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8 novembre 2020 7 08 /11 /novembre /2020 22:25

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Publié par Le Radicalisme De Gauche finistérien - LRDG29 - dans Actualités de la fédération LRDG 29
2 novembre 2020 1 02 /11 /novembre /2020 18:44

"Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants , vous êtes responsables de la patrie"

 

 

En hommage à Samuel Paty, une lettre consacrée à la mission de l'école publique et signée de Jean Jaurès, figure des débuts du socialisme, sera lue lundi 2 novembre dans les établissements scolaires. Mais que dit-elle exactement ?

 

"Pour renforcer les valeurs de la République", la lecture de la lettre de Jaurès "aux instituteurs et institutrices" de 1888, un texte fondateur mais difficile d'accès sur la mission de l'école publique, sera l'un des temps forts de l'hommage rendu lundi dans les établissements scolaires à Samuel Paty.

 

Cette lettre pose trois grands principes: l'engagement sans faille de l'enseignant "pénétré de ce qu'il enseigne", la mission émancipatrice de l'école publique "dans une démocratie libre" et la confiance dans le potentiel naturel de l'enfant "à la curiosité illimité". "Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants , vous êtes responsables de la patrie", débute le texte publié dans le journal toulousain la Dépêche en 1888 par le jeune Jean Jaurès, alors âgé de 29 ans.

Plus jeune député de France (1859-1914), figure des débuts du socialisme et fondateur du journal l'Humanité, Jean Jaurès est passé à la postérité, aux côtés de Jules Ferry, comme l'un des premiers "hussards de la République". Son combat en faveur de la séparation de l'Eglise et de l'Etat aboutira en 1905 à la "loi de séparation".

 

 

Un hommage positif à l'enseignement

"La lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et aux institutrices, elle répond à cette demande de redonner le sens du métier tel que l'a voulu l'école publique à une autre époque, quand on était souvent dans des affrontements. À l'époque, c'était avec l'Église catholique", a estimé dans un entretien à France Info le sociologue Jean Viard.

Hommage positif à l'enseignement aux élancées lyriques, le texte ne désigne jamais frontalement aucun adversaire, ni dans l'Eglise, ni dans la croyance et peut être considéré à ce titre comme un texte d'apaisement. Reste-t-il encore audible, 140 ans après sa publication, pour les élèves qui entendront lundi sa récitation avant une minute de silence solennelle en hommage au professeur assassiné ?

François Mitterrand répondait déjà en 1988 à cette méfiance: "Il ne faut pas considérer Jaurès comme une sorte d'ancêtre statufié, peut-être momifié, car le combat qu'il a mené garde tout son sens. Il reste bien des libertés à conquérir, bien des droits de l'homme à étendre, bien des solidarités à vivre et c'est un combat qui ne finira pas avec nous", commentait le président de la République à l'inauguration du musée Jean Jaurès de Castres.

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2 novembre 2020 1 02 /11 /novembre /2020 18:36

L’avenir.

 

Aujourd’hui le monde politique à gauche se recompose, certes il nous faut encore sortir des pulsions des égos.Ce n’est pas simple. Mais la Gauche se parle.

 

En revanche à regarder de près une partie des opportunistes à courte vue de

la droite républicaine s’affiche avec les idées de l’extrême-droite.

 

La « macronie » s’est définitivement tournée vers le marasme nauséabond de l’anti-républicanisme porté par le néolibéralisme ( on lira avec intérêt le livre de David Cayla, « Populisme et néolibéralisme » 1). Le massacre de nos institutions par Emmanuel Macron et ses affidéset ses agents de propagande médiatiques  commande de réagir avec une véritable volonté refondatrice de notre avenir au sein de la République

 

Une partie de la droite républicaine pourrait se rapprocher de la gauche pour reconstruire la République et mettre en oeuvre une nouvelle constitution, la sixième. Puisque un certain Macron nous a dit que nous étions en guerre alors il est temps de reconstituer le Conseil National de la Résistance .

 

Les Radicaux De Gauche  seraient prêts à se lancer dans ce projet salutaire pour notre Nation.

 

 

Note 1 « Le terme populisme a été tellement galvaudé qu’il doit être considéré avec attention car on oublie trop facilement qu’il existe un populisme des riches » E. MARIEo

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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 12:19

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Deuxième vague : les SDF appellent à l'aide et l'implication des communes pour ce nouveau confinement 
 
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« O SDF », c'est possible !

Appelez les députés à exiger que les bailleurs sociaux attribuent – enfin - les logements sociaux aux plus pauvres (1) !

En effet, selon le dernier rapport de la Cour des comptes et l'Union de l'habitat (2), les « ménages les plus défavorisés parmi ceux qui sont situés sous le seuil de pauvreté » rencontrent « une très grande difficulté ou une impossibilité d'accéder au logement social»...

Nous connaissons tous le résultat de ce scandale et de cette incapacité à hiérarchiser les priorités d'attribution des logements sociaux des bailleurs sociaux : 143 000 sans-abris, 4 millions de mal-logés dont 91 000 vivant dans des habitations de fortune et 25 000 en chambres d'hôtel. (3)

Pour plus d'informations :

1- La loi :

https://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/logement-social/droit-logement

« En France, le droit au logement est un droit constitutionnel, qui découle des 10e et 11e alinéas du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946. La loi n° 82-526 du 22 juin 1982 relative aux droits et obligations des locataires et des bailleurs est la première à réglementer les rapports locatifs dans le cadre d’un bail d’habitation et confirme que "le droit à l’habitat est un droit fondamental". »

Les bailleurs sociaux et leurs missions :

La loi L 411 du Code de la construction et de l'habitation n'impose aucune priorité dans l'attribution d'un logement social.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006176320&cidTexte=LEGITEXT000006074096

 

2- Rapports de la Cour des comptes et d'Union Habitat : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/20170222-rapport-logement-social.pdf

https://www.union-habitat.org/sites/default/files/articles/pdf/2018-10/les_hlm_en_chiffres_2018.pdf

 

3- Les derniers chiffres :

https://www.fondation-abbe-pierre.fr/documents/pdf/reml_2019_les_chiffres_du_mallogement_def.pdf

 

Définition :

« Être sans-abri ne consiste pas uniquement à devoir dormir dans la rue, on considère aussi comme sans-abri les personnes contraintes de vivre dans des logements temporaires, insalubres ou de piètre qualité. Voici les causes les plus courantes qui peuvent amener des personnes à devenir sans-abri: le chômage et la pauvreté, les migrations, la vieillesse, les problèmes de santé, la rupture d'une relation, le manque de logements abordables à louer et à vendre, le soutien insuffisant accordé aux personnes sortant d'un centre de soin, de l'hôpital, de prison ou d'autres établissements publics.

Les sans-abri peuvent être confrontés à une espérance de vie réduite, des problèmes de santé, des discriminations, de l'isolement et des difficultés d'accès aux prestations et services publics de base. » https://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1061&langId=fr

 

La politique de mixité sociale suivie par les BS doit se mettre en place autrement

Puisque :

- les personnes les plus isolées et fragilisées sont privées de leur droit à un toit aujourd'hui encore

- « le bâti ne suffit pas à créer des liens sociaux et des formes de sociabilité» (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, 2019, fiche technique)

- et, que d'autres solutions - plus adaptées - peuvent être élaborées et mises en place après un travail collaboratif avec des experts en sciences sociales.

Pour aller plus loin :

https://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/hebergement-urgence/dispositif/

De nombreux dispositifs qui restent saturés.

https://www.federationsolidarite.org/index.php/positions-de-la-fnars-accueil-et-hebergement/35-positions-de-la-fnars/3126-logementdabord

Un logement d'abord, dispositif reconnu mais non appliqué

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1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 08:22

Nous reprenons un article de Politis qui éclaire les difficultés actuelles vécues par les professeurs. L’institution qui se délite aurait besoin d’un leader comme Jean Zay.

 


Rachid Zerrouki, à l’école des « incasables »

 

Cet enseignant en section d’enseignement général et professionnel adapté livre sa vision de ce que devrait être une École qui voudrait se donner les moyens de vaincre les inégalités sociales. (Interview d’Oriane Mollaret pour politis.fr)

 

 

En devenant enseignant, il voulait « servir l’intérêt général, renverser le déterminisme social et sauver le monde ». Dans Les Incasables (1), Rachid Zerrouki, alias « Rachid l’instit » sur Twitter, témoigne de trois années passées aux côtés d’adolescents « incasables », échoués en Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté). Des grandes désillusions aux petites victoires, avec l’espoir que l’école puisse, un jour, vaincre les inégalités sociales.

 

Vous avez débuté votre carrière en école primaire avec des élèves faciles et intéressées, puis trois ans en Segpa. Comment votre vision du métier a-t-elle changé entre ces deux mondes-là ?

Rachid Zerrouki : Ça a vraiment bouleversé ma vision du métier de fond en comble. Je suis arrivé lors de ma première expérience en école primaire, dans un quartier assez mixte socialement, avec Emma et Juliette avec qui tout fonctionnait à merveille. Je suis arrivé avec des idées très progressistes auxquelles je tiens encore aujourd’hui, sur le fait de mettre l’élève en situation d’apprentissage, le laisser plus ou moins libre de s’épanouir…

 

Vous parlez beaucoup du livre d’Alexander S. Neill, Libres enfants de Summerhill, une école où les enfants sont laissés libres d’apprendre ce qu’ils veulent et quand ils veulent. Est-ce que ça marche, ça, en Segpa ?

Pas tout à fait, voire pas du tout. Alexander Neill précise bien qu’il n’y a pas d’enfants pauvres à Summerhill, parce que ça coûte très cher. Il n’y a donc que des Emma et des Juliette avec qui tout fonctionne ! En Segpa, il n’y a pas cette curiosité, cette soif d’apprentissage que je pensais être innée, comme Alexander Neill. Les élèves que j’ai en face de moi n’ont pas envie d’apprendre.

 

Vous ne vous y attendiez pas ?

Non. J’ai grandi dans un quartier assez populaire au Maroc, mais je suis fils de prof, donc j’avais déjà cette culture scolaire. En quelque sorte, mes parents mâchaient le travail aux professeurs, et j’allais à l’école avec l’envie d’apprendre et de progresser. Les élèves que j’ai en face de moi ont parfois des parents très impliqués, mais qui ne savent pas comment aider leurs enfants, ou qui sont absents, ou des enfants qui sont en foyer. C’est un vrai renoncement par rapport à des convictions politiques ou pédagogiques que je pouvais avoir.

 

Vous dites dans votre livre être devenu enseignant pour renverser le déterminisme social. Pensez-vous que c’est possible ?

Je pense toujours que c’est possible. François Bégaudeau pense que l’école est inégalitaire par essence. Il pense que cette institution a été créée pour faire du tri social. Moi, je crois que l’institution est inégalitaire par erreur et qu’on peut très bien faire autrement. À Marseille, on a par exemple les « écoles de la seconde chance ». Elles accueillent des élèves qui sont là sur décision du juge, donc des cas très lourds. Il y a cinq éducateurs à temps plein, une psy, une médecin scolaire, une prof spécialisée et une assistante d’éducation pour des effectifs de cinq élèves. Je crois que l’école peut arriver à vaincre le déterminisme social en s’en donnant vraiment les moyens, pas en faisant semblant.

 

Dans votre livre, vous avez une vision très bourdieusienne de l’échec scolaire. Vous mettez en avant les difficultés socio-économiques et familiales des élèves. À vous lire, on a l’impression qu’ils ont perdu d’avance.

Je suis obligé d’avoir cette vision bourdieusienne parce que je n’ai rien pour la contredire. Je vois en face de moi des élèves qui sont tous issus de la même classe sociale, avec les mêmes difficultés sociales, économiques, qui sont parfois en foyer… Les statistiques m’empêchent d’être plus optimiste. Je me force à l’être, parce qu’il le faut pour continuer. L’impuissance que peuvent ressentir les élèves est parfois contagieuse, le professeur peut se sentir inutile. Ça m’est arrivé à plein de moments. Il faut s’attacher aux petites victoires, à court terme, pour éviter le fatalisme. En Segpa, on arrive aussi à des réussites : une élève a fini dans un lycée hôtelier très réputé de Marseille.

 

Il y a des exemples de transfuges de classe, qui sont médecins ou avocats et qui ont grandi en foyer ou dans des quartiers populaires. Ne seraient-ils que les exceptions qui confirment la règle ?

Je me méfie beaucoup de la mise en avant des transfuges de classe pour démontrer que « quand on veut on peut ». On met le projecteur sur ces personnes-là pour vanter le mythe de l’égalité républicaine. Je suis convaincu par les théories sociologiques du déterminisme social mais, en même temps, je ne sais pas si je dois transmettre ce savoir-là à mes élèves. Parfois, quand ils arrivent en 6e Segpa, ils ont besoin de savoir pourquoi ils ne réussissent pas.

 

Vous racontez n’avoir pas su quoi répondre à un élève qui vous demandait pourquoi les élèves de Segpa sont nuls. Aujourd’hui, que leur dites-vous ?

Je ne pense pas que ce soit pertinent à faire médiatiquement, dans le débat public, mais face à mes élèves je parle de personnes qui sont passées par la Segpa et qui s’en sont sorties. Dans un article du Bondy Blog, la journaliste Nassira El Moaddem parle par exemple d’une élève de Segpa qui est devenue une grande couturière. Moi, je ne suis pas capable de leur dire la vérité en face alors qu’ils ont entre 10 et 13 ans. Leur expliquer vraiment le déterminisme social, ça voudrait dire leur expliquer qu’ils n’ont même pas 5 % de chances de s’en sortir. C’est de l’ordre de l’exception, voire du miracle !

 

Comment s’est passé l’enseignement à distance avec les Segpa pendant le confinement ?

C’était… pas loin d’être catastrophique. Ce n’était pas une surprise du tout parce que ce sont des élèves qui ont besoin d’avoir quelqu’un toujours derrière eux pour les mettre au travail. Ils ne se mettent pas au travail par plaisir, il faut les forcer et, à distance, c’est compliqué. On peut toujours appeler et les supplier de se mettre au travail… Les parents ne peuvent parfois pas le faire, ni les éducateurs de l’Aide sociale à l’enfance, en sous-effectifs.

 

La numérisation de l’Éducation nationale s’est accrue avec le confinement. Actuellement, plus de 2 100 classes ont fermé à cause du coronavirus et assurent les cours en distanciel. Qu’en pensez-vous ?

Dans le livre, je parle de la fracture numérique secondaire. Aujourd’hui, on a une population favorisée qui utilise l’outil informatique à la même fréquence que les populations plus défavorisées, mais pas pour faire les mêmes choses. Cela crée davantage d’inégalités sociales. J’ai l’impression que la première utilisation de l’outil numérique dans mes classes, c’est Fortnite [jeu en ligne]. Il y a vraiment un besoin d’orienter les usages informatiques des populations défavorisées vers quelque chose qui va leur permettre d’accroître leur capital culturel. Moi, j’invite beaucoup le numérique en classe. On fait de la recherche, du traitement de texte… À notre époque, tout ça est absolument incontournable. Le numérique est également envisagé pour faire des économies. On en parle peu, mais il y a une proposition de loi des Républicains pour faire appel à cet enseignement en distanciel même en dehors de la crise sanitaire. Ça, c’est un danger qu’il ne faut pas sous-estimer.

 

Pendant le confinement, de nombreux élèves ont décroché. Comment avez-vous fait avec les vôtres ?

J’ai tenté d’utiliser les outils de l’Éducation nationale, Discord ou Zoom, mais sans grande conviction parce que je savais bien qu’avec ce public-là ça n’allait pas être possible. Il fallait une présence humaine. Quand je regardais la télé le soir, je voyais des familles où tout se passait bien. Les enfants étaient devant l’écran, ils travaillaient, ce qui a poussé les gens à dire que le distanciel, c’est pas si mal, qu’on peut l’incorporer dans notre vie de tous les jours. J’ai trouvé ça très dangereux parce qu’on insistait sur la partie de la population pour laquelle ça se passait bien et on oubliait complètement les autres, pour qui le distanciel représentait un arrêt pur et simple de la scolarité.

 

Quelques pistes pour améliorer l’école et la rendre un peu moins inégalitaire ?

Je m’intéresse beaucoup à l’éducation globale. Que l’école ne considère plus l’élève juste comme un élève, mais comme un enfant qui a toutes sortes de besoins, au niveau de son hygiène de vie, de son alimentation, de son sommeil, de ses besoins affectifs…

 

L’École ne dépasserait-elle alors pas son rôle ?

L’École doit dépasser son rôle, parce que la famille n’est pas toujours en mesure de répondre aux besoins de l’élève. Une École qui veut se donner les moyens de vaincre les inégalités sociales, c’est une École qui peut aussi faire sans les parents. Bien sûr, ce sont des partenaires éducatifs majeurs, mais quand ils ne sont pas là ou qu’ils sont défaillants, l’École doit pouvoir les remplacer. On pourrait inviter des éducateurs, créer une section qui soit encore plus ambitieuse que la Segpa avec des effectifs encore plus réduits et des éducateurs qui seraient présents à temps plein, une psy ou un travailleur social à temps plein. Si un enfant arrive un matin et qu’il n’est absolument pas en état de travailler, au lieu de s’acharner sur lui, on l’envoie chez quelqu’un qui va essayer de le comprendre plutôt que le laisser aux enseignants dans une situation qui ne va créer que du conflit. Ce serait l’École dont je rêve.

 

par Oriane Mollaret 

(1) Les Incasables, Rachid Zerrouki, Éditions Robert Laffont, 266 pages. 19 euros.

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1 octobre 2020 4 01 /10 /octobre /2020 07:32
Idées​Pourquoi interdire d’interdire est devenu réac
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28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 07:19

Débat

Faut-il choisir entre sauver l’emploi ou la planète ?

8 MIN

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG (FRANCFORT)

Pour relancer son économie, l’Allemagne mise sur la transition énergétique. La Frankfurter Allgemeine Zeitung confronte Annalena Baerbock, coprésidente des Verts, à Jörg Hofmann, président du puissant syndicat IG Metall. Voiture électrique, charbon, semaine de 4 jours…Tous les sujets qui fâchent.

 

Annalena Baerbock, députée et coprésidente des Verts, débat avec Jörg Hofmann, président du syndicat IG Metall [qui représente, entre autres, les salariés de la métallurgie et compte quelque 2,2 millions d’adhérents]. Comment concilier emploi et écologie ? Devons-nous tous faire les yeux doux à Tesla ?

 

Les Verts ont-ils une pensée pour les ouvriers des usines en sirotant leur latte macchiato depuis leur tour d’ivoire ?

 

Annalena Baerbock : C’est vrai, à ses débuts, notre parti s’intéressait peu à la politique industrielle. Mais elle a désormais pour nous une importance capitale. De l’ancien mineur à l’ingénieure en électronique, l’ensemble de la société est représenté parmi nos membres, tout comme parmi nos électeurs. Et pour nous, les syndicats jouent un rôle majeur.

Êtes-vous en désaccord quant au rythme et à l’ampleur des mesures à prendre contre les changements climatiques ?

 

Jörg Hofmann : Nous réclamons que les objectifs de politique climatique qui ont été fixés ne changent pas constamment. Une forme d’écolo-technocratie est en train de s’installer dans les partis et cela m’énerve. On en oublie les implications sociétales, tout est régi par l’écologie. Dans une démocratie, il faut que les citoyens soient convaincus de la nécessité de préserver l’environnement, mais les travailleurs s’inquiètent surtout pour leur emploi. Chez IG Metall, nous voulons équilibrer ces intérêts pour passer à l’action.

  1. B. : La démocratie appelle constamment au compromis, à se mettre à la place de l’autre. Évidemment, la transition vers une économie verte doit aussi se faire dans l’intérêt des chauffagistes, des ouvriers de Daimler et des retraités du Prignitz [zone très rurale du Land du Brandebourg]. La préservation du climat est indissociable des questions sociales. La majorité de la population le clame d’ailleurs haut et fort : il faut maîtriser la crise climatique au plus vite. Notamment parce qu’elle représente la principale menace pour la prospérité de notre société. À l’avenir, un bilan carbone neutre constituera l’atout majeur de notre compétitivité.

 

J. H. : Le déclin du moteur à combustion entraîne des suppressions d’emplois car, pour fabriquer des moteurs électriques, il faut moins d’heures de travail. Toutefois, je suis convaincu que le secteur automobile allemand doit être plus innovant que les autres si nous voulons rester performants à long terme. Cela implique un changement de cap important, au profit de moteurs alternatifs, essentiellement électriques dans un premier temps. Mais pour cela, le secteur a besoin de visibilité. Nous traversons une phase critique, exacerbée par la crise sanitaire. Si l’Union européenne (UE) durcit encore ses directives climatiques, l’industrie automobile ne pourra pas suivre sans d’importantes répercussions sur l’emploi. Alors je m’interroge : va-t-on aborder ce sujet d’un point de vue politique ou technocratique ?

 

À lire aussi:

Récession. Malaise dans l’industrie automobile allemande

 

  1. B. : Je ne suis pas sûre de comprendre ce que vous entendez exactement par “écolo-technocratie”. La crise de l’automobile allemande a des racines profondes, elle n’est pas due au renforcement des objectifs climatiques européens – qui, soit dit en passant, n’ont même pas encore été rédigés. Aucun responsable politique ne peut dire : “Peu importent les 800 000 salariés du secteur automobile, qu’ils se débrouillent pour boucler leurs fins de mois.” Je me dois de travailler activement à cette transformation. Nous devons fixer l’objectif final, afin que les constructeurs, les équipementiers et leurs employés aient de la visibilité. Et si je me réjouis que Tesla crée plus de 10 000 emplois chez moi, dans le Brandebourg, je me félicite tout autant qu’un constructeur allemand se lance enfin dans la course à l’électrique.

 

À lire aussi:

Automobile. Tesla aux portes de Berlin

 

J. H. : Objection ! Pour moi, il y a clairement un lien entre un énième durcissement des objectifs climatiques de l’UE et la situation dans les usines. Pour transformer un réseau si complexe, formé par des milliers d’équipementiers, le temps et la planification sont des facteurs clés. Il est question ici de cycles de production de six à huit ans. Et pour en revenir à votre sujet de prédilection : pendant que Tesla est encore en train de construire son usine à grand renfort de subventions [elle devrait ouvrir ses portes en 2021], à 200 kilomètres plus au sud, dans l’usine Volkswagen de Zwickau, on produit déjà des voitures électriques en quantité nettement plus élevée. L’industrie allemande aura la capacité de produire 1,5 million de véhicules électriques en 2021.

 

  1. B. : C’est bien là le problème. Bien sûr que les ingénieurs et les constructeurs allemands sont au niveau. Mais une grande partie de ces véhicules électriques seront produits et destinés à la Chine et non au marché allemand. En Norvège, la moitié des voitures qui sortent des usines sont électriques. Les marchés d’avenir ont une empreinte carbone neutre. Si nous ne parvenons pas à effectuer cette transition chez nous, nous serons dépassés.

 

J. H. : Cela fait déjà longtemps que les véhicules électriques destinés au marché chinois sont produits en Chine, et pas en Allemagne. Mais il est vrai que la clientèle manque en Europe, parce que les infrastructures manquent. La Norvège est déjà équipée de nombreuses bornes de recharge, l’électricité y est bon marché. Tesla n’a pas besoin de nous montrer comme faire des voitures électriques. La vraie question est : dans quelles conditions est-ce qu’ils fabriqueront ces véhicules ? Selon les normes allemandes ? Ou est-ce que la démocratie s’arrête aux portes de l’atelier ? Parce que Tesla ne tolère ni représentants du personnel ni conventions collectives, et que ses ouvriers, venus de Pologne ou de Roumanie, travaillent dans des conditions précaires.

 

A. B. : Pour recevoir le feu vert du gouvernement du Brandebourg, toute entreprise qui s’implante dans la région doit respecter le droit du travail allemand. D’ailleurs, pour moi, la présence d’un comité social et économique fort n’est pas incompatible avec les préoccupations environnementales. Au contraire, l’un ne va pas sans l’autre. Les syndicats ont joué un rôle central dans la fin de l’exploitation du charbon.

 

J. H. : Le charbon n’est pas le modèle à suivre. Pour la construction automobile, il n’est pas question d’arrêter la production mais de la transformer. Jusqu’à présent, nous n’avons connu que la sortie, comme pour le charbon, ou la rupture radicale, comme pour les appareils électroniques grand public, les montres et les téléphones. Nous n’avons pas été à l’initiative des changements, ces nouvelles technologies se sont développées à l’étranger.

 

A. B. : Oui, cette fois-ci, nous devons faire mieux.

 

J. H. : Les politiques parlent toujours de transformations et de passerelles, mais qu’en est-il en réalité ? Je vous donne un exemple : il y a trois ans, le gouvernement fédéral a débloqué 300 millions d’euros de subventions pour installer des bornes de recharge, indispensables à la mobilité électrique. Trois ans plus tard, seule la moitié de cette somme a été investie. Aujourd’hui, on annonce que 2,5 milliards d’euros y seront dédiés dans le plan de relance [adopté en juin, d’un montant de 130 milliards d’euros]. Mais où sont les propositions concrètes ? Nous avons appris à ne pas honorer nos objectifs. Je voudrais bien qu’on les atteigne cette fois.

 

À lire aussi:

Relance. Un tournant historique de la politique allemande

 

  1. B. : Nous sommes deux. Depuis des années, mon parti milite pour que recharger sa voiture électrique devienne aussi facile que de faire le plein. Mais Andreas Scheuer, le ministre des Transports, ne fait rien en ce sens.

 

W. Kretschmann [ministre-président du Bade-Wurtemberg], votre collègue au parti des Verts, affirme qu’une diminution du nombre de voitures est évidemment préférable à une augmentation. Est-ce toujours vrai si elles sont électriques ?

 

A. B. : Bien sûr. Outre le fait que, dans toute l’Europe, nous sommes en surcapacité de production de voitures, certaines grandes villes sont au bord de la paralysie. Les gens sont coincés dans les embouteillages matin et soir, les riverains et les automobilistes sont sur les nerfs. Ces problèmes ne disparaîtront pas le jour où l’électrique aura remplacé l’essence. La question est la suivante : comment faire pour tous nous déplacer rapidement de la manière la plus économique, confortable et écologique possible ? Nous avons besoin de transports interconnectés.

 

J. H. : Le marché européen est en grande partie saturé, le nombre de voitures en circulation n’augmentera plus beaucoup. C’est pourquoi je suis d’accord avec vous : nous avons besoin d’une mobilité regroupant plusieurs modes de transport. Mais la voiture continuera à jouer un rôle central, quel que soit le type de moteur.

 

À lire aussi:

Automobile. Les Allemands pas fatigués de la voiture, bien au contraire

 

Mardi 8 septembre a lieu un “sommet de l’automobile” [organisé par la chancelière Angela Merkel pour évoquer l’avenir de cette industrie]. IG Metall va-t-il oser redemander l’instauration d’une prime à l’achat, malgré le refus essuyé la dernière fois ?

 

J. H. : Les constructeurs s’étaient mis d’accord pour réclamer une prime gouvernementale pour tout achat de véhicule neuf. Nous voulions au contraire lier la demande, la lutte contre le changement climatique et la participation des constructeurs à une prime environnementale. Le fait est que, si la demande reste faible, nous ne sortirons pas assez vite de la crise. Et il n’y aura pas de changement structurel innovant, car les équipementiers manqueront d’argent pour investir, en particulier les petites et moyennes entreprises.

 

À lire aussi:

Covid-19. Le recul de l’économie allemande un peu moins important que prévu

 

A. B. : Quand un constructeur peut verser des milliards en primes et dividendes, il n’est clairement pas à court d’argent. C’est aussi pour cette raison que nous sommes défavorables à la prime à l’achat. L’État vient déjà en aide à de nombreuses entreprises avec l’indemnité de chômage partiel. Si l’on veut éviter que les salariés ne se retrouvent le bec dans l’eau dans deux ans, il faut prendre le temps de s’attaquer aux problèmes structurels. Les indemnités de chômage partiel doivent être associées à de la formation.

J. H. : Certes, mais attention aux débats purement abstraits. Nous devons poser des questions concrètes : quelles seront les compétences recherchées à l’avenir ? Quels doivent être les objectifs de la formation continue ? Qui s’en occupe dans les petites entreprises ? Avec les représentants du personnel, nous essayons d’élaborer des plans de formation pertinents.

 

Ça ne change rien au fait que la production de véhicules électriques nécessite moins de main-d’œuvre que celle des véhicules à carburant.

 

J. H. : C’est vrai. Mais ça ne concerne pas tant les constructeurs, qui ne font que réceptionner les pièces fabriquées en préproduction. C’est plutôt le problème des équipementiers, dont les marges et le capital sont par ailleurs plus faibles. Il faut mettre en place de solides programmes de reconversion à l’échelle régionale, avant que les emplois ne disparaissent et que le chômage n’augmente. Sinon, ces changements structurels pourraient faire le jeu des populistes.

 

A. B. : C’est pour cela que nous devrions agir ensemble.

 

IG Metall a proposé [à la mi-août] d’instaurer la semaine de 4 jours pour résoudre cette crise. Qu’en pensez-vous, Annalena Baerbock ?

 

A. B. : La fermeture des usines [pendant le confinement] a une nouvelle fois prouvé l’intérêt d’une meilleure répartition du temps de travail. Mais la réduction du temps de travail doit fonctionner pour tout le monde, et pas seulement dans les secteurs industriels bien rémunérés. Il n’est pas normal, par exemple, que le personnel soignant accumule tant d’heures supplémentaires ou se mette tôt ou tard à temps partiel, voire démissionne, pour cause de surmenage. Dans ce secteur, la priorité serait la semaine de 35 heures. Pour les aides-soignants ou les institutrices de maternelle, qui travaillent déjà cinq heures de plus par semaine qu’un employé Daimler en gagnant beaucoup moins, cela doit s’accompagner d’un maintien du salaire complet. Il faut mettre en place des solutions adaptées à chaque secteur.

 

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Emploi. L’Allemagne en marche vers la semaine de 4 jours

 

J. H. : Pour moi, la priorité des partenaires sociaux consiste à trouver des solutions sur mesure pour chaque secteur. Ces temps-ci, on voit clairement l’importance d’avoir des partenaires sociaux plus forts dans le domaine de la santé. Mais il y a d’autres secteurs dans lesquels les travailleurs sont soumis à une pression énorme à cause des évolutions structurelles. Dans l’industrie, c’est grâce aux syndicats que nous bénéficions de salaires et d’horaires décents. Sans eux, l’État devrait intervenir, mais ce n’est pas la meilleure solution. Une répartition plus équitable du volume de travail peut contribuer à sortir de la crise, mais elle doit aussi laisser entrevoir des perspectives de bonnes conditions d’emploi pour tous.

 

A. B. : Je suis entièrement d’accord. Il est aussi important de proposer des solutions adaptées aux situations individuelles. Par exemple, pour les familles, travailler dans de bonnes conditions, c’est pouvoir aller chercher les enfants à la crèche ou à la garderie certains après-midi. Pour d’autres, travailler en début de soirée ne pose aucun problème. IG Metall a beaucoup œuvré afin que les salariés puissent choisir entre une augmentation de salaire et une réduction de leur temps de travail.

 

Ralph Bollmann et Georg Meck

Cet article a été publié dans sa version originale le 06/09/2020.

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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 07:30
RésistanceCombien de gens faut-il pour se débarrasser d’un dictateur ?
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18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 08:24

Remettons la langue française au cœur de notre identité

 

 

 

 

"Remettre la langue française au cœur de notre identité est un projet de "reconquête républicaine". Une reconquête par l’intégration, dans laquelle la langue doit être la priorité. Cela passe notamment par les moyens dédiés à l’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants", argumente Pierre-Yves Bournazel. In Marianne 09-2020.

 

« Les images de violences extrêmes commises par des bandes, le chaos que sèment des casseurs en marge de manifestations, les discours de haine qui essaiment dans l’opinion et sur les réseaux sociaux, les tentations de séparatisme qui abîment le pacte républicain, la concurrence des mémoires qui attise le communautarisme en prétendant faire œuvre d’Histoire… Ces faits divers et ces polémiques rythment l’actualité et agitent la sphère médiatique.

L’« hyperfocalisation » sur ces phénomènes témoigne certes du temps de l’information immédiate et en continu, mais ils sont davantage les signaux d’une société fracturée qui se radicalise, qui doute d’elle-même, inquiète de son avenir et de son identité. Bien entendu les citoyens attendent légitimement des réponses judiciaires fortes à ces atteintes à la République et à l’autorité de l’Etat.

Sous les deux quinquennats précédents, les mêmes fractures et les mêmes questionnements étaient présents avec la même intensité. Aussi cela devrait-il inviter ceux qui étaient alors au pouvoir à une forme d’humilité.

Le débat sur l’identité demeure et sera sans nul doute un thème majeur de la prochaine élection présidentielle. Les termes actuels du débat portent en eux le piège du repli sur soi et du rétrécissement, entre une droite et une gauche identitaires qui ne cherchent plus à savoir ce que nous avons de commun. Elles se définissent de plus en plus à travers une grille de lecture systémique de la société, désignant d’un côté des boucs émissaires et de l’autre des victimes.

 

FRACTURES

Cette exacerbation des tensions entre les citoyens nourrit une fragmentation dangereuse des identités sans offrir d’issue positive. Les voies de la démagogie et du populisme sont des dangers.

Comment en effet reprendre le fil d’un récit national sans tout d’abord poser ce qui nous rassemble et ce qui constitue la fierté d’être français ? Loin de pécher par angélisme, c’est la substance même de l’identité qui réclame de se tourner vers ce qui fait l’amour de notre pays.

« Ma patrie, c’est la langue française », disait Albert Camus. Depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts, suivi par le mouvement de la Révolution, la langue française a permis l’unification de la nation, l’émancipation de l’individu et notre vocation universelle.

Notre langue a ainsi façonné notre identité française.

La maîtrise de la langue est la condition fondamentale de la réussite de l’intégration. Maîtriser le français, c’est un projet d’adhésion à notre pays, à ses valeurs républicaines, à sa culture, à son histoire. L’enjeu est d’autant plus décisif que c’est aussi là que se joue la capacité à exprimer ses opinions et à se comprendre entre citoyens, alors que la faculté du dialogue apparaît de moins en moins possible au sein de notre démocratie. On pourrait y voir la vision d’une « identité heureuse », mais il s’agit avant tout d’une identité concrète et ouverte, qui n’abdique pas l’idée d’un dessein positif pour notre pays.

 

RECONQUÊTE RÉPUBLICAINE

Remettre la langue française au cœur de notre identité est un projet de « reconquête républicaine ». Une reconquête par l’intégration, dans laquelle la langue doit être la priorité. Cela passe notamment par les moyens dédiés à l’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants. À ce titre, le doublement depuis 2019 des heures de cours de français pour les étrangers s’installant légalement dans notre pays va dans le bon sens. L’application concrète des dispositifs, les ressources humaines consacrées et l’effectivité de l’évaluation demeurent une source d’amélioration. Apprendre la langue ne doit plus être considéré comme un outil de l’intégration parmi d’autres, mais comme l’intégration elle-même.

Il y a également une reconquête du français à mener au sein de l’école. Réparer la fracture linguistique. Dans notre pays, un élève sur cinq ne maîtrise pas correctement la lecture et l’écriture en CM2, alors même que les standards d’évaluation ont été abaissés ces dernières années. La réforme conduite par le  ministre de l’Education nationale du dédoublement des classes dans les zones prioritaires en CP et en CE1 relève d’une prise de conscience qui était attendue. Dans le 18ème arrondissement, qui en est le premier bénéficiaire à Paris, cet effort envers celles et ceux qui ont moins de capital de départ répond à un devoir d’égalité des chances de la République.

La langue française est enfin le moteur du rayonnement de notre identité.

Elle n’est pas seulement un objet de fierté par la beauté de sa musique, la diversité de ses auteurs et la richesse de son patrimoine. Notre langue est aussi un instrument de puissance sur la scène internationale. Penser et écrire en français, c’est d’une certaine façon porter une vision du monde que la langue structure et façonne. Pour reprendre les mots du philosophe Hegel, « c’est dans les mots que nous pensons ». Redonner de la force à la langue française participe activement à promouvoir le multilatéralisme qui est au cœur de notre conception des relations internationales. A cet égard, au plus près de nous, prenons garde à la baisse continue du français comme langue de travail dans les institutions européennes.

Mettre la langue française au cœur de notre identité, c’est finalement l’inscrire dans quelque chose de plus grand, qui répond à son aspiration universelle : une communauté d’imaginaires, de pensées et de destins que représente la francophonie. Nous devons chérir ce bien précieux que nous avons en partage avec les 300 millions de francophones dans le monde, et dont le nombre devrait doubler d’ici 2050. Notre devoir et notre intérêt sont de donner à l’ambition de la francophonie davantage de moyens afin d’assumer son rayonnement. Au-delà de l’enjeu stratégique pour notre pays, il y a une fierté collective à assumer cette singularité culturelle.

La langue et l’identité sont intimement liées, elles disent ce que nous sommes. Gardons à l’esprit les mots de Jean-Marie Gustave Le Clézio : « il faut que l’amour de la langue française soit aussi l’amour de celles et ceux qui l’ont choisie. »

 

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Le député P-Y Bournazel est membre du parti politique AGIR parti de la droite dite constructive, pas tout à fait LREM. Cependant, si on ne partage pas forcément toutes les idées véhiculées dans ce texte il y a au moins matière à débat.

La facilité est là, accuser l’école alors qu’on participe à une majorité parlementaire  qui participe à la déconstruction de l’école républicaine, qu’il réclame, au profit d’une privatisation qui n’est même plus rampante affaiblit le propos. De plus l’utilisation « snobinarde » systématique  des expressions anglo-saxonne par les praticiens médiatiques est oubliée. Enfin, quand ceux qui se croient les élites politiciennes ne donnent pas l’exemple...

Ces remarques ne doivent  pas empêcher qu’une partie des arguments, même controversés, sont à considérer car mis bout à bout ils dessinent avec d’autres le contexte de la problématique du développement de la langue française.

 

JP Bernard

Lrdg 29

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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 05:57
Présidentielle américainePourquoi il faut se préparer au pire

 

 

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