion du Forum républicain d’octobre 2014 à Paris nous avions eu 
l’occasion de décrire dans un document (Cahier Radical) les failles de 
fonctionnement du Couple Hollande-Valls. Cela, malheureusement se 
vérifie. Il est temps pour remettre la France d’aplomb de sonner la 
retraite. Valls sera sacrifié, c’est la fin, tragique parfois, des 
Premiers Ministres. Valls ne disait-il pas qu’il était en CDD ou quelque 
chose comme cela, étant bien conscient que ce poste est par nature 
instable ?
 
Pour autant, la France peut-elle se réformer ? Moi je le crois mais la 
méthode, l’esprit, les projets doivent conduire à décrire un avenir ou le 
peuple a de réels espoirs de s’inscrire dans une démarche de progrès.
 
Là, aujourd’hui,  le peuple se sent floué, trompé.
 
La loi El Khomri  a servi de révélateurs à toutes les tensions sociales 
pré-existantes de ces dernières années.
 
Radicalement
 
Jean-Pierre Bernard – PRG29
 
Le gouvernement n’est pas revenu en arrière Hollande et Valls n’ont pas eu accès à la présidentielle. qu’en sera –t-il Dimanche ?

 

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 16:25
Article paru dans Ouest-France du 26 avril 2017Article paru dans Ouest-France du 26 avril 2017

Article paru dans Ouest-France du 26 avril 2017

Communiqué du Parti Radical du Finistère:

 

La fédération du Finistère du Parti Radical de Gauche a soutenu le candidat Benoît Hamon au premier tour des élections présidentielles de 2017, ayant respecté le choix des électeurs et électrices suite aux Primaires Citoyennes de février 2017. 

 

Le Parti Radical de Gauche considère que cette élection présidentielle fait surgir de graves fractures et impose une recomposition politique urgente pour permettre de gouverner la France de façon cohérente et stable. L’heure est venue d'apporter des réponses concrètes aux attentes des Français et de bâtir une nouvelle ère politique. 

 

Aussi face aux résultats qui déconcertent, la fédération du Finistère du Parti Radical de Gauche appelle à voter Emmanuel Macron seul candidat à défendre le modèle républicain et démocratique qui unit la France.

 

Christiane Migot 

Présidente PRG29

Conseillère municipale à la ville de Brest

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 17:59
Article paru dans Ouest-France du 14 avril 2017

Article paru dans Ouest-France du 14 avril 2017

Buffet froid

 

"Mes amis du Parti socialiste qui(défendent ce vote utile) se trompent ou se mentent à eux-mêmes." vocifère le premier élu de la ville de Brest. Ni tromperie, ni mensonge clame-t-il. Balivernes, opportunisme surement.

 

"La stratégie est le moteur de la guerre" aurait pu écrire Clausewitz, auteur d'un traité reconnu de stratégie militaire. Mais aussi de la politique. Alors tous nos élus ou élues sentant le vent tourné suite à nos inutiles et évitables Primaires Citoyennes de la Belle Alliance Populaire se sont imposé(e)s cette contorsion pour les faire basculer d'un potentiel gagnant-perdant, à savoir Benoît Hamon, vers un tout autant potentiel gagnant-gagnant Emmanuel Macron.

 

Le tour de rein n'est pas très violent pour ces élus et élues dont la parole veut tout aussi bien dire un jour une chose et dire un autre jour son contraire. Et la nouvelle étiquette de ces nouveaux marcheurs justifie bien cette contorsion.

 

Où est le respect de l'engagement sur une idéologie, des propositions ou un programme au nom de citoyens et citoyennes ayant engagé(e)s leur vote dans ce climat de confiance? Oublier. Et pourtant c'est un contrat politique qui est signé entre l'élu et ses électeurs et électrices. Fi de tout cela. De toute façon il y aura d'autres électeurs et électrices à faire confiance et la boucle est bouclée. Et la duperie gommée.

 

Jean-Louis Migot

PRG29

 

 

 

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 17:51
Communiqué paru dans Caen-Actus de Mars 2017

Communiqué paru dans Caen-Actus de Mars 2017

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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 22:03

 

 

 

 

 

 

Lettre de Victor Hugo à Lamartine

 

Mon illustre ami,

 

Si le radical, c’est l’idéal, oui, je suis radical.


Oui, à tous les points de vue, je comprends, je veux et j’appelle le mieux ; le mieux, quoique dénoncé par le proverbe, n’est pas ennemi du bien, car cela reviendrait à dire : le mieux est l’ami du mal. Oui, une société qui admet la misère, oui, une religion qui admet l’enfer, oui, une humanité qui admet la guerre, me semblent une société, une religion et une humanité inférieures, et c’est vers la société d’en haut, vers l’humanité d’en haut et vers la religion d’en haut que je tends : société sans roi, humanité sans frontières, religion sans livre. Oui, je combats le prêtre qui vend le mensonge et le juge qui rend l’injustice. Universaliser la propriété (ce qui est le contraire de l’abolir) en supprimant le parasitisme, c’est-à-dire arriver à ce but : tout homme propriétaire et aucun homme maître, voilà pour moi la véritable économie sociale et politique. Le but est éloigné. Est-ce une raison pour n’y pas marcher ? J’abrège et je me résume. Oui, autant qu’il est permis à l’homme de vouloir, je veux détruire la fatalité humaine ; je condamne l’esclavage, je chasse la misère, j’enseigne l’ignorance, je traite la maladie, j’éclaire la nuit, je hais la haine.


Voilà ce que je suis, et voilà pourquoi j’ai fait Les Misérables.


Dans ma pensée, Les Misérables ne sont autre chose qu’un livre ayant la fraternité pour base et le progrès pour cime.


Maintenant jugez-moi.

 

Les contestations littéraires entre lettrés sont ridicules, mais le débat politique et social entre poëtes, c’est-à-dire entre philosophes, est grave et fécond. Vous voulez évidemment, en grande partie du moins, ce que je veux ; seulement peut-être souhaitez-vous la pente encore plus adoucie. Quant à moi, les violences et les représailles sévèrement écartées, j’avoue que, voyant tant de souffrances, j’opterais pour le plus court chemin.

 

Cher Lamartine, il y a longtemps, en 1820, mon premier bégaiement de poëte adolescent fut un cri d’enthousiasme devant votre aube éblouissant se levant sur le monde. Cette page est dans mes œuvres, et je l’aime ; elle est là avec beaucoup d’autres qui glorifient votre splendeur et votre génie. Aujourd’hui vous pensez que votre tour est venu de parler de moi ; j’en suis fier. Nous nous aimons depuis quarante ans, et nous ne sommes pas morts ; vous ne voudrez gâter ni ce passé ni cet avenir, j’en suis sûr. Faites de mon livre et de moi ce que vous voudrez. Il ne peut sortir de vos mains que de la lumière.

 

Votre Vieil ami Victor Hugo

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