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  • : Bienvenue sur les archives des Radicaux de Gauche en Finistère.
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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 16:08

Arrêt sur images  publie sur son site :

 

  ici :  http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14301 

 

RAPPORT ÉVASION FISCALE : LE SÉNAT S'INQUIÈTE

 

Après cinq mois d'enquête et plus de 90 auditions, la Commission d'enquête sénatoriale sur l'évasion fiscale a rendu son rapport. Où elle conclut que la question est… compliquée, et qu'il est temps pour le gouvernement de s'en saisir.

Ils ont entendu des dizaines de personnes (l'éconaute a suivi une journée d'auditions), compulsé des rapports, se sont déplacés à Bruxelles. Et ont constaté, alarmés qu'ils ne savaient rien, ou pas grand-chose, sur l'évasion fiscale. Les sénateurs de la commission d'enquête sur l'évasion fiscale, menés par l'UMP Jacques Dominati (que nous avons reçu pour parler de ce sujet épineux) ont estimé mardi 24 juillet lors d'une conférence de presse que l'évasion fiscale"représente, au moins, le montant du remboursement des intérêts de la dette française chaque année".

 

Soit une somme floue, comprise entre 30 et 50 ou 60 milliards d'euros de manque à gagner chaque année pour le fisc.  

 

Eric Bocquet, le rapporteur de la commission, a déploré "la misère des évaluations", mais aussi l'existence d'une"véritable ingénierie de la fiscalité", au service des sociétés et des entreprises qui souhaitent payer le moins d'impôts possibles, quitte à parfois s'affranchir de la légalité.

 

Alors, quelles solutions ? Le rapport avance une soixantaine de propositions pour lutter contre la fuite des capitaux. Problème : pour l'heure, le texte n'est pas disponible sur le site du Sénat. Mais selon divers articles de presse, la plus notable consiste en la création d'un "Haut-Commissariat à la protection des intérêts financiers publics", qui coordonnerait la lutte contre l'évasion fiscale, et serait placé sous l'autorité du premier ministre. La commission propose aussi la création d'un outil statistique adéquat et de renforcer les moyens de contrôle de l'administration, en créant des "informaticiens-enquêteurs", as de la filature des capitaux baladeurs.

 

Dominati et Bocquet "espèrent voir certaines de leurs préconisations traduites en dispositions législatives, dans le projet de budget 2013, discuté à l'automne", souligne Le Monde"C'est un axe politique majeur pour le gouvernement, il y a une impérieuse nécessité à faire cesser cette fraude au fisc", assurent-ils.

 

Selon l'ONG Tax Justice Network,les paradis fiscaux abritent entre 21 000 et 32 000 milliards de dollars (entre 17 344 et 26 430 milliards d'euros) de placements soigneusement dissimulés. Ce qui correspond au poids de l'économie américaine, plus celui de l'économie japonaise ! Une bonne partie de ces milliards est hébergée au cœur même de l'Europe, qui abrite certains des "paradis fiscaux les plus puissants du monde", comme Jersey, Monaco ou Luxembourg, a rappelé Bocquet. Selon lui, cela explique pourquoi l'Europe est paralysée sur ces questions.

 

Cela peut-il durer encore longtemps ? Les très riches continuent de s'empiffrer sur le dos des moins bien lotis. La classe libérale reconstruit insensiblement le servage, l'esclavage, l'exploitation de l'homme par l'homme. Les banques, les assurances sont les dragons du roi... Le peuple pourra-t-il endurer et accepter cela longtemps, longtemps, longtemps? Le complot libéral va réussir à réactiver la lutte des classes.

 

Erwan MARIE

PRG29

 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 15:02

20 milliards d'euros d'impôts!

 

Les sales coups se font toujours en douce. "SarkoFillon" ont laissé une bombe en quittant leurs fonctions, 20 milliards ce n'est pas rien.

 

En fait ces deux bougres, ont prétendu préparer un budget pour 2012/2013 incluant les augmentations d'impôts inscrits dans le cadrage budgétaire adressé à Bruxelles. Mais il n'en a rien été, car elles n'ont pas été votées par la droite lors des nombreux plans de rigueur, présentés les uns après les autres,  en fin de quinquennat. Le journal Marianne évoque la malhonnêteté de Sarkozy, on peut y associer la clique du gouvernement Fillon. Qui laisse finalement au français au total une ardoise de 49 milliards ... Une belle bande d'incompétents vient de quitter le pouvoir, tant mieux.

 

Pour le nouveau gouvernement ce n'est qu'une demi surprise car lors de la campagne présidentielle  la gauche avait dénoncé ce fait en sommant Fillon de détailler ces 20 milliards d'euros d'impôts pour 2012/2013. En fait ce n'était qu'une manipulation électoraliste et de camouflage.

 

Rude décision pour le gouvernement de  François Hollande et Jean-Marc Ayrault qui devra trancher, et gérer cela avec Bruxelles.

 

Erwan MARIE

PRG29

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 15:04

Rappelez vous 2008, reconnaissance officielle de l'existence de "la crise", Nicolas Sarkozy enfourche le destrier de la lutte contre la finance, contre les paradis fiscaux, contre la fraude fiscale. Rappelez-vous la liste brandit par un Woerth menaçant à l'assemblée de la liste de trois mille fraudeurs. Puis plus rien...

 

Aujourd'hui, le site www.Marianne2.FR révèle qu'une enquête menée par Antoine Peillon  débouche sur un livre d'ou il ressort que : "la banque suisse UBS a conduit des pratiques suspectes aboutissant à faciliter, voire organiser l'évasion fiscale de milliers de citoyens français" et " que l'état français n'a rien diligenté en depit des alertes des administrations des fiances et des douanes". Etrange....

 

Lorsque l'on fait le compte de l'action de Sarkozy-Fillon à la tête de l'Etat, on arrive à un bilan de plus de mille milliards de cadeaux aux riches. Et la France serait pauvre? Non elle se fait piller avec l'aides politiciens de droite.

Une petite addition  simple :

- 590 milliards d'évasion Fiscale

- 500 millards en cinq ans perdus par les cadeaux fiscaux, l'absence de lutte contre la fraude fiscale , les niches fiscales inutiles.

 

Le bilan Sarkozy-Fillon un déficit de plus de 1000 milliards d'euros. ET il faudrait faire confiance à cette clique?

 

Jean-Pierre BERNARD

PRG29

 

 

Source : WWW. Marianne2.fr, blog Radicalisme en Finistère, syndicats des impôts

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 11:34

Le syndicat de la direction générale des finances publiques publie le bilan fiscal du quinquennat (2007/2012). Ce bilan est sans appel : plus de 2,5 milliards d'allègement pour les foyers fiscaux les plus riches mais, plus grave encore, 50 milliards d'euros ont disparus par la fraude fiscale.

 

Le bilan fiscal de Nicolas Sarkozy met bien en évidence les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches.

 

Selon le syndicat du Trésor :  «Globalement, sur le plan macroéconomique, il y a bel et bien eu un allègement d'impôts, moins important que prévu, mais un allègement au bénéfice des 1 à 2% de Français les plus riches»,  c'est ce qu'a déclaré son secrétaire national Vincent Drezet, au cours d'une conférence de presse.

 

Le syndicat évalue à 7 milliards d'euros le total des allègements consentis au travers, entre autres, du renforcement du bouclier fiscal, qui plafonne les impôts directs de tout contribuable à la moitié de ses revenus, et de l'allègement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Des corrections et relèvements d'impôts sur le revenu des plus riches ont été introduits, estimés par le syndicat à environ 4,5 milliards d'euros.

«Toutes choses étant égales par ailleurs, la différence entre la situation avant le quinquennat et celle en fin de quinquennat fait apparaître une différence de 2,5 milliards», a précisé à l'AFP M. Drezet, une différence qui se maintiendrait sur les années suivantes si la fiscalité demeurait telle qu'elle est actuellement.

Les classes moyennes et modestes ont été clairement pénalisées

La définition des «plus riches» retenue est celle des ménages qui gagnent 100.000 euros ou plus par an, a précisé le syndicat. «Ce sont plutôt eux qui payent de l'ISF, qui utilisent le droit de donation à succession, les niches fiscales, etc», a commenté M. Drezet.

«Ces personnes-là ont bénéficié à la fois d'allègements, par exemple allègement de l'ISF de 1,8 milliard décidé en 2011, également pour certains du bouclier fiscal pendant quelques années, de l'allègement en matière de droit de donation et de succession», a-t-il expliqué.

«Le profil type du contribuable pénalisé, ce sont les classes moyennes» mais aussi «les classes modestes», a-t-il estimé, notamment en raison des hausses de la TVA.

«Il y a une ribambelle de taxes qui ont augmenté et qui sont principalement des taxes proportionnelles ou sur la consommation, qui ne tiennent pas compte de la faculté contributive des contribuables», a-t-il poursuivi.

Dès l'été 2007, le nouveau président avait renforcé le bouclier fiscal. Le début du mandat s'est aussi accompagné, avec la loi Tepa (travail, emploi et du pouvoir d'achat) votée à l'été 2007, d'une défiscalisation des heures supplémentaires.

Depuis le début de la crise, on assiste au «détricotage» du «paquet fiscal» de 2007 avec plus de prélèvements sur les revenus élevés mais une exception importante: l'allègement de l'ISF.

Le gouvernement, en diminuant les effectifs, a permis une fraude fiscale de plus de 50 milliards.

Tout aussi grave le gouvernement Sarkozy-Fillon a sciemment réduit les moyens humains et techniques pour lutter contre la fraude fiscale perpétrée par les plus riches, entreprises et personnes privées. Ainsi, d'après le syndicat  : " les travaux du Conseil des Prélèvements Obligatoires confirment ce que les fiscalistes constatent de longue date, "Ils montrent que la fraude fiscale est importante mais aussi qu'elle se développe, se diversifie, se complexifie et s'internationalise. La nécessité du développement et du renforcement fiscal ne saurait donc être remise en cause, sauf à expliquer aux contribuables honnêtes qu'il est normal qu'ils paient ce que d'autres fraudent ".

Cela renforce bien notre conviction  qu'il faut rendre la fiscalité favorable aux classes moyennes et populaires, c'est l'engagement de notre candidat à l'élection présidentielle François HOLLANDE.
  
 

Jean-Pierre BERNARD

PRG29

 

avec  l'AFP, Libération, Le Monde et le SNUI-SUD. Trésor Solidaires

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 15:13

Dans la dernière livraison du Monde Diplomatique Jean-Christophe Le Duigou propose à la réflexion de nouvelles approches.

 

Du gouvernement au Parti socialiste, une pléthore de projets

Réhabiliter l’impôt, dissiper les faux-semblants

 

Alors que les déficits publics s’accumulent, la course au moins-disant fiscal se poursuit. M. Barack Obama a prolongé les baisses d’impôts pour les plus riches. En France, M. Nicolas Sarkozy veut supprimer l’impôt sur la fortune. Des économistes socialistes cherchent un peu plus de justice, tout en restant dans le même cadre. N’est-il pas temps d’aller plus loin ?

Enfin, le vent a tourné et la réforme fiscale revient au goût du jour. Certains osent même évoquer la perspective d’une « révolution ». Mais sommes-nous au seuil d’une vraie transformation de la fiscalité ou d’un simple aménagement de l’Etat-providence secoué par la crise ?

Pendant trente ans, les gouvernements successifs ont vécu avec l’illusion de la solidité de notre système de finances publiques. Quelles que soient les difficultés, les services publics continuaient à fonctionner. Les budgets assumaient tant bien que mal les conséquences de la montée du chômage. La décentralisation permettait de transférer des charges de financement importantes aux collectivités territoriales. En contrepartie, l’Etat, via un endettement en forte croissance, devenait le principal soutien des marchés financiers — au point de former avec eux un couple indissociable.

En France comme ailleurs, le conformisme a dominé le débat sur la politique économique, les fiscalistes ne contribuant guère à son renouvellement. La réduction des prélèvements sur le capital et ses revenus fut ainsi le nec plus ultra des choix proposés. Gauche et droite, successivement, ont creusé ces fameuses « niches » qui font de notre système de prélèvement un gruyère, où coexistent des taux d’impôts et de cotisations apparemment élevés et des assiettes (1) réduites, au moins pour tout ce qui n’est pas rémunération salariale. Les exonérations ciblées étaient déjà nombreuses. Mais en cinq ans, de 2003 à 2008, l’ampleur des cadeaux octroyés a augmenté de 47 %, passant de 50 à 73 milliards d’euros (2).

Désormais, en dépit des tentatives d’en reculer l’échéance, l’augmentation des prélèvements paraît inéluctable. Preuve, une nouvelle fois, comme le disaient à la fois Karl Marx et Joseph Schumpeter, que « l’impôt est la base matérielle de l’Etat ».

Une partie de la droite prône le remplacement partiel des cotisations sociales par une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Des experts de gauche veulent, quant à eux, faire de la fusion de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG) la pierre de touche d’une réforme progressiste. Dans les deux cas, l’ambition est d’organiser une redistribution des revenus à partir d’une redéfinition de la frontière entre prélèvement fiscal et prélèvement social. Aucune des voies proposées n’est satisfaisante.

Ainsi, MM. Jean Arthuis, sénateur centriste, et Jean-François Copé, secrétaire général de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), ont trouvé le « trésor caché » : la TVA sociale — soit le remplacement d’une partie des cotisations sociales par une majoration de l’impôt indirect.

Défendue à droite, reprise au plan syndical par la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC), cette idée repose sur une illusion tenace. Reprenons le raisonnement. Appliqué à tous les produits, importés ou non, chaque point de TVA supplémentaire procurerait une amélioration de notre commerce extérieur de 0,45 point de produit intérieur brut (PIB), soit environ 9 milliards d’euros. Deux points de TVA sociale rapporteraient donc 18 milliards d’euros et créeraient vingt mille à quarante mille emplois. Grâce à cette mesure, écrit Cyrile Lachèvre, le chroniqueur duFigaro, « nous ferions payer une partie des dépenses maladie des Français par Apple et les salariés chinois (3) ».

Les promoteurs de cette réforme oublient que deux points de TVA représentent un prélèvement sur la consommation des ménages de 20 milliards d’euros. La hausse des prix serait garantie, le pouvoir d’achat des salariés baisserait. L’emploi global en serait affecté, ce qui annulerait le coup de pouce donné aux productions françaises. Taxer de cette façon les importations aboutit seulement à faire payer plus cher les produits correspondants par les consommateurs français. Ce sont donc les ménages qui, par ce biais, régleraient l’octroi d’une nouvelle baisse des cotisations sociales aux entreprises.

Illusoire, cette hausse du taux de TVA a pour autre inconvénient d’accroître les inégalités. En effet, le prélèvement indirect est inversement proportionnel au revenu. Il est plus important pour une famille ouvrière qui consomme plus qu’elle n’épargne et représente environ 15 %de son revenu contre 7 %pour un ménage privilégié (4). Le contraire de la justice. La conclusion est sans appel : nous n’avons aucun moyen de transférer sur les producteurs étrangers les dépenses nationales de protection sociale.

La proposition de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG défendue par Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez dans leur livrePour une révolution fiscale (5) a de quoi séduire. D’autant qu’elle s’insère dans une réflexion critique de la fiscalité actuelle dont nous pouvons partager la quasi-totalité des conclusions. N’est-elle pas proposée sous le triple label « de l’équité, de la progressivité et de la démocratie » ? En 2005, le Parti socialiste avait retenu le principe de cette réforme ; Piketty et ses coauteurs précisent désormais les conditions de sa mise en œuvre. Ils estiment qu’il faut « supprimer l’actuel impôt sur le revenu et créer un nouvel impôt direct qui consistera, en pratique, dans une extension de la CSG ». Cette dernière serait « un outil efficace », perfectible, car son assiette n’est pas rognée par une multitude de niches. Avec une base large, elle intègre en particulier les revenus du patrimoine. Il s’agit d’un prélèvement à la source, que les auteurs estiment « à la fois plus simple pour le contribuable et plus facile à contrôler ». Toutefois, la CSG étant proportionnelle — et donc inégalitaire —, ils veulent introduire un barème progressif très simple qui permette de la rendre plus juste.

La fusion proposée pourrait s’analyser comme une vaste opération de redistribution des contributions directes des ménages. Gagnant ? Perdant ? Chacun pourra se situer dans le nouveau système, Piketty et ses coauteurs fournissant un instrument simple de simulation des effets de la réforme. Excellente initiative. C’est ailleurs que le bât blesse, quand les trois auteurs écrivent : « L’impôt sur le revenu est irréformable. » D’où ce projet d’offre publique d’achat de la CSG, le nouveau prélèvement se muant immédiatement en un nouvel impôt progressif sur le revenu. Le discours donne à penser que la CSG serait, en soi, un bon prélèvement tandis que la faiblesse du produit de l’impôt sur le revenu viendrait de sa conception même. C’est aller vite en besogne.

Les revenus du capital, intérêts et dividendes, bénéficient de privilèges exorbitants. Selon les données de la comptabilité nationale, ils échappent à 80 % à l’impôt progressif en raison de multiples régimes dérogatoires. Mais presque autant — 60 % exactement, selon les chiffres de Piketty — échappe également à la CSG. Peut-on dès lors considérer ce prélèvement comme « la plus importante tentative de modernisation de la fiscalité française » parce que l’on a inclus 20 % supplémentaires de revenu du capital dans l’assiette ? La CSG reste un prélèvement dont la base est quand même composée à près de 90 % de revenus salariaux ! Peut-on se limiter à cet ajustement à la marge de l’imposition des revenus de la propriété ?

Insuffisante création de richesses

Autre exemple : celui des salariés non assujettis à l’impôt sur le revenu. Piketty et ses deux experts, d’un trait de plume, les intègrent dans leur nouvel impôt ; ce qui, potentiellement, concerne tout de même dix-sept millions de personnes aujourd’hui non imposables. « On en ferait ainsi,écrivent-ils, des contribuables et non des assistés. » Ces travailleurs pourraient être d’accord si cette intégration résultait d’une augmentation de leurs salaires. Mais ce n’est pas vraiment le cas, puisque l’évolution de leurs revenus nets résulterait de la balance entre la réduction de la CSG et la suppression de la prime pour l’emploi : les bas salaires seraient moins imposés puisqu’ils passeraient d’une CSG à 8 % à un prélèvement de 2 % tout compris ; mais la prime pour l’emploi disparaîtrait.

On continue ainsi à occulter le fait que le phénomène massif de non-imposition ne vient pas d’un mauvais impôt sur le revenu, mais de l’ampleur des faibles revenus et du développement des petits boulots, des temps partiels, du chômage et, d’une manière plus générale, du phénomène des travailleurs pauvres. Est-ce vraiment renforcer la légitimité de l’impôt sur le revenu que de vouloir assujettir tout ou partie de ces dix-sept millions de personnes à l’impôt direct sans toucher à la formation des salaires ?

Plus problématique encore : le changement de nature, sous couvert de cette réforme, de la protection sociale. Faire dépendre un peu plus du budget de l’Etat le financement de la protection sociale conduit à franchir un nouveau pas dans son étatisation. Ce n’est pas le maintien formel d’une gestion paritaire, que promettent les auteurs, qui pourrait changer la nature du processus. La Sécurité sociale serait définitivement rangée dans une catégorie budgétaire de l’Etat au moment où pèsent des menaces majeures sur les dépenses publiques. Un Etat aux abois n’est pas la meilleure garantie quant à la priorité donnée aux dépenses sociales. De plus, peut-on ignorer que, dans le prolongement de la mise en place de la CSG, cette fusion aurait un impact sur la contribution des entreprises ? Ces dernières seraient incitées à se désengager économiquement du champ de la solidarité nationale. « Il y aurait un risque de déresponsabilisation accrue des comportements », analysait Pascal Beau dans une étude fouillée parue en 2006  (6). Avec, au bout du processus, le danger d’une césure entre les bénéficiaires de droits sociaux et les contribuables sollicités par un prélèvement qui ne serait plus directement générateur de droits. On sort de la logique contributive qui a présidé à la création de la Sécurité sociale. Les plus riches seront dès lors tentés de réduire le champ de la couverture collective et de contourner les règles de la citoyenneté sociale au profit d’assurances privées.

Une réflexion plus large devient indispensable, en se rappelant que le système fiscal a trois fonctions : financer les biens publics, corriger les inégalités, favoriser le développement économique. Pour combler les déficits publics et rendre du pouvoir d’achat aux salariés, il est impossible de biaiser avec la question d’un partage de la richesse plus favorable aux salariés.

Le système redistributif, bien qu’affaibli par les multiples réformes qui ont amplifié les cadeaux aux plus riches, a agi récemment comme un puissant facteur d’amortissement de la crise. Le fameux « paquet fiscal » de 2007 et plus particulièrement le bouclier fiscal en sont emblématiques. Ils ne sont malheureusement que la partie émergée d’un système dérogatoire qui ampute les recettes de 73 milliards d’euros par an. Il faut rétablir un prélèvement progressif, le seul qui tienne compte des facultés contributives de chacun. L’impôt sur le revenu et sa réforme indispensable ne peuvent être contournés. Toutefois, on va buter sur l’insuffisante création de richesses.

Redistribuer c’est bien, mais cela laisse en effet de côté la distribution initiale des revenus, salaires et profits, avant intervention de l’impôt. Or cette « distribution primaire » est devenue de plus en plus injuste. La hausse du taux de prélèvement ne peut, à elle seule, corriger cette inégalité.

Le partage de la valeur ajoutée des entreprises privées a évolué en défaveur des salaires et en faveur des profits. S’agissant des seuls dividendes, dont on aura du mal à justifier l’énormité au nom de la santé économique, leur montant est passé de 3,2 % du PIB en 1982 à 8,5 % en 2007, dernière année avant la crise, ce qui représente un transfert de 80 à 100 milliards d’euros (7). Il est réaliste de viser le rattrapage en faveur des salaires et de la protection sociale d’environ cinq points de PIB, pour peu qu’on mette en œuvre une politique cohérente d’intégration dans l’emploi, de qualification et d’amélioration des salaires.

Au service des salaires et de l’emploi

Loin d’être neutre économiquement, l’impôt peut influer sur ce que l’on produit, sur la manière de produire, sur l’accès des personnes à un vrai travail. Son rôle incitatif ou dissuasif est admis en matière environnementale. Pourquoi se refuserait-on à en faire de même en matière économique et sociale ? Parmi les principales propositions qui doivent être discutées, retenons le principe d’un prélèvement social sur les revenus du patrimoine et des capitaux mobiliers pour contribuer au financement de la dépendance, la modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de l’affectation des bénéfices, une réforme de la cotisation chômage pénalisant les entreprises qui usent et abusent de la précarité, une contribution sociale des entreprises assise sur leurs actifs financiers…

Dissuader la croissance financière, inciter les banques à financer l’activité économique, sanctionner l’usage des paradis fiscaux, imposer les plus-values, favoriser l’entreprise qui développe l’emploi et les salaires… autant de pistes — dont certaines doivent être poussées au plan européen — qui permettraient une réarticulation entre les logiques de redistribution et l’incitation à mieux utiliser toutes les richesses disponibles. Voilà pourquoi il faudrait, en même temps que de l’impôt sur le revenu, se préoccuper de la réforme de l’impôt sur les sociétés et, plus globalement, de l’évolution indispensable des prélèvements sociaux dans l’entreprise et fiscaux sur le capital.

Jean-Christophe Le Duigou. Economiste, syndicaliste, auteur notamment deRéinventer l’impôt, Syros-La Découverte, Paris, 1995, et coauteur du Petit Livre des retraites (à l’usage de ceux qui veulent les défendre),L’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2010.

(1) L’assiette est la base de revenu (ou de patrimoine) sur laquelle les impôts ou cotisations sont calculés.

(2) Chiffres rendus publics le 5 juin 2008 par M. Didier Migaud, alors président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, dans le «  Rapport d’information sur les niches fiscales  ».

(3) «  Cessons de vouer la TVA sociale aux gémonies  », Le Figaro, Paris, 2 février 2011.

(4) Nicolas Ruiz et Alain Trannoy, «  Impact redistributif de la fiscalité indirecte  »,Synthèses et perspectives, Institut d’économie publique, Marseille, 2007.

(5) Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, Pour une révolution fiscale. Un impôt sur le revenu pour le XXIe siècle, Seuil, Paris, 2011.

(6) Pascal Beau, «  Fusionner la CSG et l’impôt sur le revenu, le projet du PS  », Espace social européen, n° 756, Paris, février-mars 2006.

(7) Selon les chiffres de la comptabilité nationale.

 
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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 13:53

Plus personne ne se fait d'illusion sur les conséquences des choix imposés par les politiques de l'UMP. Jacques Attali dans des interviews au journal La Tribune, comme sur Europe 1, dit clairement que la note "triple A" est déjà descendue de fait. Ce n'est pas "la bourde" de l'agence de notation S&P qui changera quelque chose. 

 

Un nouveau plan sera proposé d'ici quelques temps, certains observateurs précisent que ce sera probablement après les élections. De toute façon quelque soit le résultat, Hollande  ou Sarko voire un autre , il y aura un nouveau plan de restructuration du budget.

 

La gauche a, aura, des solutions .

 

L'organisation "Union Syndicale Solidaires" a fait les comptes. Chaque année, écrit-elle, le gouvernement s'est privé  volontairement de :

- 66 - Niches fiscales 66 milliards sur 145 milliards économiquement et socialement inutiles. L'impôt sur les bénéfices des sociétés qui devraient êtres taxées à 3% est en réalité de l'ordre de 8% pour les sociétés cotées au CAC 40 et de 22% pour la plupart des PME. Ces réductions en parties dûes à des niches ficales font perdre chaque année 66 milliards d'euros.

- 45 - Fraude fiscale : 45 milliards perdus chaque année, pratiquement aucune volonté de les récupérer.

- 15 - Impôts  sur le revenu : 15 milliards perdus chaque année depuis 2000. La diminution du taux maximum de l'imôtt sur le revenu passé de 63% à 41% a fait perdre de 2000 à 2007 15 milliards d'euros chaque année.

Petit rappel : Le revenu imposable est découpé en 15 tranches imposée à des taux différents. Ainsi, un haut revenu qui s'étale sur l'ensemble des tranches  n'est imposé à 41% que sur la part de revenu dépassant le seuil de la dernière tranche. EN REALITE, le taux moyen d'imposition des hauts revenus est de 22% ! Ainsi lorsque quelqu'un vous dit qu'il est imposé à 41% ne le croyez pas et ne le plaignez pas. Surtout quand on sait que prés d'un quart de la population française déclare vivre avec un revenu en-dessous du seuil de pauvreté... 

- 2 - Impôt sur la fortune : 2 milliards d'euros perdus depuis la dernière réforme. La taxation prévue des plus riches ne rapportera que quelques centaines de millions d'euros. 1,6% des contribuables déclarant plus de 80.000 euros par mois détiennent 13% des revenus déclarés en France. Parmi 10.000 ne paient pas d'impôts sur le revenu...

- 30 - Exonération patronale de cotisations sociales : 30 milliards d'euros perdus chaque année.

 

Au Total 158 milliards de recettes perdues.

 

Mais le chef du gouvernement, costume et mine sombre, annonce un Déficit public de l'Etat pour 2011 de 110 milliards d'euros : 

Déficit de l'Etat annoncé 92 milliards

Déficit de la Sécurité Sociale 18 milliards

 

Sauf que si La clique qui nous gouverne pensait d'abord à l'interêt général du pays  elle aurait à sa disposition de quoi  combler le déficit,  mais aussi 48 milliards d'euros de plus pour les écoles, la santé, la culture...

 

Mais les FAITS sont là ! Alors, Oui la question se pose , il est où le problème ? Si ce n'est dans l'idéologie, les mensonges et les mauvais choix du clan Sarkozy-Fillon !

 

Jean-Pierre Bernard

PRG29

 

Source d'infos L’Union syndicale Solidaires, constituée à partir de dix syndicats autonomes, non-confédérés, regroupe actuellement 45 fédérations ou syndicats nationaux. Elle est présente dans la quasi totalité des départements à travers des structures interprofessionnelles locales.

 http://www.solidaires.org/IMG/pdf/solidaires_52_A3double_couleur.pdf

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 08:32
Dans un précédent article nous dénoncions les intentions outrageantes du gouvernement UMP à l'encontre des citoyens en difficultés. Dans sa dernière livraison le journal Libération fustige la droite. Lire ci-après la chronique de Mathieu Lindon.
Où irait-on si les riches payaient ?

 

 

Par Mathieu Lindon

 

 

De RSA en ISF, entre les riches et les pauvres, le gouvernement a choisi. Et sans démagogie car être l’ami des pauvres semble électoralement plus payant qu’être l’ami des riches. Qu’est-ce qu’ils voudraient, les pauvres ? Qu’on creuse la dette à leur bénéfice jusqu’à aller se faire voir chez les Grecs ? On dirait qu’ils ne se passionnent pas pour les agences de notation, ces irresponsables. Qui a intérêt à ce que les riches aillent grossir les rangs des pauvres ? Le bouclier fiscal, c’était un peu le RSA des riches, il faut bien les dédommager. Les très très très riches paieront, peut-être - car tout le monde n’est pas d’accord sur les calculs. A défaut de lutter contre la fuite des cerveaux (fût-ce celui de Liliane Bettencourt), on peut se battre contre l’exode des riches dont la même Liliane Bettencourt montre qu’eux aussi risquent d’être mis sous tutelle ; ils n’ont pas forcément du crédit dans les relations familiales. On ne peut pas vouloir être leader mondial du luxe et s’activer contre les riches : tous ces pauvres qui travaillent dans le luxe seraient les premières victimes en cas de crise internationale des riches. Et si on imposait la double nationalité aux pauvres pour qu’ils aillent se faire assister ailleurs ?

 

La réforme de l’ISF, c’est payer moins pour garder plus. A défaut de prendre l’argent là où il est, le gouvernement décide de le laisser là où il est. C’est plus gratifiant d’être le serviteur des riches que des pauvres. Nicolas Sarkozy n’a jamais caché vouloir augmenter le pouvoir d’achat, eh bien, ça commence par celui des riches. Ils sont certes une minorité mais ostraciser les minorités n’est pas ce qu’on attend d’un gouvernement démocratique. La solidarité a ses limites et, ISF ou RSA, pas dans le même sens. Pour regagner ce qu’on perdra sur l’ISF, il faut bien que le RSA trinque, c’est ça, la rigueur budgétaire. Solidarité active avec les riches. Avec l’exonération perpétuée sur les œuvres, l’art va devenir de plus en plus nécessaire. On imagine les discussions avec le percepteur. «Un lingot d’or, ça ? Non, une compression d’un disciple de César.» «Une maison ? Non, une œuvre habitable de X, un architecte dont on va entendre parler.» «Un abus de biens sociaux ? Et l’art d’offrir, ce n’est pas de l’art ?» «Un train de vie ? Non, un art moderne de vivre.» L’argent, n’est-ce pas l’outil de travail des financiers ? Va-t-on le leur taxer ? Des experts alchimistes parviendront à transformer l’or en art : «Faites de votre résidence un musée privé», «Faites sculpter votre patrimoine». Il y a aussi la possibilité de réaliser une œuvre à la Christo en jetant un voile sur toutes ses possessions. Et une déclaration d’impôts mensongère, ce n’est après tout qu’une forme d’autofiction.

 

Si la notion de non-assistance à personne en danger s’appliquait au social, Laurent Wauquiez finirait en prison. Et si vraiment on ne prêtait qu’aux riches, cet ancien ministre accusé par Luc Ferry, on prétendrait que c’est Dominique Strauss-Kahn. Ça arrangerait tout. «Pourquoi un homme qui s’ébat avec de jeunes garçons à Marrakech irait violer une femme majeure à New York ?» Ce serait la botte secrète de sa défense.

 

Lien vers Libération : http://www.liberation.fr/chroniques/01012342662-ou-irait-on-si-les-riches-payaient

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 20:14

Il paraît que la presse de droite (Le Figaro Magazine) se lamente sur les "assistés" , c'est à dire ces milliers de français qui reçoivent un petit pécule pour survivre car ils n'ont plus de travail n'en auront probablement plus parce que les emplois ont disparus.

 

La droite parlementaire, les  "ultras" font feu de tout bois pour forcer les chômeurs, Rmistes, pour qu'ils travaillent "gratos". Sous couvert de permettre à "ces gens"  de retrouver un environnement de travail on rétablit une forme de travail forcé. L'esclavage serait pour le deuxième quinquennat peut-être?

 

Mais qui sont les vrais assistés? Ne serait-ce point ces banquiers, financiers, ces patrons de grandes entreprises qui délocalisent pour préserver leur profit à deux chiffres. Ces messieurs "15/20%" qui licencient en catimini, déménagent leurs usines, cassent les entreprises ? L'exemple de France-Télécom est assez exemplaire, le passage de Monsieur "BON" fut catastrophique et il persiste ailleurs, ou bien celui de Renault, et maintenant PSA... 

 

Qu'a fait la droite depuis qu'elle est au pouvoir ? Elle a réduit les libertés, cassées les structures, rempli les prisons, perdu des emplois; MAIS elle a préservé les biens des RICHES, les a SECURISES, les a ASSISTES pour qu'ils maintiennent et accroissent leurs privilèges.

 

Il faut que cela change pour les français. Il faut redonner de l'espérance aux millions de jeunes.

 

Jean-Pierre Bernard

PRG29

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 15:08

Cela ne peut étonner personne, à priori,  mais parfois cela peut-être salvateur de le rappeler et de souligner que la presse joue aussi et à fond le rôle de manipulateur d'opinion.

Le journal Marianne publie un article,que nous reprenons in extenso ci après. Il est assez éclairant sur le contenu d'une tribune récente des Echos.

Quant Les Echos collent un 0 pointé à Thomas Piketty

Emmanuel Lévy - Marianne | Jeudi 2 Juin 2011 à 12:01 | Lu 2675 fois

 
 

« Fiscalité : l’erreur de Thomas Piketty ». Le titre en une du quotidien économique de référence est sans appel. En publiant une note de l’Ifrap, un think tank libéral, le journal tape sur l'économiste le plus audacieux en matière de fiscalité.

 

 

« Fiscalité : l’erreur de M. Piketty ». La tribune cosignée du dirigeant historique de l’Ifrap, le plus libéral des think tank de cette obédience, trône ce mardi 31 mai en une des Echos. Si les journalistes du quotidien économique de référence de la presse française font un travail remarquable, le plus souvent équilibré, les éléments éditoriaux comme les tribunes ouvrent largement leurs colonnes aux idées les plus en vogues dans la sphère libérale. « L’idée de Thomas Piketty selon laquelle les pauvres paieraient sur leur revenus plus d’impôts que les riches est fausse », ainsi est introduite la contribution de l’Ifrap. Autrement dit, si le système de prélèvements sociaux fiscaux en France est injuste il l’est envers les riches qui payent trop d’impôts.

Avec la campagne présidentielle qui s’ouvre, et pour laquelle la question de la fiscalité occupera le devant de la scène, Thomas Piketty risque de devenir un vrai putching ball dans les pages idées du quotidien dirigé par Nicolas Beytou (alias Bradtout dans le dernier roman de Joseph Macé-Scaron*).

 

 

La tribune proprement dite est pourtant moins affirmative que ne le laisse penser le petit paragraphe en une et surtout le titre, tous deux élaborés par Les Echos. A les lire, on imagine le pire. Ce qui est suggéré, sinon soufflé par le quotidien propriété de Bernard Arnault n’est rien moins que : les travaux des trois économistes auteurs de Pour une révolution fiscale sont viciés par des erreurs méthodologiques. La pire des insultes dans le monde universitaire, qui pourtant a unanimement reconnu la validité des travaux. D’ailleurs le titre original des auteurs« Et si notre fiscalité était déjà progressive ? », que Marianne s’est procuré, s’éloigne sensiblement de ce qu’à choisi de mettre en une Les Echos.

 

 

L’Ifrap tente cependant bien de montrer que contrairement à ce qu’affirme les trois économistes, le système français reste progressif. Pour ce faire, sont utilisés les chiffres et les données laissés à la libre disposition des internautes sur le site revolutionfiscale.fr. « Nous on est d’accord avec eux, puisqu’ils reprennent nos propres chiffres, s’amuse Thomas Piketty. Idem, quand ils disent que la régressivité fiscale ne concerne que le très haut du panier. En gros ce système est légèrement progressif sur les classes populaires, moyennes puis aisées, pour devenir régressif sur les très aisés. » D’ailleurs la note de l’Ifrap ne le conteste pas, mais veut montrer que le phénomène ne se situe que sur le très haut du panier. « Il faut sortir son microscope, ce n’est pas à partir des 4 % ou 5 % de la population qu’apparaît la régressivité mais vers les 0,01%... », explique Bernard Zimmern, l’indéboulonnable patron de l’Ifrap. 

 

 

Vrai, sauf que ce n’est que sur l’impôt sur le revenu que se déclenche la régressivité au niveau des 0,01%. « Si l’on y ajoute les autres prélèvements, le basculement apparaît sans doute là ou les travaux de Piketty and co le montrent », explique un magistrat de la Cour des comptes. Les magistrats de la rue Cambon ont récemment produit un rapport, « Prélèvements obligatoires sur les ménages : progressivité et effets redistributifs », allant dans le même sens que les travaux des trois économistes. Utilisant une méthodologie différente, s’intéressant non pas aux revenus fiscaux des foyers, aux niveaux de vie des individus qui les composent, ils arrivent au même résultat…  

 

 

Dans le langage feutré de la Cour cela donne : « Le taux moyen d’imposition des ménages (en incluant les prestations et la fiscalité indirecte en aval) croît rapidement pour atteindre 40 % pour un niveau de vie net annuel de 20 000 €, puis est stable à ce niveau jusqu’à 50 000 € de niveau de vie net. Il n’a pas pu être mesuré au-delà, mais est probablement dégressif au sommet de la distribution puisque les contributions sociales non contributives sont proportionnelles, que la fiscalité indirecte est dégressive, et qu’au sommet de cette distribution, l’IR le devient également. » Traduction en off : « il est certain que cela régresse, sans doute dans les même proportions que les calculs de Piketty and co.» 

 

 

Dernier argument de l’Ifrap : on ne peut faire dire au tableau de Piketty, Landais et Saez, que le chômeur paye moins d’impôts que madame Bettencourt, tout simplement parce que les chômeurs et les personnes de plus de 65 ans ne sont pas dans le tableau. Voilà un argument qui pourrait faire mouche, sauf que… non. L’Ifrap est allé un peu vite en besogne. De fait, le tableau mentionne bien que seules sont pris en compte les personnes de 18 à 65 ans travaillant plus d’un trois quart temps, excluant du même coup les chômeurs ainsi que Liliane Bettencourt. « Mais cela n’invalide pas leurs résultats », poursuit-on à la Cour des comptes.  

 

 

L’affaire Woerth-Bettencourt a permis de dévoiler la faiblesse de l’imposition supportée par la femme la plus riche de France : 25 millions d’euros d’Impôt sur le revenu, 40 millions d’ISF, 21 millions pour la CSG et l’ISF, soit 86 millions, auxquels il faut retrancher 30 millions de bouclier fiscal, soit 56 millions sur 280 millions d’euros de dividendes issus de ses titres L’Oreal. Soit un taux de 20%....   

 

* Directeur adjoint de la rédaction de Marianne.

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 15:12

 

En engageant la réforme de la taxe professionnelle, le  Gouvernement proclame avoir  pris en compte l’intérêt des entreprises avec pour objectif affirmé  l’amélioration de leur compétitivité.

 

Espérons simplement-et nous avons quelques doutes-que la compétitivité retrouvée bénéficiera à tous dans l’entreprise et pas seulement à la rémunération des actionnaires.

 

Mais en engageant cette réforme, le Gouvernement -c’est-à-dire Nicolas Sarkozy dans sa toute puissance-a encore une fois décidé d’un principe en renvoyant à d’autre débats les dommages collatéraux.

 

Or ces dommages collatéraux, les collectivités territoriales les prennent de plein fouet pour les raisons suivantes :

- la ressource compensatrice pour les collectivités n’est pas stabilisée et la perte de ressources constitue un risque sur le long terme, du fait même de l’état des finances de l’Etat.

- l’autonomie budgétaire des collectivités, inscrite dans les lois de décentralisation est une fois de plus mise à mal.

 

Avec cette nouvelle réduction du pouvoir fondamental de décider de la politique fiscale locale, les collectivités perdent ce qu’il leur reste  d’autonomie. Or sans cette liberté, le principe de libre administration est vide de sens. Cette réforme constitue de fait une grave régression par rapport aux avancées inscrites dans les lois de décentralisation de 1982.

 

Que reste-il de la démocratie locale à laquelle les citoyens sont pourtant très attachés ?

 

Or il n’y a pas d’identité nationale sans identité locale, sans prise de responsabilité des citoyens.

 

Cela renvoie à un autre débat de nature électoraliste ; la politique menée par le Gouvernement est à la fois critiquable et incohérente !

 

Pour l’ensemble de ces raisons le PRG entend marquer son hostilité à cette réforme dangereuse pour la démocratie locale.

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