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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 14:48

 De l’intérêt du conflit 

 

Sources : | Rue89 Les blogs 12/11/12 14:46http://blogs.rue89.com/de-interet-conflit/2012/11/12/ogm-la-guerre-secrete-pour-decredibiliser-letude-seralini-228894?

 

Le site Rue89 publie une enquête sur les actions des Pro-OGM pour annihiler toute contestation, en particulier et la dernière en date, l'étude du Professeur Séralini et de son équipe. Ces personnages souvent hauts placés sont impliqués dans des conflits d'intérêts et ne cherchent qu'à masquer les risques potentiels des OGM et refusent toute transparence. Leur utilisation de méthodes outrageusement opaques ne peuvent que conduire à rendre le citoyen consommateur de plus en plus méfiant. Les radicaux de gauche  ne sont pas contre  la recherche scientifique et ne refusent pas la modernité. Mais si cela doit se réaliser au détriment de la santé des citoyens et aux moyens d'actions quasi délictueuses pour protéger les gras profits de quelques uns...  le choix est clair...

PRG29

OGM : la guerre secrète pour décrédibiliser l’étude Séralini.

Benjamin Sourice

Journaliste pigiste

Publié le 12/11/2012 à 13h15

 

Des grains de maïs MON810, génétiquement modifiés, produits par Monsanto, lors d’une manifestation anti-OGM à Trèbes, près de Carcassonne, le 23 janvier 2012 (ERIC CABANIS/AFP).

Pour décrédibiliser définitivement l’étude controversée du professeur Gilles-Eric Séralini tendant à démontrer la nocivité potentielle des OGM, il y aurait un moyen simple : obtenir de la très sérieuse revue Food and Chemicals Toxicology (FCT) qui l’a publiée, qu’elle se rétracte et "retire" l’étude de la liste de ses publications. C’est à quoi s’emploient de nombreux experts, dans une bataille qui ressemble à un mouvement orchestré. Une véritable guerre de relations publiques où tous les coups sont permis.

La revue scientifique a reçu de nombreuses lettres de détracteurs. Elle en a publié une vingtaine, ainsi qu’une « réponse aux critiques » que l’équipe Séralini à également mises en ligne. Débat scientifique légitime, me diriez-vous ? Pourtant, derrière la cohorte des titres universitaires  affichés, se dessine une « biotech-sphère » où s’entremêlent chercheurs en biotechnologie, spécialistes en politique de régulation etreprésentants de l’industrie.

Ces partisans de la biotechnologie dénoncent la « mauvaise science » (« junk science ») de ces « chercheurs-militants » systématiquement présentés comme des « activistes liés à la cause écologiste » et « animés d’intérêts personnels ».

 

Un réseau international

L’une des premières lettres publiées est collective. Elle est signée par 26 personnes, pour la plupart des scientifiques, dont le détracteur national de Séralini : Marc Fellous de l’Association française pour les biotechnologie végétale.

L’AFBV est également derrière le communiqué vengeur des Académies [PDF] dénonçant l’« orchestration de la réputation d’un scientifique […] pour répandre des peurs » ou insistant sur le profil « militant » de Gilles-Eric Séralini. Nombre des co-signataires, aux côtés de Marc Fellous, sont liés au groupe pro-OGM Agricultural biotechnology world (AgBioWorld) animé par le généticien C.S Prakash, lui-même signataire de la lettre collective.

Prakash et son organisation sont également les auteurs de deux pétitions [la première recueille 57 signatures ; la seconde 731] pour réclamer « la diffusion des données brutes » de Gille-Eric Séralini. Etonnamment, les premières signatures de chaque pétition correspondent aux mandataires de lettres envoyées à la revue FCT.

 

 

DE L’INTÉRÊT DU CONFLIT

Information sur les lanceurs d'alertes, les conflits d'intérêts d'experts et une recherche transparente OGM la guerre secrète pour décrédibiliser l’étude Séralini 

 

Campagnes virales et diffamation.

En 2002, le quotidien britannique The Guardian révélait qu’AgBioWorld avait joué un rôle majeur dans une « campagne virale » de diffamation contre le lanceur d’alerte Ignacio Chapela après qu’il eu découvert la pollution génétique du maïs mexicain.

L’enquête indique que le site de l’association était hébergé par le cabinet de communication Bivings, mandaté par Monsanto et dirigé par un certain Jay Byrne. Celui-ci utilisait de fausses identités (« Mary Murphy et Andura Smetacek ») pour parler au nom « de la communauté scientifique » et insister sur les liens de Chapela avec les écologistes, assimilés à des « terroristes » et des « vandales ».

La société Bivings a été dissoute en décembre 2011 suite à une cyber-attaque des Anonymous dans la cadre de l’opération « End Monsanto ». Mais Byrne a depuis repris ses quartiers à Saint Louis (Illinois, USA), où siège Monsanto, avec sa nouvelle société V-fluence. C’est le même type de stratégie de diffamation que suit Henry Miller, signataire du courrier collectif à FCT, référent « régulation sanitaire » d’AgBioWorld et membre du think-tank néoconservateur Hoover Institution.

Dans une série d’articles publiée par Forbes, il qualifie l’étude Séralini de « frauduleuse » et dénonce les « profiteurs de peur » issus d’une « industrie de la protestation financée par les intérêts du bio ».

Or, cette tribune au vitriol est cosignée... par Jay Byrne. Le magazine a dû révéler a-posteriori son CV de responsable de la communication virale pour Monsanto (1997-2001). Le CV de Henry Miller est tout aussi intéressant puisqu’il s’agit du « père fondateur » (1989-1994) de la réglementation des OGM au sein de l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and drug administration). Il est l’architecte, avec l’ancien avocat de Monsanto Michael Taylor, du fameux « principe d’équivalence en substance », la pierre  angulaire de la réglementation des OGM dans le monde entier.

 

Des conflits d’intérêts masqués

Autre tactique saisissante parmi les détracteurs de Séralini : dissimuler leur lien avec l’industrie en se présentant systématiquement comme des scientifiques rattachés à des universités ou des centres de recherche. Il en va ainsi pour Anthony Trewavas et Bruce Chassy, référents « biologie » et « OGM » d’AgBioWorld. Tous deux auteurs de courrier réclamant la rétractation de Food and Chemicals Toxicilogy.

Se présentant comme professeur émérite en sécurité alimentaire à l’université de l’Illinois, Chassy est un lobbyiste ayant participé à la rédaction de travaux pour Dow Chemicals, autre géant des biotech, afin de simplifier, voir supprimer, les réglementations sanitaires sur les OGM. Il estégalement le directeur de publication, avec un salarié de Monsanto, de deux rapports d’orientation [2004, PDF ; 2008, PDF] sur la réglementation des OGM pour l’International life science institute (ILSI), le principal lobby sur les questions scientifiques touchant à l’agroalimentaire.

A noter que deux dirigeants du panel OGM de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), Harry Kuiper, qui l’a dirigé pendant près de dix ans (2003-2012) et Gijs Kleter, son actuel vice-président, ont travaillé sur ces documents stratégiques de l’ILSI sous la direction de Chassy.

Par ailleurs, si trois auteurs de lettres spécifient ouvertement leur lien contractuel avec Monsanto, le Dr. Andrew Cockburn se présente modestement comme « toxicologiste à l’université de Newcastle ». Pourtant, jusqu’en 2003, M. Cockburn était Directeur Scientifique pour Monsanto Europe/Afrique avant de monter sa société de lobbying Toxico-Logical Consulting Ltd...

Et puisque ce monde est petit, le Dr. Cockburn est également directeur du Groupe d’Experts de l’ILSI sur l’évaluation des aliments contenant des nano-matériaux...

 

Un lobby à 13 milliards de dollars

La litanie des conflits d’intérêts et autres positionnements pro-biotech de la cinquantaine de détracteurs publics de l’étude Séralini pourrait se poursuivre sur des pages. On croise des représentants de syndicats indiens de promotion des biotechnologie, d’autres souhaitant stopper la faim dans le monde avec une ration d’OGM, ou encore des spécialistes de la communication pro-OGM (David Tribe) et autres lobbyistes travaillant entre São Paulo (Lucia de Souza), Washington et Bruxelles, le triangle d’or des OGM...

Un monde clos qui réagit de façon épidermique à l’étude Séralini, celle-ci menaçant la stratégie commerciale bien huilée d’une industrie des semences OGM engrangeant 13 milliards de dollars en 2011. Face au poids de ce lobby, déterminé à enterrer toute voix discordante, la revue Food and Chemicals Toxicology pourra-t-elle résister ?

 
Nous poursuivrons le suivi de ces sujets. 
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